NIFFF 2010 J4 : Gallants se démarque
Quatrième jour des manifestions cinématographiques Neuchâteloise.
Aujourd'hui la journée fut essentiellement asiatique (à une ou deux exceptions) avec un Gallants qui arrive enfin à se distinguer vraiment de la masse des films vus jusqu'à maintenant. Voici quelques lignes sur chacun des films découverts ce mercredi 7 juillet.
Dog Pound par Richard B. et Romain B.
Réalisé par Kim Chapiron, Dog Pound, ne rentre pas du tout dans le cadre du fantastique puisqu'il s'agit d'un film racontant la vie de trois adolescents envoyés dans une prison pour jeunes délinquants. Si le film se veut techniquement bien réalisé et plutôt bien joué, il rassemble aussi tout les clichés du film de prison au point que l'on en devine toute la trame. Sympathique mais oubliable.
Mais comme une équipe de deux c’est souvent deux avis différents, Romain s’empresse de me hurler dans les oreilles à la lecture des ces mots : selon moi, Dog Pound est tout simplement l’un des meilleurs films de l’année jusqu’alors. Un véritable uppercut en plein dans les côtes, un film magnifique, subtile et intelligent, dont on ne sort pas indemne. Chapiron étonne à tous les niveaux (écriture, direction d’acteur, réalisation sèche et dégraissée, etc.), c’est à se demander s’il s’agit bien du réalisateur de Sheitan. De plus, la bande son est impeccable de sensibilité, accompagnant parfaitement la descente aux enfers de ces adolescents perdus.
Strayed par Romain B.
L’intérêt de Strayed se situe essentiellement dans le fait qu’il permet de briller en société. Si si.
« Bon alors dis-moi, tu t’y connais en cinéma Kazakh, toi ?
- Oui, oui, je viens justement de me taper le dernier effort de la production locale, Strayed que ça s’appelle.
-Et alors ?
-Bah, c’est chiant.
-Ah… »
Et effectivement, Strayed, c’est super chiant. L’archétype même du court-métrage de 90 minutes que seule une sournoise curiosité nous donne envie de terminer. Forcément, à un moment donné, on en vient à penser que si le réalisateur nous fait souffrir avec cette histoire cyclique et redondante de mec paumé dans les steppes, c’est qu’il a une bonne raison. Même pas !
Gallants par Richard B. et Romain B.
Attention : bonne petite claque de festival! Une brochette d’acteurs vétérans, entre autres de la Shaw Brothers vont devoir une nouvelle fois défendre l'honneur de leur maître et aider un jeune garçon ayant un don particulier pour la maladresse. Véritable vent de fraîcheur, le film oscille avec grande souplesse entre humour, bon sentiment et combats déchainés. Dès les premières minutes, Gallants s’annonce comme le film ultra sympathique par excellence, réalisé dans le seul but de faire plaisir à son spectateur. Ainsi, clins d’œil complices et références abondent, et pas seulement celles au cinéma chinois des seventies puisque, au cours d’un épilogue littéralement gonflé d’émotion, le métrage se permet (et cela pour la première fois peut-être) de faire écho à ses homologues américains en citant textuellement l’une des répliques de Rocky Balboa : « It’s not about how hard you hit, it’s about how hard you can get it and keep moving forward ! »
Quel pied !
Shorts Sogo Ishii par Richard B
Il s'agit ici d'un programme constitué de 2 courts métrages du réalisateur Sogo Ishii. Ce programme fut d'ailleurs très bien introduit par le journaliste spécialiste en la matière, Julien Sévéon (travail notamment pour Mad Movies) et le réalisateur lui-même. Le premier des courts, « Shuffle », se veut être une course poursuite frénétique en plein Tokyo. Du propre aveu du réalisateur ce court-métrage se trouve être une adaptation du Manga Run (Sorti en 1979) de Katsuhiro Otomo (Akira).
L'autre court-métrage, qui s'intitule « The Master of Shiatsu », est décrit comme une immersion dans l'art du massage Japonais. Au final les 2 courts-métrages se complètent, montrant pour le premier la partie complètement « hyper frénétique » du réalisateur, alors que l'autre se veut plus posé et poétique. Les 2 courts auront en commun une façon de mettre en scène la lumière et de jouer intensément sur le bruitage et la musique. Dans tous les cas ces 2 courts-métrages ne plairont pas à tous, l'univers de Sogo Ishii se dévoilant à la fois complexe mais aussi spécial et pas facilement abordable, en tous cas pour ma part j'y suis resté distant.
Crazy Thunder Road par Richard B. et Romain B.
Toujours dans le cadre du cycle Sogo Ishii proposé par le Nifff, « Crazy Thunder Road », met en scène 2 gangs de motards aux idéologies opposées s'affrontant dans la fureur et le sang. Comparé par les organisateurs comme une sorte de Mad Max à la sauce Nipponne, j'avoue être resté complètement hermétique à ce film qui parle beaucoup, beaucoup trop, l'action prenant vraiment part que sur les 10 dernières minutes. De plus même en version originale, le film se voit doublé par dessus leur propre jeu de manière vraiment trop approximative, élément que l'on peut prendre soit à la rigolade, soit de manière nostalgique, soit pour un procédé qui aujourd'hui paraît trop dépassé, du moins sur ce film. Il est à noter également que l’abus de contre-plongée peut nuire à la santé…
Dream Home par Richard B. Romain B.
Ce film de Pang Ho-Cheung raconte comment une ravissante jeune femme, en quête du loft de rêve, se retrouve à trucider de manière assez originale un certain nombre de personnes. Certes pas « crédible pour un sou » le film se trouve tout de même très bien rythmé, avec des effets gores vraiment originaux et une trame de fond sur la crise de l’immobilier à Hong-Kong, apportant une sorte de fond social. En gros, hormis un grand nombre d'incohérences, Dream Home fait passer un très bon moment.
Article de Richard B. et Romain B.
Publié le jeudi 8 juillet 2010 à 23h58
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