Le compte-rendu d'Essen 2021
Une édition physique, et ça repart

La 39e édition du Salon International du Jeu, le Spiel’21 pour les intimes, s’est déroulée du 14 au 16 octobre dernier à Essen, en Allemagne.

C’est un peu plus tôt que d’habitude – le Spiel est en général plutôt organisé fin octobre – mais les organisateurs ont eu le nez fin : cela aura permis de passer entre les gouttes du COVID, puisque l’épidémie repart sévèrement en Allemagne depuis la mi-octobre justement.

C’est un petit retour à la normale, après une année 2020 où le Spiel a eu lieu en édition digitale (comprendre : délocalisé en Belgique, oui madame ça n’a aucun rapport). Toutes les mesures étaient bien entendu en place pour assurer la sécurité des visiteurs. Cependant, je trouve que le déroulement du festival n’a quasiment pas été impacté par le contexte sanitaire. Espérons que ce soit la même chose pour Cannes l’année prochaine.

Les chiffres définitifs ne sont pas connus, mais de l’avis général la participation était nettement inférieure à celle de 2019. Elle restait importante tout de même, difficile de dire si c’est inférieur aux attentes. Côté professionnel, l’absence de grosses boutiques comme Asmodee ou Lookout Games a clairement laissé un vide. Mais côtés particuliers, en revanche, c’était plutôt une bonne chose : pas besoin de (trop) se battre pour essayer un titre, et il était possible de remonter les allées sans se sentir comme un saumon de Norvège luttant contre le courant du fleuve.

Nos envoyés spéciaux ont bravé le rude climat de la plaine rhénane, sans parler de l’indigestion à coup de mauvaise bière et de curry wurst… Tout cela pour vous rapporter de l’info toute fraiche.

Voici donc une petite sélection de nouveautés qui ont retenu leur attention, et qui vont (peut-être) occuper l’actualité ludique pour les six mois à venir ! Cette sélection est forcément partielle et partiale : si vous estimez qu’un titre y a été injustement oublié, n’hésitez pas à nous contacter afin que nous mettions l’article à jour…

Blam

Pas mal de nouveautés chez l’éditeur cette année… Commençons par Canopea, un jeu de pichenette coopératif basé sur un mélange d'adresse, de mémoire et de stratégie… Le principe est tout simple : on projette un palet en bois sur des boîtes en carton fin, de manière à faire tomber des tuiles en carton posées dessus. Ces fameuses tuiles représentent des oiseaux. En revanche, elles sont disposées face cachée : l’objectif va être de vous rappeler où se trouve un oiseau en particulier et de le faire tomber pour marquer des points. Une sorte de mix entre le bowling et le memory, donc, mais où tout le monde joue ensemble. Le titre prend place dans l’univers de Celestia, le grand succès du studio. En pratique, cela signifie surtout qu’il en partage la direction artistique. On lui souhaite d’avoir la longévité de son grand frère ! En tout cas, le titre fait beaucoup marrer les enfants.

Le deuxième titre est Cartaventura. Dans les grandes lignes, on a affaire à une aventure narrative basée sur des cartes que l’on vient assembler pour dessiner la zone de jeu, un peu à la manière d’un The 7th Continent par exemple. Mais ne pensez pas qu’on ait affaire à une déclinaison « low-cost » du concept, car l’objectif des auteurs est clairement d’aller plus loin dans la narration. Les histoires proposent des choix radicaux et des vrais morceaux de dilemmes moraux dedans. Les différents univers des titres de la collection ont également été particulièrement soignés, avec caution d’historiens et tout le toutim. Il faut aimer lire (les différentes cartes sont vraiment blindées de texte) mais les premiers retours de la communauté sont vraiment enthousiastes. Peut-être tient-on là un des cartons de la fin d’année ?

Le dernier titre du studio est Loco Momo. Le titre propose d’incarner des photographes partis découvrir les animaux de la forêt enchantée de Locomomo. Attirés par les caméras, les animaux se groupent autour de vous. A vous de réaliser la plus belle photo de ce groupe de petites bêtes sauvages ! Niveau mécanique, on a affaire à un jeu d’optimisation et de placement visant un public familial. Niveau Direction Artistique pour finir, difficile de faire plus choupignon !

Normalement, tout ça devrait être en boutique à l’heure où vous lirez ces lignes.

Blue Cocker

Le studio nous gratifie d’une troisième déclinaison de la série Welcome, cette fois-ci dans une ambiance sci-fi… Il s’agit bien sûr de Welcome To The Moon. Après les lotissements résidentiels des années 1950, après les casinos des années 1960, le titre vous propose de partir à la conquête de l’espace... Le titre constitué de 8 Aventures différentes qui forment une histoire complète avec une difficulté croissante. Vous pouvez jouer ces 8 Aventures indépendamment (c’est le mode aventure), ou successivement pour découvrir l’histoire (c’est le mode campagne). Tous ceux qui l’ont essayé sont d’accord sur le fait que c’est de loin le meilleur des trois. Si vous aimez les jeux de roll-&-truc, foncez !

Blue Orange

Là encore, le studio fait le plein de nouveautés pour Essen.

Commençons par Kingdomino Origins, la déclinaison annuelle de la série phare de l’éditeur. Sur le principe de base, pas de changement : on est sur de la pose de tuile toute simple. L’idée de génie du jeu est que les tuiles les plus intéressantes vous feront jouer en dernier le tour suivant. Faut-il prendre les points maintenant, ou récupérer des miettes maintenant mais se positionner en premier pour le tour suivant ? Clairement, cette édition est un pot-pourri des versions précédentes : elle inclut pleins de bonnes idées reprise de QueenDomino, de Giants et consorts. Elle intègre tout cela sous forme de module, afin que chacun puisse se faire des parties à la carte. Bref, s’il ne vous fait qu’une édition du jeu à la maison, c’est clairement celle-là !

On poursuit par Bellum Magica, un bon petit jeu d’enflure comme on les aime. En tant que maître du mal, recrutez une foule de créatures dans votre royaume - de simples gobelins à des dragons terrifiants - et attribuez-leur des rôles. Certains rassembleront des ressources et exploreront les environs, tandis que d'autres rejoindront votre armée pour attaquer le royaume des humains ! Collectez des trésors et devenez le plus riche et le plus puissant maître du mal de tous les temps ! Avec un nom pareil, vous vous doutez bien que l’interaction est omniprésente : on passe son temps à se bourrer les uns les autres et à se piquer des trésors. Si c’est votre came, foncez !

On finit par Neoville, un jeu de construction de ville futuriste. Votre nouveau projet : construire une ville sans toucher à la nature. Ça semble simple mais vous n’êtes pas le seul à vouloir le faire ! Vous devrez donc mener ce projet à bien malgré la forte concurrence. Une fois sur table, le titre a un petit air d’Un dernier donjon pour la route : on pose des tuiles pour agrandir la zone de jeu, et des buildings dessus pour marquer des points. Le hic, c’est que chaque building nécessite une ville d’une certaine taille pour scorer, et qu’on a jamais l’occasion d’attendre qu’elle soit de la bonne taille vu qu’un autre margoulin vous piquera forcément l’emplacement avant. Bref, il faut faire des paris sur l’avenir et s’efforcer tant bien que mal de les respecter.

Niveau dispo en boutique, Blue Orange est visiblement très impacté par le Covid. Hormis Kingdomino Origins, très largement disponible en boutique, la disponibilité des deux autres est nettement plus incertaine pour Nowel.

Catch’up Games

Du côté de chez cet éditeur, on signale la sortie de La revanche de Foozilla, une extension pour le titre The Loop. Le Docteur Foo voyage à travers le temps pour y disperser ses clones afin de prendre le contrôle du monde. Pour y parvenir, il met au point une machine à voyager dans le temps. Grâce à cela, il place des clones de lui-même à travers le temps uniquement à des postes essentiels, en tant que roi ou personne influente dans le passé. À vous, les voyageurs du temps, d’empêcher le Docteur Foo de mener à bien son plan de contrôle du monde.

Le jeu tourne autour d’une mécanique de voyage dans le temps simple et efficace qui permet d’optimiser ses actions et de mettre au point des combos dévastateurs. L’extension offre tout plein de nouveau contenu :

  • 2 nouveaux héros
  • 2 tuiles sabotage
  • 2 nouveaux modes de jeu.

Devir

On va parler maintenant du gros gros buzz francophone du salon, et c’est bien entendu Bitoku ! Sur le fond, le petit studio Devir n’a pas vraiment du comprendre pourquoi tous les francophones se sont rués sur la boîte, au point où tous les exemplaires disponibles à Essen ont disparus en quelques heures à peine.

Parce qu’à première vue, on est sur du classique et de l’efficace plutôt que sur de l’original. Le titre propose en effet aux joueurs d’endosser le rôle d'esprits de la forêt dans leur cheminement vers la transcendance, dans le but de s'élever et de devenir le prochain grand esprit.  Bref, une atmosphère 100% japonisante, ce qui n’a rien d’étonnant quand on sait que « Bitoku » signifie « vertu » dans cette langue.

Mécaniquement, on est sur du pur choucroutte-raclette : une pincée de deck-building, une louche rasade de gestion de ressource, et par-dessus une quantité déraisonnable d’actions disponibles. Bref, du bon gros jeu expert, apparemment très bien fichu mais pas révolutionnaire pour un sou.

Ce qui provoque le buzz, c’est bien entendu son nom riche de sous-entendus graveleux, ce qui montre bien notre niveau de maturité à tous qui est visiblement resté bloqué à 4 ans. Apparemment, Iello est sur le coup pour la localisation en VF. Les paris sont ouverts : vont-ils garder le titre ?

Don't Panic Games

3 grosses nouveautés étaient présentées cette année par l’éditeur.

Commençons par Naruto Ninja Arena. Voici venu le moment des épreuves du Chûnin ! Naruto, Sasuke, Sakura et Shikamaru vont avoir une occasion unique de s’affronter et de s’entraîner pour maîtriser leurs techniques et pouvoirs spéciaux. Les jeunes ninjas vont utiliser au mieux leurs compétences pour essayer de vaincre leurs rivaux en infligeant des dégâts qui s’accumuleront pour donner des blessures, des K.O. et même pire, une élimination. Les vrais fans purs et durs de Naruto pesteront sur une iconographie pas forcément très raccord avec celle de la série, pour le reste le titre délivre la marchandise. C’est fun, c’est rapide, c’est accessible et ça repose sur une licence bien bankable. Bref, voici un titre taillé pour le succès.

On continue avec Fantasy realms. Le titre est passé pas loin de la consécration, puisqu’il a fait partie de la liste des nominés au Spiel. Votre royaume doit être le plus puissant de tous ! Vous pouvez pour cela lever une extraordinaire armée, mais il existe d’autres stratégies : maîtrisez la fureur d’un ouragan ou d’un volcan en éruption, constituez une impressionnante collection d’objets magiques, ou soumettez un puissant sorcier qui, du fin fond d’une forteresse cachée derrière un mur de flammes sur une île lointaine, vous offrira la victoire ! Vous avez le choix : il n’existe pas deux royaumes semblables. Tirez la meilleure combinaison possible des 7 cartes de votre main. Ce sont les seules qui vous ramèneront des points, choisissez-les donc avec le plus grand soin ! Nous n’avons pas encore eu l’occasion de le tester à fond, mais il a clairement retenu notre attention.

Normalement, tout ça devrait être en boutique à l’heure où vous lirez ces lignes. Le dernier titre, encore en phase proto, s’appelle The Last Doge. La campagne Kickstarter doit commencer courant 2022. C’est peu de dire que les premiers visuels sont magnifiques, le titre mélangeant steampunk et ambiance vénitienne de fort belle manière. Nous n’en savons pas beaucoup plus sur le gameplay à ce stade, mais les choses devraient se préciser dans les mois à venir.

Funforge

Là encore, l’éditeur est venu les cartons pleins de nouveautés, surtout au niveau de la disponibilité physiques des Kickstarters. Commençons Namiji, le nouveau jeu de Antoine Bauza, illustré par Naïade, et prenant place dans l’univers de Tokaido. Pour l’instant les pledgers sont en cours de livraison.

Même chose pour Monumental, le gros 4X (explore, expand, exploit, exterminate) en approche qui mélange deck-bulding et figurine. Les parties d’essais nous ont vraiment laissé une bonne impression, le mode d’activation des cartes et vraiment original et demande une bonne dose de stratégie, et surtout le sentiment de montée en puissance est vraiment grisant ! Les premières boîtes de la version KS, avec les ‘gurines donc, étaient disponibles pour Essen, les pledgeurs devraient donc être en train de recevoir leur exemplaire. La disponibilité en boutique est annoncée pour le début de l’année prochaine. Attention car cette édition boutique correspondra à la version "classique" du Kickstarter (point de figurine au menu, mais des standees en carton). C’est moins joli mais plus écolo, à voir si cela a un impact sur le confort de jeu.

Le dernier titre présenté par l’éditeur était Far Cry Beyond, une co-production réalisée avec le grand méchant ogre Ubisoft. L’esthétique eighties fait mouche (le titre s’inspire visiblement de Far Cry 3: Blood Dragon, les personnes de goût comprendront), tandis que le système de jeu s’avère efficace à défaut de révolutionner le genre. On est sur du Zombicide-Like, c’est-à-dire qu’on est là pour repeindre la carte en rouge à grand coup de chevrotine et pas pour passer 3 heures à débattre de tel ou tel point de règle ! La partie d’essai fut bien fun, à voir ce que le titre réserve sur la durée.

Gigamic

Côté Gigamic, la principale sortie était la Maison des souris, un titre à destination des plus jeune et qui fera sans aucun doute fureur à Nowel.

Le principe est tout simple : on fait tomber des pions en bois dans une maison plongée dans le noir, on éclaire le tout 30 secondes au moyen d’une lampe fournie et tout le monde doit se rappeler où sont les différents pions. Le titre offre plusieurs niveaux de difficultés histoire que toute la famille puisse s’amuser, et les derniers ne sont pas si faciles que cela. Le niveau 4 nécessite de se rappeler où sont 16 pions, chacun présentant des motifs différents au recto et au verso.

La maison, quant à elle, est en « 3D » : elle est constituée de l’envers de la boîte et de quelques murs intérieurs en cartons maintenus par le thermoformage. Tout ce petit monde se monte et se démonte en une poignée de secondes, ce qui est important pour un jeu familial. La direction artistique, pour finir, est vraiment toute mignonne.

Bref, le titre a vraiment tout pour plaire et les enfants adorent les enfants cette revisite du memory.

Dans les nouvelles sorties, mentionnons aussi Monster Expedition, sorti à la fin de l’été. Il s’agit d’un jeu de dé en stop ou encore, situé dans le même univers que Carnival of Monsters. En tant que nouveaux membres de la Royal Monstrological Society, les joueurs s'embarquent dans une expédition pour chasser des monstres légendaires, qui ont été repérés dans les nuages, dans les profondeurs de la mer et dans la forêt hantée. Grâce à des combinaisons de dés idéales, les joueurs peuvent améliorer leurs camps, attraper de nouveaux monstres et utiliser les capacités des monstres déjà capturés. Il s’agit d’un titre d’Alexander Pfister mais assez éloigné de des productions habituelles : c’est léger, la chance a une place très importante et on lance des brouettes de dé. Certains ont adoré, d’autres ont détesté mais le titre ne laisse pas indifférent.

Il y a également Insomnia, un stop ou encore familial sur le thème des moutons. On compte les moutons, on les fait tourner pour marquer des points. Plus on attend et plus on gagne, avec le risque de tout perdre si le loup pointe le bout de son nez. Pas forcément beaucoup plus de retour sur ce titre, qui n’était pas testable à Essen.

Niveau projet futurs, l’éditeur nous a parlé d’une série de boîtes d’initiation au jeu de rôle clef en main qui devraient sortir fin mai 2022, basée sur le système de Divination. Tout est fait pour maximiser l’accessibilité : les personnages sont pré-tirés, les parties sont courtes, et tout le travail du MJ a été réalisé en amont afin de minimiser le temps de préparation. 2 univers sont d’ores et déjà dans les tuyaux. Une campagne se décompose en 9 épisodes, façon épisode de série sur Netflix.

C’est une boîte pensée pour les débutants absolus, avec un prix de vente aux alentours des 30€ et une dispo prévue en boutique spécialisée mais aussi dans les grandes surfaces culturelles.

Gree Games

L’éditeur grenoblois sortait Fragment, un jeu narratif basé sur le principe du cadavre exquis. Vous voyagez dans le temps et l'espace, et chaque saut vous vous incarnez dans un être dont vous ressentez les souvenirs et émotions. Ensemble, réunissez les fragments pour savoir ce que vous faites ici. Coopérez pour créer cette réalité. Sans en savoir la cause exacte, vous avez la possibilité de voyager dans le temps et l'espace et de vous incarner dans un personnage.

C’est tout nouveau, vraiment atypique et comme souvent la qualité de l’aventure dépendra essentiellement des personnages qui la parcourront avec vous. Nous n’avons pas eu l’occasion de l’essayer, mais gageons que nous aurons l’occasion d’en reparler plus longuement dans les semaines à venir.

Iello

La grosse sortie de l’éditeur sur cette édition 2021 était Khora, le premier titre de la nouvelle gamme « expert mais pas trop » de Iello. On est sur du jeu de civilisation vraiment épuré : moins de 10 minutes sont nécessaires pour apprendre les règles. Le jeu utilise un système proche de Bora Bora pour la réalisation des actions. On lance 3 dés, et chacune des 6 actions du jeu nécessite un montant minimal pour être réalisé.

Le titre comporte toutes les petites subtilités que l’on est en droit d’attendre sur un jeu du genre : des cartes bonus offrant des pouvoirs instantanés ou passifs, plusieurs moyens de contrer la part d’aléatoire imposée par les dés, et plusieurs stratégies de développement basées sur le triptyque militaire/commerce/connaissance.

Le jeu est hyper agréable à prendre en main, et vraiment génial pour une montée en gamme vers le jeu expert. Notre principale inquiétude porte néanmoins sur la rejouabilité : on part en effet avec une cité de départ qui oriente fortement notre développement dans une des trois voies. Les fins de partie consistent souvent à répéter ad-nauseam un combo de 2 ou 3 coups. De fait, le titre risque de s’épuiser rapidement.

En revanche, l’éditeur n’avait ramené aucune boîte des Ruines Perdues de Narak, la grosse sortie de fin 2020. Dans l’absolu, cela n’a rien d’étonnant puisqu’il s’agissait d’une localisation d’un titre allemand, largement disponible dans la langue de Goethe.

Intrafin

L’éditeur voit gros pour cette fin d’année, avec tout d’abord la localisation en VF de Golem, le jeu de plateau de chez Cranio. Pour les amateurs de jeu de plateau expert ne cherchez pas, on tient une future pépite. Le trio d’auteurs pond chef-d’œuvre sur chef-d’œuvre avec une régularité de métronome, et les parties de test sur la VO à Essen ont confirmé tout le bien que l’on pouvait penser tu titre.

Dans Golem, cette histoire inspire un jeu stratégique et complexe dans lequel les joueurs jouent le rôle de savants engagés dans la création de ces célèbres géants d'argile. Utilisez vos connaissances (représentées par la première lettre de l'alphabet hébreu "Aleph") pour étudier des livres anciens, collecter des pièces d'or et les faire fondre pour créer de puissants artefacts, donner vie à des golems infatigables et les envoyer dans la ville pour accomplir des tâches importantes. Vous devrez garder le contrôle de vos golems par l'intermédiaire de vos élèves et en dépensant des connaissances pour éviter qu'ils ne deviennent fous ; cependant, vous pouvez aussi choisir de les tuer pour éviter de payer trop cher pour leur entretien. La structure tridimensionnelle de la synagogue crée une dynamique aléatoire des actions disponibles, la gestion des golems est semblable à du placement des ouvriers, et le plateau de jeu peut être développé de nombreuses façons pour offrir une grande variété de stratégies possibles.

Mais ce n’est pas fini côté bonne nouvelle ! Intrafin annonce également le retour en boutique de Black Rose Wars, au travers d’une édition sobrement intitulée « rebirth ». Sera-t’elle différente de la précédente ? L’avenir nous le dira. En tout cas, Black Rose Wars est un titre que nous vous recommandons chaudement, que ce soit pour sa Direction Artistique magnifique ou pour sa mécanique de deck-building aux petits oignons (quoiqu’un brin punitive).

Le troisième titre à venir est Angel Fury, le prochain titre des frères Fryx (les créateurs de Terraforming Mars). C’est un jeu de combat entre les forces du bien et du mal, qui ambitionne de mélanger un moteur eurogame pour construire son camp, une mécanique de deck-building pour la renforcer et une mécanique ameritrash pour les combats. Le titre contiendra en outre 200 figurines, histoire d’en rajouter encore un peu dans la démesure. Les frères Fryx dans leurs œuvres… En revanche, les premiers avis sur BGG sont tout simplement extatiques,  à suivre de près donc…

Le dernier titre à venir, enfin, est Confluence Sidérale, avec une sortie prévue en mai 2022. Il s’agit a priori de la localisation en VF de Sidereal Confluence, un titre sorti en 2017. Le titre est centré autour de la négociation : chacun pose des ressources et c’est parti pour les discussions de marchand de tapis. Une fois que tout le monde s’est mis d’accord (ou pas), on combine avec ce que l’on a déjà et c’est reparti pour un tour. Clairement, les photos de partie sur BGG font un peu peur, avec une table de bucheron remplie à ras-bord de tuiles. Cependant, le titre semble mériter l’investissement avec 3 nominations au jeu de l’année (chez Meeples’s choixe, Golden Geek et Cardboard Republic, rien que ça) et un prix (chez Cardboard Republic justement).

Bref, Intrafin sort du lourd et entend bien peser dans le game du jeu expert en 2022.

JYDE

Le studio débarque avec un projet complètement dingue : créer une franchise transmedia qui va tout ratiboiser sur son passage, nommé Universal Legends. L’univers est une sorte de mélange entre Gunnm, Rollerball et Speedball : les méga-corporations dirigent le monde, elles ont créé une ligue privée où l’argent est roi et où les sportifs professionnels sont vénérés comme des demi-dieux. La ligue comporte 70 légendes, qui se mettent gentiment sur la courge pour s’attirer les faveurs du public.

Le studio veut caser 2 jeux mobiles avant l’été prochain, plus un titre d’eSport qui a pour objectif de ringardiser Overwatch. On rajoute là-dessus un jeu de plateau et quelques livres d’ici 2023, et on mesure pleinement les ambitions des bonhommes.

Le jeu de plateau, pour revenir à nos moutons, a son petit côté KeyForge : on joue des équipiers (et des légendes si l’on a du bol), on active des pouvoirs, et surtout on colle des mornifles par paquet de 12 car c’est nettement plus facile de marquer quand on est le seul survivant sur le terrain. Ca a l’air fun et rapide, reste à juger de la rejouabilité et donc de l’intérêt sur le long-terme.

Kolossal Games

Le distributeur a quelques jolis bébés dans ses cartons. Premier d’entre eux : Mind MGMT. Au départ il s’agit d’un comic de Matt Kindt. Tout commence avec l’atterrissage d’un avion où tout le monde, passagers comme équipage, a perdu la mémoire - non seulement du vol mais aussi de sa vie antérieure. Une journaliste commence à enquêter et découvre des ramifications incroyables où se mêlent organisations secrètes, espionnage et manipulation mentale… Le titre est un hidden movement game à la La Fureur de Dracula, et les premiers retours sont hyper positifs.

Le second titre est Reload, un battle royal où tout le monde se met sur la courge dans la joie et la bonne humeur. Dans un proche avenir, les méga-sociétés du complexe militaro-industriel ont investi des billions de dollars dans le développement de clones soldats améliorés par la cybernétique et conçus pour l'exploration hors du monde. Cherchant à constituer des équipes solides pour les missions futures - et, plus important encore, pour décrocher des contrats gouvernementaux lucratifs - ils ont créé des îlots d'entraînement spéciaux. Sur ces îles, ils sont capables de simuler toutes les conditions mortelles auxquelles leurs soldats peuvent être confrontés sur des planètes éloignées. Pour financer ces programmes coûteux et les innovations de niveau militaire intégrées à leurs sujets de test, les fabricants d'armes se sont associés à des magnats des médias pour créer et promouvoir des compétitions de diffusion en direct depuis les terrains d'entraînement de l'île. Ainsi est né "RELOAD", la plus grande émission de télévision de la planète, avec les sujets les plus charismatiques et les plus compétents en compétition devant des millions de téléspectateurs avides pour gagner la renommée pour eux-mêmes et la fortune de leurs créateurs. Dans Reload , vous pouvez vous lancer dans cette expérience de bataille royale grâce à un système de dés d'action innovant qui offre un jeu rapide et la liberté d'explorer l'île tout en luttant pour la gloire.

La boîte de jeu

L’éditeur bourguignon présentait cette année Wonderfull Kingdom, la déclinaison 2 joueurs de Wondefull world. Alors que la Dynastie Gahelm, s’éteint, les Duchés de Valados et Teressie luttent pour le trône. Ils développent leurs cités, conquièrent de nouvelles terres, et préparent leur peuple. Mais leurs ambitions les mènent à libérer d'anciennes menaces... Les joueurs vont s’affronter pour récupérer des cartes et les construire, afin de développer le moteur de production de leur duché. Pour ce faire, les joueurs vont, chacun à leur tour, proposer 2 cartes à l’adversaire ; ils peuvent les répartir entre 2 tas et en placer certaines faces cachées, c’est le système Split & Trap. C’est la principale nouveauté de cette extension, pensée pour amener un peu de bluff au jeu. Car certaines cartes ont des effets négatifs : l’adversaire a-t’il planqué cette carte pour se la garder au chaud, ou s’agit-il d’un malus qu’il espère que je vais prendre ? Telle est la question… A part cela, la mécanique semble globalement similaire à Wonderfull Kingdom. Le titre se destine avant tout à ceux qui connaissent déjà cette dernière et qui veulent monter un peu en complexité.

Le second titre montré par l’éditeur était Malhya, dont la campagne de financement participatif ne devrait pas tarder à commencer. Le titre sent la bonne grosse tuerie en approche. Les auteurs ont de l’ambition : ils veulent créer un jeu de rôle en jeu de plateau, mais sans application ni maître de jeu. La direction artistique mélange le steampunck et la renaissance italienne, ce qui change du sempiternel médiéval fantastique décliné à toutes les sauces.

Leur système de jeu est mature. Le titre est livré avec des plateaux « vierges », que l’on vient remplir avec des cartes afin d’amener de nouveaux points d’intérêt. Le jeu génère des rencontres et des évènements en fonction de la météo et du moment de la journée, afin d’amener une grande variété dans les situations rencontrées. Les événements en eux-mêmes sont gérés par un gros livre de script, façon Tainted Grail ou This War of Mine (ou « livre dont vous êtes le héros », pour faire plus simple). Les auteurs appellent cela le Land Crawling, ce qui fait toujours plus classe qu’exploration.

Une fois arrivée à destination, l’aventure se termine par une phase d’exploration de donjon. Parfois, plusieurs approches seront possibles (possibilité de s’infiltrer et/ou y aller comme un bourrin), par fois le scénario va être plus directif. Peut-être que parcourir la prison en beuglant « coucou, on vient délivrer l’otage » n’est pas la meilleure manière d’assurer sa survie… La mécanique est inspirée des cadors du genre, Descent : Voyage dans les Ténèbres 2ème édition en tête, mais le maître-mot est « efficacité ». Le système a en effet été épuré afin de garantir une bonne fluidité en jeu.

La campagne en elle-même se compose de 2 scénarios successifs de 1h30 à 2h environ. La boîte de base comprendra en outre deux petits scénarios indépendants, pour une durée de campagne totale qui tourne autour des 30 heures. Un titre à taille humaine, donc, pensé pour amener un nouveau public vers le genre. Attention cependant : on ne parle pas d’un public familial, plutôt d’un public de rôlistes 14+ pas forcément familier du jeu de plateau (ou de personnes qui souhaiteraient commencer le Dungeon Crawler avec leur progéniture).

Les scénarios comportent de multiples embranchements, se souviennent de vos actions passées. Bref, la campagne semble plutôt envoyer du lourd. Les ‘gurines sont magnifiques (en même temps c’est toujours un gros point fort chez La boîte de jeu), sans être non plus ultra-présentes. Le titre a beaucoup d’atouts et ne sent pas obligé de mettre le kilo de plastique en avant. Le prix, pour finir, devrait osciller entre 100 et 150 €uros, c’est à la fois beaucoup et cohérent avec la concurrence. A suivre de près, le jeu donnant clairement envie.

Letheia

Ce tout jeune studio, qui vient de rejoindre la Blackrock Family, s’apprête à commercialiser Pas vu pas pris. Vous vous êtes introduits dans un hôtel, de nuit et vous avez réveillé les humains qui y dorment. Vite, échappez-vous discrètement avant d’avoir des ennuis ! Durant la partie, les joueurs vont bouger les meubles du hall d’hôtel pour préparer des cachettes, puis ils vont avancer progressivement leurs fantômes vers leur sortie, tout en les cachant le mieux possible. À la fin de chaque tour, un joueur est tiré au sort pour choisir le côté où placer la serrure. Une fois positionnée, les joueurs regardent au travers pour repérer un maximum de fantômes : tous ceux qui sont vus prennent peur et retournent à leur côté de départ ! Plus les fantômes sont grands, plus ils sont durs à cacher, mais plus ils rapportent des points en fin de partie s’ils sont parvenus à sortir.

Vous l’avez compris, on a affaire à un jeu cache-cache familial. On planque ses fantômes un peu partout, on bouge les meubles pour les planquer et on déplace l’armoire pour essayer d’avoir un visuel sur ces petits camarades (mais pas sur ses propres fantômes).

Le principe est bête comme chou, et le titre est sublimé par un matériel impeccable et franchement impressionnant au vu du prix de vente qui se situe sous les 30€. Le titre a en tout cas le potentiel pour être un incontournable de cette fin d’année.

Ludonaute

Pas mal de nouveautés en vue également du côté des Ludonautes… La grosse sortie du moment est Living Forrest, un jeu tout choupignon sur le thème de l’écologie et de la forêt. Quatre esprits de la nature ont été désignés pour sauver l’arbre sacré en proie aux flammes dévastatrices d’Onibi.

La mécanique de base mélange le deck-building et le stop ou encore : on pioche des animaux gardiens, et on utilise les éléments révélés pour réaliser une multitude d’actions (replanter des arbres protecteurs, repousser les flammes d’Onibi, réveiller Sanki le Gardien de la forêt, etc.). Le titre est accessible, mais très calculatoire : les joueurs experts pourront donc se fumer gentiment les neurones dessus. Le titre a été un gros succès lors du salon, toutes les boîtes ramenées par l’éditeur sont parties en 2 jours à peine.

N’oublions pas Star clicker, le nouveau titre du créateur de Colt Express sorti en juillet dernier. À peine ont-ils eu vent du départ de vos parents pour une mission quelque part loin, très loin dans la galaxie, que les Creepers en ont profité pour vous attaquer. Ils ont déployé 8 brouilleurs autour de C-64 pour bloquer les communications et surtout pour neutraliser le fameux mode autodéfense ! Le jeu se déroule en deux phases : d’abord chaque joueur choisit 2 actions parmis 9, puis les creepers avancent inexorablement vers le centre du plateau. La mécanique combine l’exploration et le memory, puisque les différentes actions sont disposées face cachées : il faut donc se rappeler comment avancer, tirer ou pivoter, ou bien c’est un camarade qui risque fort de se prendre votre coup de laser. Bref, un jeu dans la lignée de son grand-frère mais avec un thème SF qui va bien.

Côté sorties futures, l’éditeur nous a présenté Recognition, le prochain jeu de Julien Prothière. On incarne des mutants, survivants de l’apocalypse et dotés d’un pouvoir de précognition. Ils ont détecté une île préservée dans laquelle ils pourront vivre en paix. En chemin, ils vont récupérer de nombreux humains affectés par les radiations, qu’ils vont soigner et intégrer à leur équipe. Le jeu offrira 4 modes de jeu différents : mode initiation, collaboratif, compétitif et par équipe. Ce dernier mode sera asymétrique, avec un joueur chargé de construire le vaisseau et l’autre chargé de pourrir le groupe adverse. Tout un programme… Date de sortie prévue : Essen 2022.

Matagot

Matagot présentait son prochain KS : Yucatan, réalisé par Guillaume Montiage, un des auteurs de Kemet : Blood and Sand.

Au Yucatan, vous êtes le chef d’une cité maya. Vous avez promis à votre peuple de gagner les faveurs des dieux, et son destin est entre vos mains. Envoyez vos chefs de guerre capturer vos ennemis, augmentez votre puissance à chaque saison du calendrier sacré, et sacrifiez vos prisonniers aux dieux mayas pour assurer votre domination.

Vos seigneurs de guerre deviendront de plus en plus redoutables, votre cité de plus en plus glorieuse, mais vos adversaires font de même, alors demander l’aide des créatures et héros mythologiques sera nécessaire pour tenter de restaurer par le sang, l’énergie de vos dieux.

Dans ce jeu, votre objectif est de capturer des prisonniers, et la péninsule du Yucatan est votre terrain de jeu. Préparez-vous à quatre saisons de combats acharnés. À la fin de chaque saison, vous sacrifierez rituellement les ennemis capturés pour gagner en réputation, mais faites attention car les dieux sont exigeants : Chacun de vos sacrifices doit être plus glorieux que le précédent. Chaque décision compte dans l’équilibre subtil nécessaire pour faire de votre cité le sanctuaire glorieux et éternel des puissants dieux mayas.

Les ‘gurines sont superbes, l’auteur est en contact permanent avec la communauté sur cwowd, voyons comment le projet évolue dans les moins à venir…

Minclash Games

Mindclash Games présentait son futur bébé VoidFall, un 4X (explore, expand, exploit, exterminate) dans une ambiance SF  soignée. Le titre promet une forte interaction, la possibilité de fortement customiser son petit empire personnel, de la gestion de ressource dans tous les sens et des choix cornéliens à se faire fondre les neurones. Vu le passif des bonhommes (on parle pour mémoire des auteurs de Trickerion, Anachrony et Cerebria),on ne peut qu’être impatient. Les premiers retours sont plutôts positifs, et les anglophones peuvent encore participer au Late Pledge. Pas encore de localisation en VF prévue à ce stade.

Sit Down

L’éditeur annonce Rush Out, un jeu de rapidité asymétrique et trépidant pour 3 à 5 joueurs.2 à 4 joueurs tentent de s'échapper pendant que le joueur sorcier lance des sorts contre eux. Un joueur incarne le sorcier, essayant de reprendre son trésor aux héros. Tous les autres joueurs jouent les héros et doivent sortir ensemble du donjon avec le trésor. Il n'y a pas de tours. Tous les joueurs lancent simultanément leurs propres dés le plus rapidement possible, aussi souvent qu'ils le souhaitent, sans attendre les autres, pour obtenir les symboles imposés par les cartes posées devant eux. A chaque fois qu'un joueur obtient une face adéquate, il pose le dé sur la carte, dès que tous les symboles d'une carte sont recouverts par un dé, on applique son éventuel effet et on pioche une nouvelle carte. Les héros doivent coopérer pour remplir leurs cartes ; la communication est donc la clé du succès pour eux... Le premier camp à vider son paquet de cartes remporte la partie. Plusieurs scénarios apportent de la variété et une difficulté croissante aux mécaniques de base (des sorts plus puissants, des capacités pour les héros, des conditions de victoire différentes…).

Le titre se révèle très fun, mais il faut accrocher au concept : on communique en braillant et on s’engueule régulièrement entre coéquipiers… En tout cas, un excellent jeu d’ambiance.

Space Cowboys

Pas mal de nouveau chez les Space Cowboys. Tout d’abord, la série Sherlock Holmes détective conseil fait peau neuve. Adieu l’enquêteur au deerstalker, place à une transposition des mécaniques dans tout un tas de nouveaux univers.

La première boîte sera située dans l’univers de Howard Phillips Lovecraft. Pas l’univers pulp d’un Cthulhu : Death May Die, attention ! Plutôt l’ambiance sombre et poisseuse de l’écrivain de Providence. La mécanique est globalement conservée, mais avec pleins de petits ajouts que les auteurs tiennent encore secrets.

Un exemple parmi d’autre : pour visiter un lieu, il sera possible de procéder soit à une visite classique, de jour, soit à une visite de nuit, par effraction. Cela conduira à des choix et donc à des arcs narratifs différents. La boîte contiendra 5 aventures, soit deux fois moins que les grosses boîtes de Détective Conseil.

La deuxième nouveauté, c’est l’arrivée prochaine Unlock ! Game Adventures. Cette boîte va proposer des cross-over aves les plus grandes licences du jeu de société : les aventuriers du rail, Mysterium et Pandémie. Pas besoin de les connaître pour profiter de l’aventure, mais les auteurs ont disséminés de nombreuses références et clins d’œil aux jeux en question. Sortie prévue le 03 décembre prochain.

Pour finir, mentionnons la réédition de Jamaica. Le principe du jeu reste inchangé, on parle toujours d’une course entre pirates avec beaucoup d’interactions et un zeste de planification. L’illustration de la boîte est remise au gout du jour, et quelques ajustements légers ont été réalisés sur les règles. Le manuel abandonne son format « carte au trésor », aussi classe que peu pratique, pour un format livret beaucoup plus lisible. Le titre est déjà dispo en boutique.

Studio Bombyx

Première nouveauté du studio et pas des moindres : Nicodemus. Il s’agit d’une déclinaison d’Imaginarium, la manufacture des rêves en 2 joueurs, avec une DA toujours aussi originale et atypique. L’ambition du studio est simple : ils ont voulu créer le nouveau 7 wonders Duel. Rien que ça ! Nous n’avons pas (encore) eu l’occasion de poser nos pattes dessus, mais les premiers avis de BGG sont plutôt mitigés, et pointent du doigt une certaine répétitivité et l’impression qu’au final tous les choix se valent un petit peu. A voir une fois sur table.

Le second titre proposé par le studio est Codex. Vous êtes chargé de poursuivre le travail du moine enlumineur Tybor Kwelein. Pour cela, assemblez les pages du Codex Naturalis, le manuscrit secret qui recense les espèces des quatre règnes vivants dans les forêts primaires. Placez vos cartes en fonction des ressources qu’elles vous apportent pour remplir les objectifs et élaborer le plus riche des manuscrits. Serez-vous prêt à recouvrir et perdre une espèce pour développer votre manuscrit ? Visuellement, le titre en impose avec des cartes foiled et d’autres dorées. On vient assembler des cartes pour se créer un moteur à point de victoire. Les différentes ressources vont et viennent, recouvertes par les cartes que l’on vient poser. Le système est bien vu : très simple à comprendre mais pas si simple à optimiser. Un très joli titre, avec très peu d’interaction mais parfait pour un public familial / familial +.

Finissons par Petits Peuples, la prochaine production qui ne devrait pas tarder à débarquer dans les boutiques (arrivée normalement prévue pour mi-décembre). Je suis fan de la direction artistique, et de ces crayonnés tout en délicatesse. Les petits peuples exilés de la forêt ont trouvé abri dans un jardin abandonné pour y bâtir une nouvelle ville. En quelques semaines les cagettes en bois se changent en appartements, le vieux transistor en guinguette, la cafetière en beffroi… Mais très vite chaque peuple veut prendre le pouvoir par tous les moyens : la réalisation de projets communs, le contrôle de territoires, les missions secrètes et même l’invasion des bâtiments adverses. Les quatre peuples souhaitent bâtir une ville sur les sept territoires du jardin. Mais chacun cherche à prendre le dessus. Les joueurs construisent des bâtiments en réaménageant des cafetières ou des mangeoires à oiseau, pour réaliser les projets communs et les missions secrètes. Ils devront aussi prendre le contrôle de territoires et envahir les immeubles adverses. Les joueurs vont progressivement créer une petite ville en 3D sur le plateau de jeu avec un système de jeu atypique : en choisissant l'emplacement de son action, le joueur détermine où l'action suivante sera effectuée. De plus, le joueur actif décide qui sera le prochain joueur ! Tour après tour, les joueurs tentent de réaliser des objectifs en bâtissant des constructions spécifiques pour faire croître leur population. Clairement un jeu qui donne envie.

XD Production

Tiens, encore un nouveau studio dans la Blackrock family… XD production commercialise Amelia's Secret - Escape in the Dark, un jeu d’enquête en réalité augmentée. On vient coller des cartes un peu partout dans sa maison, et l’application du jeu permet d’interagir avec. C’est fun, gentiment malaisant et pour ce que nous en avons vu la technique suit. En tout cas, le titre est parvenu à trouver son public, toutes les boîtes se sont vendues comme des petits pains à Essen.

Sweet Games

L’éditeur a pleins de bonnes nouvelles et de projets dans ses cartons. Premièrement, les extensions d’Exodus arrivent (enfin) chez les bakers et en boutique.

Les deux premières, TAÏS et ÉTHO, vont tourner respectivement autour des factions des déviants et des théocrates. Elles vont ajouter la possibilité d’avoir un cinquième joueur autour de la table, ainsi que de nouveaux modes de jeu (asymétriques, coopération, etc.) HANK, la troisième, se propose d’ajouter une nouvelle faction au jeu : les quincailleurs. Ceux-ci vont apporter de nouvelles possibilités stratégiques, autour de la génération et du recyclage de ressources.

En pratique, chaque extension amène 5 fonctionnalités différentes au jeu de base :

  • Un mode 5 joueurs par l’ajout de nouveaux personnages (pour Thaïs et Etho)
  • De nouvelles cartes (pour Hank’s)
  • Des scénarios
  • Des tuiles pouvoirs personnels, qui amènent de l’asymétrie au jeu
  • Une nouvelle permettant d’approfondir le lore

Vous noterez que chaque extension contient un peu de tout, il n’y en a donc pas une spécialisée sur les scénarios ou les tuiles pouvoir. Les trois sont donc pensées pour se compléter, pas forcément pour entrer en concurrence. C'est malin pour l'éditeur, un peu moins pour les complétionnistes qui vont devoir se procurer les 3.

Carman swap est également en approche, avec un atterrissage prévu entre mai et juin prochain. Pour mémoire, il s’agit d’une espèce de belote en 2 contre 2, mélangeant des cartes au format chelou avec des petits plateaux représentant des planètes. Les cartes n’arrêtent pas de voyager entre la main des joueurs, les différentes planètes et la défausse, d’où le « swap » dans le titre du jeu. Le titre nous avait vraiment emballé lors de sa découverte, pour Essen 2018, et nous sommes toujours aussi impatient de le tester en long, en large et en travers. Ce dernier devrait être accompagné par The Tides of Land, un autre jeu abstrait dans l’univers d’Exodus.

Le deuxième épisode d’Exodus est maintenant prévu pour Essen 2022. Le jeu a dû considérablement changer depuis le prototype de 2018, nous en saurons vraisemblablement plus long à Cannes.

Auteur : Gaetan G.
Publié le jeudi 11 novembre 2021 à 09h00

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