Far Cry ► Anecdotes du film (non sorti en salles françaises)
Cette page rassemble les anecdotes du film (non sorti en salles françaises) Far Cry, regroupées en différentes catégories.
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Pouvez-vous nous raconter comment vous êtes arrivé dans le milieu du cinéma, pour aboutir à l'écriture et la réalisation de votre premier film : la comédie German Fried Movie ?
Depuis l’âge de dix ans, j’ai toujours voulu faire des films, même s’il ne s’agissait que de courts-métrages. Quand Frank Lustig - un ami - et moi étions à l'université, nous avons réalisé à ce moment-là que nos vies allaient dans la mauvaise direction. Nous voulions faire des films, et non plus étudier - lui étudiait le journalisme et moi, la littérature. Nous avons voulu changer de voie.
German Fried Movie a couté 60 000 marks (30 000 euros). La pellicule, le labo de développement, de même que l’équipe, nous ont été fournis gracieusement par Agfa. Nous avons mis trois à quatre mois pour réunir l'équipe puis nous avons fait une sorte de film de compilation, enchainant scène après scène, sans cherche à faire de longues histoires. C'est plus facile de faire un film de cette façon parce qu’il est plus facile de convaincre un comédien de jouer gratuitement pendant une journée que durant quatre semaines. C’est ce choix qui a rendu possible la réalisation du film. C'était comme apprendre en pratiquant, et le tournage a duré huit mois.
Sanctimony, en 2000, est votre premier film international, quel souvenir gardez-vous de cette expérience ? Comment avez-vous réussi à réunir et diriger, à l’époque où vous étiez peu connu, un casting aussi relevé (Eric Roberts, Casper van Dien, Michael Paré, Jennifer Rubin, Catherine Oxenberg) ?
Le casting a été réuni par Regent Entertainment. Ils avaient des relations avec les agences et ont amené l'équipe. Je ne connaissais personne du casting. La première chose que je me souvienne, quand j'y repense, c'était à quel point mon anglais était mauvais ; j'arrive dans une pièce où tout le monde était déjà assis (Eric Roberts, Casper Van Dien, Michael Paré, Jennifer Rubin et Catherine Oxenberg) et nous sommes censés faire un tour de table en lisant le script… et j'ai un blocage complet. Je n'avais aucune « putain »d'idée sur ce qu'ils disaient. C'est comme si j'avais complètement oublié mon anglais. J’ai écouté lire les autres et, quand mon tour est arrivé, je n’ai pas dit plus de deux lignes, puis j'ai prétendu devoir aller dans ma chambre pour régler quelques trucs. Ils ont alors pensé que j'étais un réalisateur européen déluré. Ils m'ont dit plus tard un truc du genre : « nous ne savions pas du tout à quoi tu pensais ». Donc, mon bluff a marché, ils ont vraiment pensé que je ne voulais pas parler aux acteurs, alors qu'en fait c'est juste que je ne pouvais pas. C’est donc ma première impression. Au moment du tournage du film, ça allait mieux, car Mathias Neumann, mon directeur de la photo, qui est allemand, vivait et avait étudié à Los Angeles, donc il parlait parfaitement anglais. Il m'a énormément aidé, du coup je pouvais parler au cameraman. Puis, mon anglais s'est amélioré de jour en jour.
Depuis House of the Dead, vous avez réalisé un grand nombre d’adaptations de jeux vidéos. Êtes-vous vous-même un joueur?
Oui, je joue à peu près deux à trois heures par semaine, maximum. Ce n'est pas comme si je jouais soir après soir. J’aime jouer aux jeux présentant de la compétition, avec d'autres personnes, comme les jeux de courses, ou vous avez chacun une manette et vous vous affrontez sur le même écran. Ou au golf.
Est-ce que vous jouez en ligne ?
Non, pas du tout, je joue aux jeux PC et X-Box, mais pas en ligne.
On vous a accusé de souvent trahir l’œuvre originale (comme dans Alone in the Dark) ; de ne pas restituer l’ambiance du jeu. Que pouvez-vous répondre à ceux qui avancent que vous utilisez la licence dans un but uniquement promotionnel ?
Oui, je pense que pour House of the dead - le premier - je ne connaissais pas. J'avais juste joué sur les bornes d'arcades et je n'en avais rien à faire. Ce n’est pas comme si House of the Dead était mon jeu préféré. Je voulais juste faire un film de zombie. Un film d'action avec des zombies. Si c'était basé sur un jeu, tant mieux, mais pour moi ce n'était pas si important. Ce film a eu de sévères critiques, mais je pense qu’il connu du succès ; ce n'est pas comme si personne ne l'avait regardé.
Ensuite, j'ai senti qu'il fallait que je fasse des adaptations de jeux vidéo que j'aimais, comme Alone in the Dark. Le problème avec Alone in the dark fut qu'à ce moment-là Atari - ou Infogrames - était censé faire un nouveau jeu – qu’ils n'ont pas réussi à finir a temps. Il est sorti seulement l'année dernière ou cette année. Ils étaient censés faire quelque chose de cohérent avec le film, mais ils n'ont rien sorti. J’ai utilisé quelques éléments du quatrième volet (Alone in The Dark The New Nightmare) tels les artéfacts et des trucs comme ça, et j'ai pondu une nouvelle histoire. Les gens n’ont pas aimé, ils se sont demandé pourquoi je n'avais pas fait un film sur l'un des quatre volets, même si le quatrième chapitre est très différent du reste. Il y a d'autres personnages et même l'ambiance n'est plus la même. Ce n'était pas facile à adapter.
Avec Bloodrayne par exemple, même si je fais une trilogie sur Bloodrayne et que l'héroïne ne tue pas de nazis dans le premier épisode, elle va le faire dans l'épisode suivant. Je pense qu'avec le personnage de Bloodrayne je suis resté très fidèle au jeu. Sa façon de s’habiller, de combattre, ses objectifs… Quand à Farcry, j'ai été super fidèle au jeu, j'ai utilisé exactement la même histoire que dans le jeu. Par contre, concernant Donjon Siege, par exemple, le jeu n’a pas d’histoire. Donc, qu'est-ce que vous devez faire ? Vous devez tout inventer, car vous ne pouvez pas faire quelque chose d'épique si vous n'avez pas d'histoire. Donc, voilà la plupart du temps, les gens aiment me critiquer, mais ils ne réfléchissent pas à ce que pouvaient être les autres options.
Postal est complètement différent des dernières œuvres que vous avez réalisées. Il a surpris beaucoup de monde. Une envie de détruire votre image actuelle ?
Non, je pense que Postal est le fruit d’un concours de circonstances. Je n’aurais surement jamais écrit et tourné Postal si je n'avais pas été mis K.O. par les critiques. Parce que vous ne pouvez rien perdre de plus si vous êtes considéré comme le pire réalisateur du monde et que tout le monde vous déteste. Vous vous dites : « je vous emmerde tous ! ». Postal a vraiment été fait dans l'esprit : « je n’en ai rien à foutre de ce que les gens en pensent, moi j'aime ça ».
Nous aimons aussi…
Oui, mais il n'est toujours pas distribué en France, et c'est incroyable que F.I.P ait un deal avec Sony pour acheter la plupart de mes films, mais qu'ils n'aient pas acheté Postal. Particulièrement en France, après Bush et tout... il y a un public pour Postal, et ce n'est pas vendu en France. Je ne suis pas sûr que le DVD belge contienne une piste française...
Oui, il y en a une, je crois
OK, alors il faut le prendre en import de Belgique. C'est troublant pour moi, car beaucoup d'acheteurs français l'ont aimé. Ils sont effrayés par tant de musulmans ? Mais c'est stupide, il ne s’est jamais rien passé avec ce film. Aux Etats-Unis, ils ont eu peur et il n'y a rien eu. En Allemagne ce fut pareil, pourtant il y a 6 millions de Turcs. Et il n’y a rien eu. Ce n'est pas un film politique… enfin si, c'est un peu politique, mais pas ce genre de politique que les groupuscules religieux recherchent. Ils ne s'y reconnaissent pas. Postal a été fait pour tirer mes dernières munitions et emmerder tout le monde.
Le film est très cru, avec un Dave Foley qui exhibe fièrement son sexe devant la caméra, et d’autres séquences assez sales. Postal a l’air d’une sorte de défouloir où vous vous laissez aller, quitte à choquer les spectateurs. En même temps, le film est très réussi. Pensez-vous avoir réalisé là le film que vous souhaitiez ?
Non, Postal n'est pas un succès. C'est positif pour moi d'avoir fait Postal, mais les investisseurs ont fait plus d'argent sur Bloodrayne 2 que sur Postal. Bloodrayne 2 est un désastre comparé à Postal, Postal est bien meilleur, mais vous vendez deux fois plus de DVD de Bloodrayne 2 et c'est décevant, parce que j'ai beaucoup voyagé pour présenter Postal, j'ai fait pas mal de folie pour le promouvoir, et ça n'a pas marché, donc c'est décevant. Mais je pense que Postal a peut-être besoin de temps. Peut-être que dans 10 ans tout le monde dira que Postal était génial. Beaucoup l'achèteront plus tard en DVD, mais il se vendra lentement. Ce n’est pas ce genre de hit du Box-office, ou tout le monde achète le DVD le jour de la sortie.
Pour ce qui est de Dave Folley, il était bien nu dans le film, mais c’était sa décision. Je pensais qu'il allait sortir du lit et fermer sa robe de chambre. Mais il était plein cadre et complètement nu. Je lui aie fait remarquer, mais il a dit : « OK, je m'en fou ». Mais c'était un des bons points de Postal, je pense que postal était un film que beaucoup d'acteurs d'Hollywood attendaient. Ils ont vraiment aimé pouvoir se lâcher. On ne visait pas les moins de 13 ans, ce n’est pas comme les films de Ben Stiller et Will Farrell qui sont drôles, mais pas trop drôles, ni trop durs. Je pense que Will Farrell aurait aimé le faire. J'ai rencontré Rob Schneider qui l'a montré à Adam Sandler, et il m'a dit qu'il était explosé de rire. Il m'a dit qu'Adam Sandler aurait adoré faire un film comme ça, mais que pour lui c'était impossible. Quand Adam Sandler fait un film, il reçoit 10 millions de dollars pour le faire, et le studio qui le produit ne peut pas atteindre ce degré d'humour. Seul « Rien que pour vos cheveux » s'en est approché, et c'était la plus haute limite qu'il pouvait atteindre.
On retrouve souvent autour de vous la même équipe d’acteurs. Michael Paré, Chris Coppola, Ralf Moeller, Emmanuelle Vaugier… Est-il plus facile de travailler avec ces comédiens que vous connaissez bien ?
Lorsque l'on travail avec les gens que l'on connait, quand les gens savent comment vous fonctionnez, qu'ils savent comment vous êtes, c'est plus facile, et vous n'avez pas besoin de tout expliquer. Et vous n'avez pas cette espèce de timidité de la première rencontre. Et c'est pourquoi j'ai toujours essayé de faire rejouer les gens que je connais, s'ils collent au rôle. Chris Coppola est maintenant sur Farcry, et la seule personne qui se fait critiquer sur Farcry c'est Chris Copolla parce qu'il est marrant. Les gens pensent que Farcry ne devrait pas être marrant, mais je pense que pour faire un film d'action du genre « Die Hard sur une île », il faut un peu d'humour. Et c'est les bons côtés des « Side Kids » qui suivent des héros comme Jack Carver. Et Copolla est si drôle, je l'ai adoré dans Postal.
Quel est le film dont vous êtes le plus fier ?
C'est difficile pour moi, parce que Postal est mon film préféré, mais maintenant avec Stoïc, et mon prochain film, Darfur, je pense que j'ai fait de très bons films, et j'en suis fier. Mais aussi, il y a des films comme « German fried movies ». C'est un film que j'ai fait sans budget, que j'ai tourné en 35 mm et diffusé en salle. J'ai déployé tellement d'énergie pour le finir, pour convaincre tout le monde de tourner gratuitement, que je devrais en être beaucoup plus fier, car finalement sortir de ma léthargie et faire mon premier film n'a pas été une décision facile. De ce point de vu, je suis fier de « German fried movies »
Et celui que vous aimez le moins ? Et pourquoi ?
Le pire tournage était sur BloodRayne II. Nous avons eu un hiver pourri, et la gare a complètement brûlé, par accident, à cause d'une citerne qui a explosé. Et donc, BloodRayne II a été mon pire tournage. Mais ce n'est pas mon pire film, parce que je pense qu'il fait hommage aux films de Sergio Leone et à la musique de Ennio Morricone, c'est comme un Western Vampire. Donc, je ne pense pas que le film soit si mauvais. Le film pour lequel j'ai, disons le sentiment le plus négatif, c'est « Alone in the Dark » à cause de cette histoire avec Atari, et je n’étais pas content du casting, ni du scénario... si vous tournez un film et que vous savez dès le deuxième jour que « ce n'est pas votre meilleur film, que vous pouvez faire mieux », c'est un mauvais départ. « House of the dead » n'était pas génial à faire, j'ai sauté 25 pages de dialogues sur le plateau, je disais juste ; « ne dis rien, tu marches et c'est tout! », J'ai eu beaucoup de travail sur « House of the dead » pour en faire un film d'action qui fonctionne. Sinon, ils n'auraient pas arrêté de parler, et cela aurait été la pire chose à faire sur « House of the dead ». Donc, j'ai eu cette expérience et le film d'après, c'était « Alone in the Dark ».Vous pensez d'abord que tout commence bien; vous avez Atari qui joue le jeu , tout semble bien aller, et, peu avant le tournage, le jeu est annulé... et il n'y aura pas de nouveau jeu. Votre histoire est déjà écrite, on ne peut plus vraiment changer le scénario et, en plus, vous n'obtenez pas exactement le casting que vous souhaitez et vous avez cette actrice qui n'y arrive pas. On pourrait la laisser jouer toujours 25 fois la même scène, ça serait toujours la même. Ça, c'était un mauvais « sentiment »! Par contre, par exemple, « Dungeon Siege : In the Name of the King » - « King Rising », je crois que ça s'appelle en France - était vraiment super à tourner. Je ne pense pas que les acteurs étaient mauvais, même Burt Reynolds est quinze fois mieux que Tara Reid dans « Alone in the Dark ». C'est comme ça, quand on tourne quelque chose, qu'on le sent bien, et ce n'était pas le cas dans « Alone in the Dark ».
En plein milieu de vos adaptations de licence de jeux vidéo, il y a Tunnel Rats, un film de guerre. Qu’est-ce qui vous a poussé à réaliser ce film, d’après une histoire de Dan Clark, votre fidèle complice ?
Je ne sais pas, certainement quand j'ai lu ça! Dan Clark avait lu un livre sur les tunnels de Củ Chi durant la guerre du Vietnam. Il s'agit d'un tunnel de 260km de long. Il s'y déroule d'horribles combats, au cours desquels les gens sont bouffés par les rats. Je me suis dit que ça pourrait faire un bon film, un bon film d'horreur glauque, et pas seulement un film sur l'horreur de la guerre. Pas vraiment le genre de film de guerre auquel on pourrait s'attendre. J'ai donc voulu montrer cette histoire avec comme personnage un quelconque soldat vietnamien de 20 ans. Pour des raisons de réalisme, j'ai voulu un jeune acteur sans expérience, ce qui n'est pas comme si j'avais pris Christian Slater maintenant âgé de 38 ans. C'est bien plus réaliste ainsi.
Pendant des années, des gens d'Afrique du Sud me serinaient : « viens en Afrique du Sud, viens en Afrique du Sud, viens en Afrique du Sud » et je ne savais pas quoi y faire. C'était donc une opportunité de tourner en Afrique du Sud et de faire un film de guerre, chose que je n'avais jamais fait avant. C'est comme ça que je suis arrivé à faire Tunnel Rats. Et il va y avoir un jeu vidéo adapté du film. D'ailleurs, je ne voulais pas qu'il soit trop proche du film - bien que ça reste une adaptation du film -, car les joueurs n'auraient pas aimé juste tirer dans des tunnels. Maintenant, c'est un jeu qui donne vraiment la chair de poule. Il sera disponible sur Steam, la plateforme de téléchargement de Valve. Je pense que c'est un jeu intéressant.
Parlez-nous un peu de Alone in the Dark II, qui met en vedette des stars de la série B comme Danny Trejo et Lance Henriksen.
Comme je l'ai déjà dit, je n'ai pas réalisé Alone in the Dark 2 car le premier était mon pire souvenir de tournage et je ne voulais pas faire la suite. Alors, je l'ai produite pour donner à Michael Roesch et Peter Scheerer l'opportunité de le faire. Ils venaient de finir Brotherhood of Blood, un film d'horreur avec Sid Haig et Jason Connery. Au début ils ne souhaitaient n'écrire que le script - comme sur Alone in the Dark et Farcry. Puis, ils ont voulu le tourner à L.A., car ils avaient plein d'acteurs célèbres, comme Lance Henriksen. Moi j'ai amené Zack Ward (Postal), Michael Paré, Natassia Malthe et Ralf Moeller en plus de Lance Henriksen et de Danny Trejo.
Et je pense qu'ils ont fait de bonnes choses, comme de mauvaises choses. Les bons points, c'est que les effets sont bons, le son et le cadrage sont bons. Ils avaient, par exemple, le monteur qui a fait Collateral, avec Tom Cruise. Je pense que d'un point de vue visuel, le film est bon. Il est flippant et il y a cette sorcière - un peu comme dans Alone in the Dark 5 : Horreur à Central Park - qu'ils ont tourné durant quelques jours à New York. Mais ce qui ne va pas, c'est qu'il n'y a pas d'action. Pour moi il y a trop d'histoires de fantômes et pas assez d'action. Mais je pense qu'ils manquaient - peut-être - de temps pour faire de bonnes grosses séquences d'action. C'est la seule chose qui m'a déplu dans le film.
Venons-en à FarCry, encore une adaptation de jeu vidéo. Le film est assez fidèle au début, mais les mutants du jeu sont remplacés par des super soldats rappelant ceux de Universal Soldier. Pourquoi ce choix ? Une contrainte budgétaire ?
Non. La vraie raison est que la seule chose qui n'a pas fonctionné dans King Rising ce fut « l'aspect robot ». Vous dépensez tellement d'argent dans les prothèses, et ils ont toujours l'air de « robots débiles ». Et donc, sur FarCry, tout le monde est chauve avec le corps peint pour ressembler à des mutants, mais il n'y a pas d'application de prothèses.
Ça ne fonctionnait pas à l'écran ?
En plein jour, absolument pas. Et comme il était prévu d'avoir des séquences en plein jour, ils auraient ressemblé à des idiots. Si vous faites de grosses prothèses, l'action en souffrira, les combats seront moins rapides et moins bons, les acteurs ne voyant rien. Pour voir ces gars se déplacer normalement, nous leur avons juste appliqué des lentilles de contact. Le tournage a donc été plus rapide et plus facile, et cela a rendu l'action plus intense parce que c'est le point fort de Far Cry : « l'action rapide ». Ce fut donc une décision pratique.
La bande musicale étonnante de FarCry a surpris plus d’un spectateur. Pourquoi avoir opté pour cette musique au lieu d’utiliser les types de score habituels aux films d’actions.
Je pense que Jessica de Rooij est un bon compositeur, elle a fait du bon boulot sur la bande-son de FarCry. Si vous écoutez celle de King Kong ou d'un autre gros bockbuster hollywoodien, la bande-son est complète. Je ne voulais pas avoir de la techno ou de la musique trop synthétique, j'aimais plutôt un vrai orchestre qui joue. Je pense qu'elle a fait une musique assez dramatique et j'aime bien ce que ça donne.
Vous faites une apparition remarquée, et très drôle, dans Zombiegeddon, un film indépendant de Chris Watson. Avez-vous des contacts avec ce milieu ? Que pensez-vous de ce type de cinéma qui se situe très loin, budgétairement, des vôtres ?
J'ai toujours voulu supporter les gens, suivant mes possibilités. Je n'oublie pas que German Fried Movie a été fait avec si peu de budget. Alors si quelqu'un fait son premier film, et n'a pas assez d'argent pour ça, je veux au moins lui témoigner de mon soutien. S'il veut un cameo, du soutien ou n'importe quoi d'autre j'essaie de faire de mon mieux pour l'aider. Je viens juste de revenir de Zagreb en Croatie. Il y avait cette personne qui voulait que je tourne avec Bud Spencer - vous vous souvenez de lui ? - et Franco Nero. C'était une histoire de gang croate. Il me voulait en cameo dans la peau de l'un des gangsters. Je parle allemand et les autres parlent croate, ce qui est absurde, car personne ne se comprend.
Bref, j'ai accepté ce Cameo où je renvoie deux gangsters. Ils veulent me soutirer de l'argent, je les envoie paître et je me retrouve mort, empoisonné par mon café. J'ai fait ça pour les fans, si ça l'aide à avoir plus d'argent pour le film alors c'est bien. Je pense que les gens doivent penser à deux choses distinctes. Si vous voulez un gros succès commercial et une distribution mondiale, ce n'est pas forcément ce que vous obtiendrez avec votre premier film. Mais sans un premier film, vous n'arriverez jamais au moment où on vous proposera cette distribution mondiale pour un succès commercial. Donc, si vous pouvez aidez les gens... comme ici au BIFFF, où il y a une tonne de films, souvent des premiers films. Je trouve qu'il est important que ce genre de festival montre ces films au public, qui va y réagir. C'est seulement quand les gens réagissent que vous vous améliorez, que vous changez des trucs, que vous apprenez des autres et que vous grandissez.
En ce qui concerne la réalisation, il est assez difficile de vous définir. Certains films, comme House of the Dead, utilise plus de techniques de jeux vidéos, King Rising est nettement plus classique dans sa réalisation, Postal ressemble à un film indépendant réalisé en HD DV. Alors, quelle est la « Uwe Böll Touch » ?
Tout d'abord, je ne tourne qu'en 35mm, pas en vidéo. C'est en rapport avec mon directeur de la photographie qui ne tourne pas en vidéo. Si je perd mon directeur de la photographie, je pourrai tourner en HD, mais tant que je bosse avec Mathias, ce sera du 35mm.
Je pense que mon style est que j'essaie de raconter les histoires en allant droit au but. Qu'importe l'histoire, ça peut être de l'absurde, comme Postal, très claustrophobique, comme Stoic, ou du genre King Rising. Je raconte les histoires de façon assez rapide et engageante, en allant à l'essentiel. Je ne suis pas du genre à penser d'abord à un style. Quentin Tarantino se demande toujours comment il peut adapter tel script à son style. Je suis son opposé. Je raconte l'histoire telle qu'elle devrait être sans me soucier du style, de quelle lentille je devrais utiliser, etc. Pour moi ça a du sens de suivre l'histoire de la manière la plus directe. Ce n'est pas pour ça que je n'aurais pas de plans stylisés, ou de plans en synthèse, ou une lumière, et un film pauvres et non terminés. Mais en général je vais raconter l'histoire telle qu'elle devrait être et sans trop penser à la forme...
Vous savez, les gens réfléchissent trop à la post-production en tournant une scène à 50 images/secondes puis une autre à 75i/s pour la ralentir ensuite. À chaque fois que se pose la question d'utiliser telle ou telle technique, j'essaie plutôt de raconter l'histoire au mieux, sans penser à développer mon propre style visuel.
Bloodrayne mettait en vedette Kristanna Loken, Bloodrayne II Natassia Malthe ? Et le trois ?
J'ai presque convaincu Christina Loken de jouer dans la troisième partie. Elle n'a pas pu faire le deuxième film, car elle tournait Painkiller Jane, une série TV de 22 épisodes et je ne pouvais pas attendre un an que cette série s'arrête. Nous avons donc pris Natassia Malthe pour le rôle. Mais je pense que Loken est mieux, et je voudrai la récupérerer pour le 3eme film.
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur l’histoire de ce troisième film ?
Bloodrayne 3 s'appellera "Warhammer", il se passera pendant la Seconde Guerre mondiale et elle se battra contre des nazis. Il devrait être tourné en Croatie. On a pensé à la Roumanie et à la Bulgarie, mais je pense que la Croatie est mieux, car des villes comme Zagreb ont de larges rues, comme pendant cette période. En Roumanie où à Bruxelles vous avez aussi de vieilles rues qui ont parfois 400 ans, mais nous voulions plutôt un genre d'architecture "Nazi" construit il y a 70 ans. Bloodrayne 3 aura ça, elle sera dans la Résistance, et se battra contre un énorme clan de vampires nazis et ce sera la fin de la trilogie.
Interview de Nicolas L., David Q., et Richard B.
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