Rencontre @vec ... Antonin koilski
Le réalisateur de "la Porte"
C’est le mardi 23 octobre 2007 au Ciné 13 que je fus invité pour découvrir "la porte", un court métrage de 30 minutes. Assez ambitieux, ce court-métrage inventif montre déjà un haut potentiel de créativité et d’imagination. Bien sûr par moment le manque de budget peut se ressentir, mais l’ensemble fonctionne très bien et on ne peut qu’espérer voir des personnes comme Antonin Koilski persévérer pour apporter sa patte au renouvellement du cinéma français!
Antonin, qu'est-ce qui t'a motivé à devenir réalisateur ? Il n’y a quasiment jamais eu de télévision à la maison quand j’étais enfant, donc les rares fois où je suis allé au cinéma, les films m’ont marqué. Petit, j’ai été nourri exclusivement avec du Walt Disney. Plus tard, j’ai été particulièrement impressionné par « E.T. ». J’avais 11 ans et j’étais fasciné de l’impact du film sur les émotions des spectateurs. « Star Wars », « Rencontres du Troisième Type » (j’avais 6 ans) ont fait partie de ces films que j’ai pu voir au cinéma. À 14 ans, j’ai soudainement « réalisé » que c’était le métier que je voulais faire : réalisateur. À 16 ans, j’ai plongé dans l’univers du cinéma et la passion ne m’a plus jamais quitté depuis. Comment l'idée de « La Porte » c'est présentée à toi ? J’ai réalisé quelques films amateurs, mais je n’étais pas du tout satisfait du résultat. Je faisais trop de choses à la fois et je ne voulais pas déléguer. Résultat : je ne voulais pas montrer mes films ! C’était souvent trop ambitieux par rapport aux moyens. J’étais très frustré. J’ai donc décidé de me retrousser les manches et de réaliser un court de façon la plus professionnelle possible afin de servir de carte de visite pour faire produire les prochains projets. Comment as-tu monté le projet ? J’ai choisi une histoire, j’ai écrit le scénario, j’ai pris un petit crédit à la consommation et j’ai monté une petite équipe grâce à internet. Et puis, hop hop hop, au boulot ! Dimitri Rougeul interprète le personnage principal de « La Porte », comment c'est déroulé votre première rencontre ? Qu'est-ce qui t'a plu en lui? Notre première rencontre s’est déroulée à merveille ! Dimitri est un garçon réellement charmant, humble et généreux. Il m’avait impressionné dans ses rôles au cinéma et à la télévision. Il séduit tout le monde. Une belle amitié est née de ce film. C’est un acteur qui a un grand potentiel. J’espère toujours lui proposer des rôles dans mes prochains films. Penses-tu que le cinéma de genre (fantastique, Horreur, science-fiction) a sa place en France ? Tout à fait ! Ce n’est pas parce qu’en France, le cinéma de genre est considéré comme marginal qu’il n’a pas sa place. Tout est à faire. Pourquoi autant de spectateurs français vont voir des films « de genre » américains ? Parce qu’ils aiment cela ! Quelles ont été tes plus grosses influences lorsque tu as mis en scène « La Porte » ? Celles de mon inconscient ! Qu’on le veuille ou non, on est toujours influencé par les films qui nous ont marqués et par nos réalisateurs préférés. Mais j’ai mon propre style. Ce sera encore plus évident dans mon prochain film qui sera beaucoup plus personnel. Pourquoi le choix d'une dominante verdâtre lors des passages où le fantôme prend place ? C’est un choix artistique, on peut retrouver des ambiances très colorées dans les films de Jean-Pierre Jeunet ou ceux de Joe Dante qui, d’ailleurs, n’hésitent pas à mettre des éclairages roses, rouges ou violets ! Par moment on a l'impression que tu as voulu mettre d'autres histoires dans l'histoire avec par exemple la scène Céline Quévreux qui semble plus ou moins draguer le personnage principal et qui reflète une image assez 'allumeuse' des jeunes filles? Euh… ah bon ? Quelqu’un m’a avoué que ce genre de choses lui arrivait tout le temps ! Non, quelques scènes secondaires sont là comme elles seraient dans un long métrage, c’est assez osé pour un court, c’est sûr, mais ce rapport qu’a le personnage avec les filles est dû à son apparence « plus jeune que son âge » et cela contribue à son isolement. Y a-t-il eu des moments où le budget t'as freiné sur tes intentions de mise en scène ? Oh oui ! Et pas qu’un peu ! N’ayant pas assez d’argent, j’ai dû réduire le nombre de jours de tournage, du coup on a tourné ce film au pas de course, avec des journées très chargées. J’ai même dû laisser tomber mon découpage technique pourtant minutieusement préparé. Sur papier, je trouvais ça très bien, au final je trouve que le découpage technique est réduit à sa plus simple expression. C’est dommage, mais c’est les règles du jeu. Est-ce facile de tourner un court comme « La Porte » en sachant qu'un grand nombre de cours optent plus facilement pour la comédie ou le drame social ? Facile non, c’est même beaucoup plus difficile. Je n’ai jamais choisi la facilité sinon je ne suis pas motivé. Si un projet est réputé impossible à faire ou très difficile, je suis partant ! « La Porte » fait environ une trentaine de minutes, une durée au final peu habituelle pour un court, non ? Tout à fait ! J’ai fait un film avant tout. Le travail est quasiment le même pour 5 minutes, 15 minutes ou 30 minutes. Seule la quantité de travail varie à mes yeux. Je ne me vois pas m’investir autant pour faire seulement 5 ou 10 minutes. Quelle sensation cela procure de présenter son film à une audience ? C’est surréaliste ! C’est un travail phénoménal qui dure de nombreux mois, et le public « consomme » tout cela en 30 minutes et sort en critiquant votre film ! Heureusement, « La Porte » a été très bien accueilli, que ce soit par le « grand public » ou les professionnels. Si on te proposait un jour un remake, lequel aimerais-tu réaliser ? Bonne question ! Je ne me suis jamais posé la question vu que je ne suis pas pour. Chaque film correspond à une époque et à un réalisateur précis. A priori, je refuserais de réaliser un remake. Il y a tellement de choses à exploiter, quelque soit le sujet. Déjà, chaque film fait toujours référence aux films déjà faits, le public ou les critiques comparent toujours. Peux-tu nous parler de ton prochain projet ? Le prochain projet est encore un 30 minutes fantastique, mais beaucoup plus fourni, rythmé et ambitieux. Le scénario est terminé. C’est une histoire très prenante, profondément humaine et universelle. La grande différence avec « La Porte » est qu’il y aura beaucoup d’émotion. Les acteurs pressentis sont tous des acteurs confirmés et on pourra découvrir Dimitri Rougeul dans un rôle très fort. Ce film servira de lien entre « La Porte » et un premier long métrage.
> voir le site de Antonin Koilski > Visionner le film "la porte"
Publié le mercredi 7 novembre 2007 à 00h01
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