Critique Angel [1999]

Avis critique rédigé par Bastien L. le lundi 2 octobre 2023 à 09h00

Saison 3 : Parents-vampires, mode d'emploi

La saison 3 de Angel permet à la série d'afficher un rythme de croisière tout en s'affranchissant de ses origines de différentes manières...

Diffusée entre l'automne 2001 et le printemps 2002, cette saison 3 du spin-off de Buffy contre les Vampires voit le créateur des deux séries, Joss Whedon prendre du recul. En effet, l'Américain supervise de loin mettant la main à la pâte seulement sur une épisode (le 13ème) en tant que scénariste et réalisateur. La saison 6 de Buffy et la création d'une autre série, Firefly, l'occupent grandement. Cela n'empêche pas le showrunner attitré David Greenwalt de continuer à marquer de son empreinte la série aux côtés de Tim Minear avec qui ils se partagent les épisodes les plus importants. Cette prise d'indépendance par rapport à Whedon s'accompagne aussi d'un plus grand éloignement par rapport à la série-mère puisqu'à part quelques références en début de saison, les liens sont de plus en plus rompues puisque aucun personnage de Buffy ne va faire son apparition dans Angel alors que c'était la coutume dans les deux saisons précédentes. La saison 3 permet ainsi de se concentrer sur ses héros dont le casting principal reste inchangé si ce n'est l'arrivée de Amy Acker découverte à la fin de la saison 2.

Au début de sa saison 3, Angel (David Boreanaz) n'est pas à Los Angeles ayant décidé de quitter la ville afin de faire son deuil de la disparition de Buffy. Il rentre néanmoins néanmoins accueilli par Cordelia (Charisma Carpenter), Wesley (Alexis Denisof) ainsi que Gunn (J. August Richards) qui ont autant veillé sur son agence d'aide de victimes de phénomènes inexplicables que sur la jeune étudiante Fred (Amy Acker) qu'ils ont secouru d'une dimension hostile où elle a été piégée 5 ans. Le retour d'Angel va lui permettre de sortir de sa coquille et de devenir peu à peu un membre à part entière de l'équipe. Angel et les siens seront par ailleurs confrontés à plusieurs menaces notamment le retour du chasseur de vampires Holtz (Keith Szarabajka) 200 ans après avoir affronter Angelus qui a décimé sa famille. Il est guidé par un étrange démon (Jack Conley) souhaitant se débarasser d'Angel. Ce dernier retrouvera sur son chemin son ennemi habituel à savoir le cabinet d'avocats Wolfram & Hart représenté notamment par l'avocate Lilah Morgan (Stephanie Romanov). En parallèle on découvre que la vampire Darla (Julie Benz) s'est réfugiée en Amérique du Sud et est enceinte. Elle décide par ailleurs de rentrer à Los Angeles afin de confronter Angel qui semble être le père d'une improbable descendance.

Le principal problème de cette saison 3 vient de son fil rouge qui s'avère réellement décevant. Comme à son habitude, la série alterne les épisodes assez indépendants et ceux apportant des bouleversements pour les personnages. On est ici déçu car les méchants (Holtz et le démon Sahjan) ont du mal à tenir leur statut tant on ne comprend pas ce qu'ils tentent de mettre en place avec des moyens d'action de plus en plus complexes pour pas grand chose. De même, le cabinet d'avocat machiavélique Wolfram & Heart peine à rester crédible tant on en apprend peu sur ce qu'ils veulent tout en continuant à enchaîner les défaites avec des personnages aux obédiences ambiguës... Sans oublier que certains passages peuvent apparaître encore plus tirés par les cheveux que d'habitude à base d'enfants de vampires, de dimension démoniaque ect... Heureusement que à côté de ça on retrouve les personnages attachants de la série qui évoluent un peu notamment Cordelia par rapport à ses pouvoirs de divination (épisodes 2, 11 et 22) ou Angel sur la perspective d'être père (ép. 7, 10, 21...). C'est aussi un plaisir de découvrir Fred, un personnage en décalage (ep. 5) mais à la bonne humeur communicative.

Les dynamiques entre les différents personnages évoluent et fonctionnent assez bien même si les scénaristes ont encore la manie d'offrir des comportements trop changeants pour Angel qui est parfois traité comme le comique de service ce qui ne lui va pas toujours. La série poursuit aussi ses histoires de romance entre plusieurs personnages comme un rapprochement entre Angel et Cordelia (ép. 13 notamment). Ces dynamiques sont souvent d'agréables toiles de fond à des épisodes plus indépendants s'avérant bien plus convainquant que le fil rouge proposé. Sans tous les citer on peut mentionner l'échange de corps d'Angel avec un retraité (ép. 4), quand Cordelia est projetée en dehors de son corps en étant invisible (ép. 11) ou l'équipe prisonnière d'un opéra sous fond de romance contrariée (ép. 13). Autant d'histoires courtes qui portent parfois l'esprit d'anthologie fantastique/SF comme La 4ème dimension. La série ose encore une fois aborder des sujets très sérieux et souvent assez efficacement comme les violences faîtes aux femmes que cela soit par pure misogynie (ép. 6) ou par comportement possessif (ép. 13), le deuil d'un être cher (ép. 17), la drogue (ép. 20) ou encore le sacrifice de soi pour protéger les siens (ép. 10, 16, 21 et 22) sans oublier la découverte de la parentalité qui traverse toute la saison.

Pour ce qui est de son univers, la série est assez fidèle à elle-même pour cette saison 3 même si les vampires sont de plus en plus mis de côtés en tant qu'ennemis avec une plus grande importance des démons mais surtout des humains étant ici les plus redoutables. On apprécie toujours ce concentré d'action, de monstres, d'humour et d'intrigues souvent assez improbables faisant qu'Angel peut très bien se regarder en tant que simple divertissement voire comme un plaisir coupable pour certains. Le côté fantastique de la série ne tente plus vraiment de nous faire peur (si ce n'est l'ép. 19 ou les créatures de l'ép. 13) mais de nous montrer toute une galerie de monstres assez improbables. Et on peut une nouvelle fois rendre justice au département maquillage des effets-spéciaux de la série qui sont d'une grande efficacité concoctant des créatures assez impressionnants et quelques effets bluffant parfois assez crades (ép. 18). Mention spéciale une nouvelle fois pour le personnage de Lorne (Andy Hallett) toujours aussi bien fait. Pour ce qui est des effets-spéciaux numériques, la série accuse ses 20 ans et cela souffle le chaud et le froid avec des créatures parfois bien réalisées malgré quelques passages ou cela jure réellement comme l'ép. 20.

Côté réalisation, on reste dans la lignée des saisons précédentes à savoir une multitude de réalisateurs (12 pour 22 épisodes) qui semblent surtout là pour viser l'efficacité sans vraiment apporter leur personnalité. On ne peut pas dire que David Greenwalt et Tim Minear soient de grands réalisateurs quand bien même la production reste de qualité. Du moins pour l'époque car il faut aussi avouer que les 20 ans qui nous séparent de cette saison nous montrent à quel point les réalisations se sont bien améliorées pour les séries TV. Pour ce qui est des acteurs, David Boreanaz (Buffy contre les Vampires, Mortelle Saint-Valentin...) n'est réellement convaincant que quand il incarne Angelus tandis qu'il oscille une nouvelle fois entre le brun ténébreux parfois fade ou le comique qui cabotine... La toujours aussi charmante Charisma Carpenter (Buffy contre les Vampires, Charmed...) s'affirme en passant de la belle ingénue à une personne plus lucide qu'il n'y paraît. Malheureusement, l'actrice n'est toujours pas réellement marquante. C'est malheureusement une constante pour un casting que cela soit les premiers rôles comme J. August Richards ou Stephanie Romanov pour citer un rôle plus secondaire. On restera plus satisfait des prestations de Alexis Denisof (Lancelot, le premier chevalier, Buffy contre les Vampires...) en Wesley et de Amy Acker en Fred surtout car ces deux personnages connaissent de réelles évolutions. Enfin au rayon anecdotes, on peut noter les apparitions de Daniel Dae Kim (avant Lost) dans un rôle récurent d'avocat aux dents longues mais aussi des débuts de carrière pour Summer Glau (ép. 13) ou encore Jeffrey Dean Morgan (ép. 12).

La conclusion de à propos de la Série Télé : Angel [1999]

Auteur Bastien L.
65

Les saisons se suivent pour Angel qui réussit à garder son aspect divertissant si on accepte les différents défauts de la série à commencer pour une histoire au long cours ayant du mal à tenir la route. Si la production est de qualité, on note quand même des réalisations qui restent impersonnelles et un casting qui n'est pas toujours du meilleur niveau. Néanmoins quelques épisodes tirent leur épingle du jeu tandis que l'univers reste assez captivant et les personnages attachants.

On a aimé

  • Des épisodes qui sortent du lot
  • Une ambiance toujours agréable
  • La qualité des effets-spéciaux

On a moins bien aimé

  • Une réalisation datée
  • Un casting inégal
  • Une histoire globale décevante

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