Du thriller fantastique pour frissonner cet hiver !
Rencontre avec Tom Clearlake
Nous avons rencontré un écrivain qui sait faire peur à ses lecteurs avec ses histoires fantastiques qui mêlent enquête policière et surnaturel. Avant de passer à l’interview proprement dite, voici une présentation de deux de ses romans sachant que Tom Clearlake a aussi écrit du space opéra, Les Forêts d’Acora.
L’Essence des Ténèbres : vous n’irez plus vous promener dans la forêt !
L’agent du FBI Eliott Cooper est un peu un cliché sur patte : beau gosse solitaire, très bon dans son job… Il est envoyé sur une mission particulière. En Pennsylvanie, des enfants ont disparu ces derniers mois. La police locale sèche et le Fbi a décidé de changer son approche en envoyant Eliott à la recherche des disparus dans la forêt qui bord la petit ville de St. Marys. Le voici donc parcourant cette forêt dense et sombre. Ce lieu le met mal à l’aise, lui qui aime tant la nature, aucune forme de vie ne semble y loger et l’enquête elle-même semble plus complexe que prévue. Au bout de quelques jours d’investigation, il découvre des ruines. La température est anormalement froide. Puis tout s’accélère. Je n’en dévoilerai pas plus sur le destin de cet agent du FBI ni de celui des cinq enfants disparus tant le reste de l’ouvrage est surprenant. Le roman bascule du polar au fantastique à un rythme haletant. L’ambiance est assez lovecraftienne, l’enquête prenante et il est plaisant d’être surpris après un début assez classique. L’ouvrage peut être assez effrayant et s’adresse à un lectorat ado-adulte.
Tréfonds : sous Paris, l’Enfer gronde.
Alors attention, roman pour adultes avertis. Luca Ferrand est flic au 36 Quai des orfèvres. Un matin, une intervention tourne mal et son collègue est abattu. Mis à pied, il s’enfonce rapidement dans l’alcool et la dépression. Une nuit alors qu’il traine dans le quartier de Pigalle, il rencontre une jeune femme Tanya, russe qui semble effrayée. Au petit matin, elle a disparu et Luca ne peut se la retirer de la tête. Il décide de partir à sa recherche. Une enquête dans le milieu BDSM parisien s’enfonce progressivement vers un culte satanique. L’horreur qui ronge les tréfonds de Paris est inimaginable. Le roman est palpitant mais il faudra avoir le cœur bien accroché.
Si vous aimez le genre, un troisième roman sort en ce début 2020 sous le titre d’Avides. Mais Tom Clearlake va nous en parler plus en détails.
L’interview
SFU : Bonjour Tom, pour nos lecteurs qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous présenter en quelques mots ?
Tom Clearlake : Bonjour SFU, je suis auteur de romans de genre : thriller, fantastique, terreur, polar. Je vis en pleine nature. Je passe mes journées, et mes nuits parfois, à concevoir et à écrire toutes sortes d’histoires.
SFU : L’Essence des Ténèbres développe une ambiance par moment très lovecraftienne. Howard Phillips Lovecraft est-il une inspiration ? Et quels sont les œuvres, littéraires ou non, qui vous ont inspirée ?
Tom Clearlake : Oui, l’univers de Howard Phillips Lovecraft m’a beaucoup marqué, et je crois bien que cela ressort dans mes écrits, je suis fan. Edgar Allan Poe a été l’auteur qui a déclenché l’écriture pour moi. D’autres auteurs comme Clive Barker, SStephen King, Dan Simmons, Preston & Child, Graham Masterton, Herbert George Wells, Guy De Maupassant, m’ont aussi influencé. Les œuvres cinématographiques de John Carpenter, Ridley Scott, Steven Spielberg, David Cronenberg, John Landis, Stanley Kubrick, George Lucas… m’ont aussi beaucoup inspiré visuellement.
SFU : Dans Tréfonds, l’aspect horrifique et gore est plus poussé que dans L'Essence des Ténèbres, c’est vers ce style que vous vous dirigez ?
Tom Clearlake : Non, pas forcément. L’horreur et le gore sont un outil au service du récit, des ingrédients que l’on rajoute pour lui donner plus d’intensité. Pour Tréfonds, je reconnais que j’ai eu la main leste, mais c’était indispensable. Je ne me dirige vers aucun style en particulier. Le roman que j’écris en ce moment est une dystopie que je tire d’une de mes nouvelles « une sombre lueur d’espoir » que vous pouvez lire sur ce lien. J’aime créer des univers sombres, où le suspense, la terreur et l’horreur sont présents, effectivement, mais ils doivent être utilisés à bon escient.
SFU : Avides est votre nouveau roman, pouvez-vous nous faire le pitch ?
Tom Clearlake : Paris. Au fond d’une cave d’un immeuble de Belleville, douze corps sont retrouvés morts, exsangues. La brigade criminelle est sur la brèche. Ces faits rappellent à la capitaine Julie Delorme sa première scène de crime, treize ans plus tôt, celle d’un enfant apparemment atteint de démence qui avait tué ses parents pour se nourrir de leur sang. Convaincue qu’il existe un lien entre les deux affaires, Julie va affronter son plus vieux démon et se lancer dans une enquête à haut risque…
Avides est un thriller, polar, noir et fantastique pour un lectorat adulte.
SFU : Après ces trois romans, quels sont vos projets pour 2020 ?
Tom Clearlake : Il y a une traduction de L’Essence des ténèbres « The Essence of darkness » qui se termine dans sa version US. Et je travaille sur une dystopie intitulée Earthpole, en deux tomes. En exclu pour SFU, je vous livre ici le tout début du roman, il y aura peut-être quelques petites retouches lors de la sortie :
«Année 2287.
Notre planète est devenue une gigantesque mégapole. La structure urbaine s’est développé lentement, sûrement, avec l’inexorable tranquillité d’un rouleau compresseur. Les constructions d’acier se sont répandues sur les terres comme une infection dans la chair, dévastant ce qui restait de vie naturelle dans notre écosystème. Soixante pour cent de la surface de la Terre ont été recouverts par la cité monstrueuse. Cela s’est propagé sur les océans avec la même régularité. Et cela continue, chaque jour, au-delà des gigantesques murs d’enceinte, des kilomètre-carrés de terre cèdent au béton et à l’acier.
Earthpole.
C’est le nom qu’on lui a donné. La cité-planète.
Les frontières politiques ont été abolies et un gouvernement global dirige à présent notre monde. Le marché est dominé par cinq consortium principaux qui tiennent chacun le monopole sur leur secteur d’activité. Le diktat monétaire se nomme « unité », et s’impose comme la seule devise. Aucune concurrence, le système économique a encore de beaux jours devant lui. Pour l’humanité, ils sont derrière. Dans cet enfer urbain, les hommes se sont scindés en deux classes sociales distinctes : celle des Inférieurs, évaluée au dernier recensement à 112 milliards d’individus, et celle des Supérieurs, au nombre de 752 millions. La frontière qui a été érigée entre les deux, on l’a appelée simplement le mur, parce que c’est ce qu’il est. Le mur n’est pas que symbolique, il est aussi parfaitement infranchissable. Les Inférieurs n’ont pas le droit à la connaissance. Ils ne savent même pas ce qui se trouve derrière le mur. Aucun d’entre eux n’a jamais respiré l’ai purifié qui circule sous les dômes de verre des quartiers supérieurs, aucun n’a jamais vu leurs espaces verts aux pelouses grasses, artificiellement ensoleillées, taillées au millimètre. Les Supérieurs connaissent les Inférieurs. Ils les connaissent parfaitement. Ils les observent, ils les dirigent, ils les dissèquent. Ils savent de quoi ils sont faits : de chair, d’os et de sang, tout comme eux. Les Supérieurs connaissent la biologie, la physique, l’astro-physique. Ils maîtrisent la météorologie, du moins, ce qu’ils en ont fait. Ils maîtrisent la terraformation. Mars en est témoin.
Et, objet de pouvoir absolu, ils maîtrisent l’information.
Les Inférieurs ne savent même pas de quoi ils sont eux-mêmes constitués. Mais cela n’a aucune importance pour eux. Car lorsque l’on est confronté au quotidien à sa survie, savoir ces choses-là constitue une distraction. Lorsque l’on pense, on est distrait. Et lorsque l’on est distrait, l’ennemi peut frapper. La mort rode dans les bas-fonds d’Earthpole, qui ne voient jamais la lumière du soleil, et ce pour deux raisons : la première est que ses rayons ne parviennent pas à percer la couche artificielle de gaz qui a pallié aux carences de l’atmosphère, à commencer par celles en ozone, la première des couches détruites par la pollution des débuts de la période industrielle. La deuxième raison qui fait obstacle à la lumière est l’édification même d’Earthpole : les constructions d’acier s’élèvent si haut dans le ciel, et sont si étroitement érigées, que les bas-fonds sont perpétuellement plongés dans une obscurité crépusculaire. Le niveau zéro connait une végétation de type cavernicole, la moisissure mute rapidement, engendrant des floraisons de polypes monstrueux dont certains se sont révélés carnivores avec le temps. Les Inférieurs ne vivent qu’à partir du niveau 1, là où l’air est respirable, car en dessous, ce qu’on pourrait prendre pour du brouillard est en fait une nappe permanente de gaz lourd, irrespirable, sinon mortel... »
C’est dans cet enfer que va grandir la principale protagoniste du roman : Stella Colson. Elle va naître orpheline et n’aura hérité de son père qu’un livre. Un livre d’images dans lequel apparaissent ces êtres étranges qui étaient autrefois appelés « animaux »... un livre vieux de plus de deux siècles. Stella va grandir, ou plutôt survivre dans les rues d’Earthpole et elle n’aura qu’un seul rêve, un seul objectif, quitter cet enfer, franchir les murs de la cité-planète...
On dit que des hommes y sont parvenus. On dit qu’ils y vivent en paix, dans la lumière, et qu’ils cultivent encore la terre...
SFU : Merci !
Tom Clearlake : C’est moi qui vous remercie !
Publié le vendredi 17 janvier 2020 à 09h00
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