Predator 2 ► Critiques & avis sur le film
Critiques du staff sur le film Predator 2
Les critiques de nos experts et passionnés.
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85
La critique de Manu B. : La chasse continue
Autre lieu, même tactique. Predator 2 ravira les fans du premier film. Action, SF et horreur s'y sont donné rendez-vous.
Lire la critique complète de Predator 2 par Manu B. -
75
La critique de Christophe B. : Dans la jungle des villes
Vu le succès du premier épisode, le retour du reptile extraterrestre était fatal. Après avoir mûrement réfléchi pour savoir qui mettrait en scène cette séquelle, les producteurs ont jeté leur dévolu sur Stephen Hopkins et surprise : Dans le rôle du nouveau chasseur d'aliens, Danny Glover se pose comme un digne successeur de Schwarzie.
Entre les deux films, le Predator est devenu une star du comics (publié chez Dark Horse) et ça se voit !
Les premières images subjuguent : la camera survole une jungle – tiens, on nous montre des images du premier ? – puis la jungle s'efface au profit des buildings de Los Angeles – habiles ! On troque une jungle pour une autre. Predator 2 commence avec une redoutable guerre des gangs en plein centre de la ville. Mais, entre deux explosions et coups de feu mortels, flics et dealers se retrouvent être les proies d'un mystérieux tueur qui les décime avec une sauvagerie inouïe… Pas la peine de vous donner l'identité du tueur, vous l'avez deviné.
Que ce soit dans la mise en place des événements, l'esthétisme de la réalisation ou la description d'un Los Angeles livré aux gangs, Predator 2 met le paquet par rapport au premier. Pour faire coller le spectateur à son fauteuil, les producteurs de n'ont pas lésiné sur les moyens : guérilla urbaine destroy dans Los Angeles, gunfights fumants tous les quarts d'heure et multiplication des Predators en fin de bobines.
La personnalité du Predator a été également sensiblement modifiée. Celui qu'affrontait Arnold Schwarzenegger était un guerrier expérimenté, un véritable Comte Zaroff passé maître dans l'art d'aligner les crânes humains. Le nouveau Predator appartient à la même race, mais son comportement ferait plutôt songer à un adolescent apprenant les ficelles du métier, "un jeune pistolero" selon Stephen Hopkins.
Sans le stylisme racé et le côté tribal du premier Predator de Mc Tiernan cette suite se laisse voir avec un plaisir non feint. Filmé sans arrières-pensées philosophiques ou métaphysiques, Predator 2 accumule les séquences d'action. C'est vif, imaginatif, percutant. Tout ce que j'aime… -
75
La critique de Ma2Max : Une suite de bonne facture
Explosif, violent, bourré d'actions ; un film très stimulant, ou l'on retrouve avec plaisir notre guerrier extraterrestre favori. Une suite, qui bien se déroulant dans une athmosphère différente, se montre tout à fait convaincante.
Lire la critique complète de Predator 2 par Ma2Max -
74
La critique de Richard B. : Predator 2 ou une façon intelligente de mener une suite !
Predator 2 est 100% jouissif, un film d’action brute, sanglant et primaire avec qui plus est une fin digne de ce nom. On dénotera de temps à autre une ou deux maladresses parfois dans des répliques. Mais le respect du premier film est bien là. Que demander de plus ?
Lire la critique complète de Predator 2 par Richard B. -
60
La critique de Nicolas L. : Tu veux des bonbons ?....
Predator 2 est, si on le compare aux pelletées de bouses qui servent en général de suites aux films à succès, la suite honorable d’une œuvre mythique. Le défit était de taille, avec des moyens diminués – en raison de l’absence des deux principaux initiateurs du succès du premier volet - et ce scénario plombé par un travail de fumiste. Le film se rattrape alors par quelques séquences réussies et un Predator toujours aussi charismatique, quand bien même un petit flic de quartier finit arriver à lui mettre une branlée.
Lire la critique complète de Predator 2 par Nicolas L.
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Commentaires des membres (6)
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30Exit McT et Schwarzy, on a à la place Hopkins et Glover, et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on perd au change. McT avait posé les bases d'un terrifiant huis clos dans la jungle, maintenant, la jungle est devenue citadine. Cela aurait pu être intéréssant si Hopkins avait pu se démarquer un peu plus de McT, ce qu'il ne fait pas. Les persos sont en plus beaucoup moins charismatique, on se demande même pourquoi Glover ne se fait pas désouder dés la première apparition du Predator. Ce qui est marrant, c'est la fin, qui à l'origine était prévu pour le premier mais McT trouvait que ça le faisait pas trop. Je m'étonne d'ailleurs quer l'on puisse donner une note supérieur à cet épisode par rapport au premier.
Tête de clou
le 10 octobre 2004 08h56 -
40D'accord pour faire une suite,mais qu'on garde les mêmes. Juste Alan Silvestri revient pour la bande originale, Stan WInston pour le costume (la tête beaucoup moins réussie que dans le premier) et Kevin Peter Hall dans le rôle de l'extra-terrestre. Pour ce qui est nouveaux, les acteurs ne sont pas à la hauteur de leurs prédécesseurs, le scénario s'enfonce petit à petit dans le n'importe quoi et les dialogues sont loin d'être appréciables (trop de vulagrité que dans le 1er). Reste la mise en scène explosive et quelques passages entraînants, mais c'est tout!
le Joker
le 2 novembre 2008 16h37 -
100Predator 2 offre une magnifique suite complète et plus profonde. Ecrit une fois de plus par les frères Thomas nous entraînant cette fois-ci dans une jungle urbaine pleine de surprises.
Scénario plus travaillé que le premier, Réalisation qui fonctionne, acteurs se démarquant légèrement du Pop-Corn movie série B que nous donnait Arnold ou seulement deux mots pouvaient donner une phrase, on a le droit a un peu plus de dialogue cette fois-ci.
Réel progrès dans l'industrie Winston qui nous sert un Predator plus soigné et mieux travaillé ainsi qu'une panoplie de différents costumes dont l'équipe SW studio s'est amuser à faire pour la séquence finale.
Le film possède tout autant voir plus de co-notation que le premier et les profondeurs sont plus vastes à explorer.
Une suite innovante qui malheureusement n'a pas été si bien accueilli en salle.
Le Celticant
le 31 décembre 2008 15h37 -
70Alors qu’un vrai/faux « Predator 3 » sort sur les écrans, fustigeant tout autant les « Alien vs. Predator » que « Predator 2 », il est utile de rappeler à tout spectateur croyant mordicus à un redémarrage de la saga directement après le 1, que « Predator 2 » est un vrai film et une vraie suite au chef d’œuvre de John Mc Tiernan. Ce film est d’ailleurs intéressant à plus d’un titre et ce révèle autrement plus réfléchi que son image de série B ‘bon marché’ pourrait le faire croire. Il est d’ailleurs intéressant en qualité de suite, ayant pris un chemin diamétralement opposé à celui de l’opus 2010.
« Predator 2 » est donc une suite. Pourtant, si l’idée d’une suite était légitime après le succès du premier « Predator », elle n’était pas pour autant évidente. En effet, le film de Mc Tiernan narrant les aventures d’un chasseur solitaire se suicidant après avoir essuyé une défaite. La fin du film n’était pas une fin ‘ouverte’ appelant nécessairement un second opus. Paradoxalement cela ouvrait plusieurs pistes à cette suite qui n’avait pas à s’enfermer dans le décorum de la jungle sud-américaine.
On connaît les différents types de suites qui peuvent exister : soit c’est une suite remake qui n’est qu’un copié-collé (en gros c’est le même film que le 1 mais on change le nom des personnages), soit c’est une surenchère en multipliant les méchants (plus il y a de méchants, plus il y a d’action), soit la situation est inversée (ce n’est plus le méchant qui vient sur les terres du gentil c’est le gentil qui est catapulté chez le méchant), soit ce sont deux, voire ces trois types de suite qui sont mixés. Là où « Predator 2 » surprend, c’est qu’il ne choisit pas une de ces voie, mais celle de changer de contexte, symbolisé par le tout premier plan du film, un panoramique sur la forêt avant de révéler le nouveau théâtre, à savoir Los Angeles en 1997 (le film étant tourné en 1990). Non seulement le contexte, le décor a changé, mais le film prend le risque de ne quasiment rien reprendre du film précédent, et pour cause direz vous. C’est donc tout à l’honneur du producteur Joël Silver de tourner le dos à la facilité du ‘copiage’ ou du ‘plus’, pour du ‘autrement’, laissant augurer une envie de bien faire et pas seulement se faire du pognon.
Malgré un pied dans le fantastique (ou la SF), la grande qualité des films mettant en scène le predator est de tous se rattacher à un genre à part. Ainsi, « Predator » était un film d’aventure, un film de jungle, au discours écologiste bien en avance sur « Avatar » (la forêt réduite à néant pour rien à la Gattling bien avant l’arbre maison et son déluge interminable de cendres), « Predator 2 » sera un pur film policier, où il s’agira pour le flic de débusquer le tueur fou pour lui faire sa fête. Comme le premier « Predator », cet opus urbain développera au cours du récit une vraie réflexion, ici sur l’Amérique contemporaine (ce n’est pas un hasard si le film se passe dans le futur). On est donc clairement ici dans une suite ambitieuse et pas un pur produit marketing, qui prend des risques vis-à-vis du public qui avait aimé le 1. La chose se vérifiant, le public délaissant les salles et offrant une carrière assez minable à ce retour du grand équarisseur intergalactique. Pour beaucoup c’est évident, un predator c’est dans la forêt, point ! Sauf qu’ici Stephen Hopkins a voulu raconter autre chose, son discours mérite d’être entendu et en soi, voire un predator chasser dans une ville n’est pas dénué de sens, une foule d’humains s’y trouvant. L’important étant qu’au final le film soit bon et en tant que suite, s’inscrive dans la droite ligne de ce qui a été initié.
Là-dessus le film est en demi-teinte, car s’il est plein de qualités, il souffre aussi de défauts. La réussite n’est donc pas totale.
Le film commence pourtant admirablement.
Les tous premiers plans sont ceux de la vision en infrarouge du predator. Pas besoin d’attendre donc, et en film policier, « Predator 2 » a comme maître étalon… « Colombo » ! En effet, le film démarre par une fusillade démentielle qui n’a rien à envier à la fusillade de « Predator ». Les latinos font parler la poudre et la police ne peut rien. Rien ? Ce serait oublier Mike Harrigan, l’inspecteur Harry du Los Angeles de 1997, casse coup, ne craignant pas de se salir les mains, fonçant tête baissée et flingue à la main. Il sera remarqué par le grand chasseur comme une proie potentielle. Celui-ci règlera son compte à la bande de narcotrafiquants à l’aide de son canon plasma et hors champs. Le spectateur sait donc d’emblée qui est le tueur, l’enjeu du récit pour le spectateur étant de savoir comment le flic va s’y prendre pour lui mettre le main dessus. On se retrouve alors dans un jeu du chat et de la souris où on ne sait pas bien qui chasse qui.
Ce aspect « jeu », à savoir que le predator ne traque pas le gibier mais l’amène à lui, se retrouvera par la suite avec le meurtre particulièrement sanglant du baron de la drogue et des jamaïcains. Les policiers s’interrogeant sérieusement sur ce crime sordide, à la fois sur le qui et sur le pourquoi, les poussant dangereusement à flirter avec les limites et à tomber dans le piège du chasseur.
Entre temps, aura été introduit une équipe mystérieuse. Le vrai suspens n’étant pas ici de savoir qui est la créature, le spectateur le sait, c’est seulement l’enquête de la police, mais de savoir qui sont ces types, pourquoi sont-ils là, qu’elles sont leurs intentions. Le chef étant joué par le charismatique Gary Busey qu’on ne présente plus, qui joue à font son rôle un brin caricatural (c’est normal c’est une satire !) face à un Dany Glover au sommet de sa forme, comme du reste les autres acteurs.
Le film est donc magistralement introduit. Hélas, le scénario a tôt fait de tourner en roue libre. Si les frères Thomas n’ont pas écrit le scénario du siècle avec « Predator » qui se révélait d’une grande simplicité, il se sont ici planté avec celui de « Predator 2 » malgré un matériel de départ autrement plus excitant.
Stephen Hopkins l’a d’ailleurs avoué, il a tourné le film avec un scénario écrit au jour le jour. Difficile dans ces conditions de narrer un récit comme il se doit.
Le scénario, et partant le film, s’avère en effet particulièrement décousu. On passe d’une scène à une autre avec des ellipses entre les deux. Cela n’est pas sans laisser perplexe sur les actions de predator. On se demande comment cet être extraterrestre arrive à se dire qu’il faille tuer un baron de la drogue et des jamaïcains après avoir fait la peau à des mexicains pour attirer le flic à lui. Ce brave predator est sacrément futé et connaît donc tout des enquêtes de Mike Harrigan ? Comment peut-il savoir qu’un flic allait revenir sur les lieux du crime ? Idem par la suite où on ne comprend pas comment il peut aussi vite se retrouver dans le métro alors qu’il était au cimetière la scène d’avant. Et comment il savait qu’il fallait prendre le métro d’ailleurs ? Et pendant ce temps là il a le temps de grimper en haut des immeubles et crier en se prenant la foudre sur le coin de la lance !
En somme si l’histoire est intéressante et plus ‘profonde’ que celle du premier « Predator », le scénario la massacre joyeusement en une succession de scènes qui n’ont ni queue ni tête une fois mise bout à bout, et forme un récit aussi décousu que peu crédible.
La force de Stephen Hopkins (dont on attend toujours la version longue de « l’Ombre et la Proie » qui rappelle d’ailleurs « Predator 2 ») est de transcender ce boiteux en nous offrant une succession de séquences magistrales de maîtrise pour un deuxième film.
On ne reviendra pas sur le début, qui scotche véritablement le spectateur sur son fauteuil, on citera des exemples.
Aussi inutile qu’elle soit au développement narratif, la scène de la rencontre avec King Willy dans la ruelle est absolument sidérante. Après la scène de dialogue avec Harrigan (obligé de s’abaisser à demander conseil à un ennemi, un malfrat, pour venger la mort de son ami), le roi des jamaïcains se retrouve seul au milieu des poubelles. Le silence, des papiers qui volent et un bruit sourd ! Le predator atterrit, il marche sur l’eau, invisible. Il se dévoile à travers le miroir de l’eau (symbolisant le fait qu’on ne sache pas qui est qui et que les références, les valeurs soient renversées) puis c’est un hurlement figé à jamais.
Il en va ainsi d’autres scènes, la poursuite dans le métro, la traque dans l’abattoir, et l’étourdissant climax à rebondissements.
La mise en scène de Stephen Hopkins est très appliquée, alternant plans larges, plans serrés, panoramique qui ne sont jamais soûlants (non ce n’est pas « le Seigneur des Anneaux » ou autre film qui ne serait rien sans grue ni hélicoptère), jouant très bien sur l’invisibilité du monstre, devenant à juste titre la menace invisible d’une Amérique en perdition.
Il est aidé par un montage insufflant rythme, suspense et mystère, selon le moment d’un film qui n’est jamais monotone.
La photographie remplit aisément son rôle en faisant transparaître une étouffante chaleur, et la puanteur d’une ville pourrie, jouant des teintes orangées et bleues. Elle laisse au costume du predator l’illusion de la réalité, de n’être jamais un monstre en caoutchouc.
Le point fort du film est bien entendu le predator en lui-même. Il a ici le double avantage d’être à la fois crédible comme effet spécial et de développer le personnage.
C’est ici le même Stan Winston qui officie que sur le film de Mc Tiernan. Le créateur, bien libre de faire évoluer sa propre créature, nous présente un nouvel individu à part de l’original mais respectant les fondamentaux, à savoir une peau non écailleuse mais verruqueuse, tachetée, la tête en ogive, le front bosselé (ici un sillon central), entouré de tresses courtes, la face ornée de quatre mandibules, dévoilant une bouche garnies de dents. Ce predator ci est rouge, il a plus de protubérances au niveau de la face, mais reste un predator. Surtout, c’est un predator crédible, qui n’a jamais l’air d’une poupée de caoutchouc. Ses tics nerveux, sa respiration le font paraître incroyablement vivant, il n’a pas besoin de pousser des beuglements bovins pour cela. Il n’a pas non plus un comportement caricatural de monstre, et vas-y que je t’écarte les bras, que je te secoue les tresses, que je marche les jambes écartées… De tout cela rien ! Brillamment incarné par Kevin Peter Hall, un vrai acteur (faire transparaître des émotions sans dialogue, ni expression faciale !), ce predator se déplace avec grâce, s’étonne, s’énerve, sans jamais faire le gros vilain monstre pas content. Mais qui a eu l’oscar du meilleur acteur cette année là ?...
Le personnage n’est pas enfermé dans les codes établis par le premier film (si jamais code il y a d’établi…). Sa technique de chasse est donc ici toute différente, il ne traque pas mais amène la proie à lui. Voir ainsi la scène du cimetière où il laisse un indice de son passage en évidence à l’intention du flic.
Ce sont deux éléments qui sont développé chez le personnage. D’une part l’arsenal, d’autre part le code d’honneur. On passera très vite sur les armes (filets, lance, projectile…) comme quincaillerie supplémentaire (mais utile au propos) pour se concentrer sur la morale du predator.
Si le premier « Predator » nous avait montré un chasseur impitoyable qui ne chassait que les proies armées, ici le code d’honneur va plus loin. Dans le cimetière, le predator ne tuera pas un enfant, car c’est un enfant, même s’il le menace. Mais le predator n’est pas con, il voit bien que c’est un jouet ! Pas de danger, et on protège la progéniture. On sait bien qu’au nom d’un paranoïaque besoin de sécurité, dans la vraie vie, celle de l’Amérique en déliquescence décrite et anticipée dans le film un ‘gardien de l’ordre’ aurait tôt fait de tirer et de poser les questions ensuite. Cette scène, aussi anecdotique qu’elle puisse paraître fait partie de la réflexion d’ensemble sur la violence dans la société.
Dans le métro, alors qu’on a affaire avant même l’arrivée du predator à une scène de violence : des petits cons qui font ch… le monde, la réponse à l’agression étant la violence avec une sortie collective de flingues, tout le monde étant prêt à s’entretuer pour rien avant que le predator fasse le ménage. Si le predator n’épargnera pas ceux qui l’agressent, avec cette réplique incroyable de naïveté au milieu d’une telle boucherie (« tu veux un bonbon », le predator reprenant la voix de l’enfant, de l’innocence, mais n’étant pas écouté, n’obtenant pas la paix mais la violence, il lacère !), devant une femme enceinte, il tournera casaque la laissant saine et sauve.
On touche ici à la signification même de ce film, qui sous des apparences de policier bas de gamme, se révèle un film autrement plus réfléchi qu’il n’y paraît de prime abord.
Le vrai sujet de « Predator 2 » est la violence dans la société, qui naît et grandit par la perte des valeurs et par le culte des armes à feu. C’est aussi une société de faux semblants, l’ennemi n’est pas toujours celui que l’on croît.
Au milieu de toute cette violence, le predator apparaît finalement le moins pire. Il tue, mais il tue « bien » en suivant un code d’honneur. Les jamaïcains et leur chef King Willy lui étant finalement assez proches. Voir ainsi la scène chez le baron de la drogue. Il le tue selon un rituel car ils croient sincèrement qu’il est responsable de la situation. Il épargneront néanmoins la femme avec qui il était, malgré sa fragilité (elle est nue). D’ailleurs, les jamaïcains sont tellement proches du predator que Harrigan sera obligé de descendre en Enfer, visiter King Willy, qui sait tout sur tout (symbolisé par les osselets). C’est sa propre conscience que Harrigan interroge et quand celle-ci lui dit qu’ « ‘il’ va venir à sa rencontre », ce sont ses propres pulsions destructrices qu’il devra alors affronter.
Ce combat contre lui-même, contre sa propre violence (la violence que d’autres laissent s’exprimer) sera symbolisé par le combat contre le predator. Celui-ci cesse d’être le chasseur pour devenir la proie (d’ailleurs il sera tué, et miraculeusement ressuscité pour permettre à Harrigan de franchir un nouveau cap dans son approche de la violence). Cette deuxième phase, proprement intellectuelle, est le combat final dans un vaisseau plein de monstres qui n’est autre que la tête même d’Harrigan (la symbolique des crânes accroché au mur). Il aura atteint l’ultime stade en tuant le predator. Mais que lui reste-t-il alors ? Il a d’autres démons à affronter apparaissant les uns après les autres, le remord, la culpabilité, la vengeance inassouvie… Il devra faire un choix. Il fait celui de ne pas attaquer.
On assiste alors à une scène grandiose, où les predators emmène la dépouille de leur frère et laissant Harrigan tranquille. Eux ne se vengent pas. Le chef des predators lui remet alors une arme, un mousquet du XVIIIème siècle et laisse partir le policier. Celui-ci comprend alors que la violence est enfouie au plus profond de l’Homme, dans son subconscient, depuis la nuit des temps. Harrigan a terminé son voyage en lui-même, il sort donc du vaisseau.
Il aura alors cette réflexion à l’équipe de Gary Busey qui s’inquiète que les predators ne reviennent pas : « t’inquiète » dit-il, « ils reviendront ». Attirés par la violence et la guerre, les predators reviendront, car c’est dans la nature humaine, du moins si on ne fait rien, de se massacrer les uns les autres.
Sous des airs de budy movie un brin bourrin, « Predator 2 » est donc une réflexion sur la violence de l’Homme. Alors que le premier « Predator » développait le thème de la nature sauvage qui existe dans l’Homme, ce thème était utilisé dans le rapport étroit que l’Homme a à la nature. Ici, le violence inhérente à l’Homme, est confrontée à la société humaine et à son devenir (encore une fois, on se situe dans le futur ici), cette violence étant symbolisée par l’arme à feu. Le film interroge aussi sur ce rapport étroit qu’entretient la télévision avec la violence dans un déchaînement d’images ‘m’as-tu vu’ (le journaliste véreux, les spots ‘Hard Core’ qui sont des films dans le film). Le film nous interroge sur nos rapports avec nos semblables, sur la société que l’on souhaite pour les générations à venir (l’enfant du cimetière, l’enfant portée par la policière…). C’est donc à un film incroyablement riche qu’a réalisé Stephen Hopkins qui reviendra plusieurs fois dans sa filmographie sur le vrai être qui sommeille en nous et notre rapport avec l’autre (« Blown Away » et le terrorisme irlandais, « l’Ombre et la Proie », « Moi Peter Sellers »…).
Ainsi, même si sur le strict plan cinématographique le film n’est pas exceptionnel, notamment faute à une narration décousue et improbable, il n’en demeure pas moins une suite de bon aloi. En premier niveau de lecture ce sera un divertissement plein d’action et de scènes cultes, une authentique suite de « Predator » qui respecte la créature et en développe la mythologie. Enfin, ce sera un film intelligent et réfléchi pour peu qu’on se penche dessus.
guitou
le 24 février 2011 13h14 -
40Un film moins bien que le premier opus a pars de trois moment qui sont au millieux du film et au debut mmmmm......
Ray
le 30 juillet 2011 16h31 -
60
Une suite nettement moins culte que le premier Predator. Sur un canevas quasi identique, le film ne propose pas grand chose à part un sympathique divertissement commercial. Peu de prise de risque au final pour un résultat mitigé qui ne fera pas date.
G7K
le 24 novembre 2016 17h55
11 avis sont disponibles pour une moyenne générale de 64 sur 100.