Top staff SFU des meilleurs films de 2014
La sélection scifi-universe des meilleurs films 2014.
Comme chaque année nous vous dévoilons les films qui ont réussi à retenir notre attention. Voici donc notre sélection des films qui nous ont le plus touché cette année (enfin l'année dernière). Le Top du staff est un résumé des films qui se sont le plus souvent retrouvés dans la sélection de chacun. Vous trouverez ensuite le top par staffeur. Bonne lecture !
Le TOP 4 du STAFF
Richard B :
" Comme l'année pour l'année 2013, au début j'étais parti sur une liste de 10 films sortis en salles françaises par nos distributeurs, mais je me suis dit que cela n'était pas juste pour certain films diffusés en festival et qui surpassaient avouons-le une bonne quantité de titres. Et si ici il ressort donc que les 10 meilleures films de l'année, des films comme Captain America : The winter Soldier, patch town* ou encore les gardiens de la galaxie et quelques-autres étaient de bons challenger. "
1/ White God
White dog est donc plus qu'un film d'anticipation, plus qu'une fable, plus qu'un film d'horreur, plus qu'une satire politique, plus qu'une histoire sur des rapports d'amitiés, il est un ensemble de toutes ces choses qui font qu'il paraît impossible pour nous de croire qu'il ne vous touchera pas. On peut se tromper, mais en état on ne peut qu'encourager à sa vision et espérer que vous l’apprécierez autant que nous. (voir la critique)
2/ Dragons 2
Nous n'allons pas faire dans la demi-mesure en annonçant que Dragons 2 est le meilleur film d'animation depuis Toy story 3 (qui était sorti la même année que le premier Dragons). Et de loin. Il relégue au second plan toute une concurrence qui, comparé, apparaît comme insipide. Ce film est un condensé de ce qu'on peut trouver de meilleur en terme d'aventure épique et d'émotions. 105 minutes de pur bonheur. Rares sont les suites qui surpassent leur modèle, Dragons 2 y parvient. Un spectacle familial totalement indispensable à découvrir sur grand écran et en relief. (voir la critique)
3/ Her
Au regard de la personnalité des films de Spike Jonze, on ne peut pas dire que nous n’attendions pas avec impatience le nouveau projet de ce réalisateur, d'autant qu’il en signe aussi le scénario. Et, au final, point de déception, Her est une véritable réussite tant sur le fond que sur la forme. On sort du film empli d'émotions et avec des envies de philosopher autour des thématiques abordées. Bref, un film rare et en cela immanquable. (voir la critique)
4/ La Grande Aventure Lego
Dans ce film promotionnel "Lego" – fondamentalement, il est difficile de concevoir ce produit autrement - vous pourrez y trouver, en premier lieu, une chanson (un futur tube ?) intitulée « Tout est super génial ! ». En fait, elle résume bien ce qu'un grand nombre de spectateurs devraient penser du film. En tout cas c'est le ressenti partagé par le rédacteur de ces quelques lignes, même si, en jouant les ronchons, on pourrait émettre quelques regrets qui, de toute façon, ne gâcheront en rien ce spectacle familial qui, franchement, ravira les enfants de 7 à 77 ans ! Du coup, dorénavant, je suis bien dans la merde… j'ai envie de me remettre aux Legos ! (voir la critique)
5/ OXV: The Manual
Le plus exaltant est certainement que l'on sort de la salle d' OXV: The Manual sans savoir trop quoi en penser. On y repense, on y cogite, on est encore prisonnier de la froideur du récit alors que l'atmosphère est censée s'être quelque peu réchauffée. Puis tout se dessine, prend forme, on reconstruit le puzzle, on pense au brillant travail du compositeur Blair Mowat (en particulier à une séquence de cours de piano ou, pour le coup, le compositeur n'est plus accompagnateur d'émotion mais acteur bel et bien réel de l'histoire). Au final, on est scotché par l'intelligence de l'ensemble et OXV: The Manual est le parfait exemple du film qui n'a pas eu besoin d'un gros budget ou d'un casting 4 étoiles pour marquer et nous offrir là une vraie proposition de cinéma. (voir avis sur l'actu festival du Bifff)
6/ Killers *
Les coréens et les Hongkongais ont par le passé montré qu'ils étaient maîtres pour concevoir des thrillers aussi noirs que parfaitement soignés. Dorénavant, il semble bien qu'il faille compter sur l'Indonésie. En tout cas, Killers est un film à l'atmosphère redoutable d'efficacité, qui fait autant froid dans le dos qu'il exalte. (voir critique)
7/ Days of Future Past
Si X-MEN: DAYS OF FUTURE PAST ne détrône pas le chef d’œuvre du film de super-héros qu'était le deuxième opus de la Saga - déjà réalisé par Singer - ou encore First Class (dont Singer était producteur, mais mis en image par Vaughn), il se place juste derrière pour procurer un plaisir quasi parfait prouvant si besoin est que Singer est définitivement celui qui sait parler le mieux de nos mutants. Peut-être y a-t-il un léger ventre mou au milieu où qu'une fois encore les multiples bandes-annonces et extraits gâchent un peu la surprise du fait que beaucoup de choses étaient déjà montrées en terme de "spectacle", mais l'ensemble demeure fait avec une intelligence et une maîtrise qui font définitivement plaisir. (voir la critique)
8/ Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées
Si on échappe pas à quelques séquences ridicules et que cette trilogie du Hobbit se montre clairement inférieur à celle du Seigneur des anneaux, ce chapitre est clairement le meilleur des trois et on retrouve un certain souffle épique qui peiné un peu jusqu'ici est surtout de l'émotion. Peter Jackson offre donc là une belle conclusion aux fans et nous fait voyager une ultime fois (?) en Terre du Milieu.
9/ Interstellar
Sans être la grande réussite espéré, ce projet initialement prévu pour Spielberg, ne démérite pas pour autant dans les mains de Nolan. Certes, le réalisateur laisse passer de grosses coquilles d'incohérences - et ce n'est pas la première fois - mais arrive à apporter assez d'émotion, d'originalité et une part de rêve pour qu'on arrive à passer outre pour se laisser embarquer.
10/ La Planète des singes : l'affrontement
Depuis la planète des singes les origines, la saga retrouve de son inspiration et cet affrontement ne déçoit pas et permettra qui plus est à Matt Reeves de signer son premier - vrai - bon film (bah oui, je déteste Cloverfield). L'émotion triomphe et l'intelligence triomphe du grand spectacle même si cet aspect ne démérite pas.
Vincent L. :
En fantastique/SF, 2014 n'a pas été l'année du coup de coeur et du chef d'oeuvre, mais celle du blockbuster solide et honnête. C'est déjà ça diront certains, et ils auront bien raison. Les films plus ambitieux auront eu quant à eux le droit à des sorties très confidentielles sur une faible combinaison de salles, voire à des sorties direct to video. Frustrant, certes, mais c'est aussi déjà ça (au moins, ils sont sortis). Histoire d'élargir un peu ce classement, je noterai que quelques films non SF/Fantastique ont également sensiblement marqués mon année : Boyhood (mon préféré, de très loin), Le rôle de ma vie, Tom à la ferme ou 22 Jump Street.
1/ Dark Touch
Les plus attentifs remarqueront que ce film était déjà présent dans mon classement l'an passé. Oui. Découvert en festival l'an passé, Dark Touch a eu le droit à une timide sortie en salle début 2014. Alors du coup, je ne change pas mon fusil d'épaule ! Dark Touch est une belle réussite, un film dérangeant qui créé chez le spectateur une sensation de malaise durable tout en parvenant à le faire réfléchir. La réalisatrice, Marina de Van, n'épargne rien à son audience, mais parvient malgré tout à ne jamais sombrer dans le glauque gratuit.
2/ Godzilla
Après son déjà excellent Monsters, Gareth Edwards s'impose ici définitivement comme l'un des héritiers les plus talentueux de Steven Spielberg, un réalisateur capable de transcender un scénario certes basique en l'un des films de monstre les plus réussis du XXIème siècle. Godzilla sait prendre son temps pour se déployer, offrant aux spectateurs nombre de séquences d'une beauté à couper le souffle (la scène de chute libre, l'attaque de San Francisco,...) avant un climax d'une efficacité formelle redoutable.
3/ La Grande Aventure Lego
Mon dieu que je ne vouais pas voir ce film ! Avec sa bande-annonce pourrie qui sentait bon le film opportuniste, la publicité d'une heure et demi pour une marque de jouet, La Grande Aventure Lego ressemblait à l'arnaque de ce début d'année 2014. Et bien la surprise n'en fut que plus totale ! Phil Lord et Chris Miller confirment leur position d'OVNI dans le paysage de la comédie américaine (ils sont également à la tête de la saga 21 Jump Street), jouant sur l'intelligence du spectateur pour prendre à contrepied ce qui se fait généralement dans ce style de production. Et en plus, c'est assez critique vis à vis de la société de consommation. Un paradoxe géré de main de maître !
4/ White God
Un conte de fée cruel, un voyage initiatique sans pitié, voici ce que propose White God. Nettement plus convaincant dans sa partie "canine" que dans sa partie "humaine", le film n'en demeure pas moins être une belle réussite, hors-norme vis à vis de ce qui peut se fair habituellement, et qui n'a pas peur de pousser son propos jusqu'au bout pour traiter tout le potentiel de son sujet. La mise en scène, calme et posée (parfois un peu trop d'ailleurs), propose quant à elle quelques séquences quasi-oniriques qui confèrent au film une atmosphère très particulière. Quant au dernier plan du film, il est simplement parfait...
5/ OXV: The Manual *
Excellent film ou ratage heureux ? La question se pose longuement après la vision d'OXV: The Manual. Par défaut, je pencherai pour l'excellent film (même si le doute m'habite encore). Parti d'un point de départ complètement loufoque (chaque être humain a une "fréquence" qui détermine sa vie), le film part dans de nombreuses directions : l'histoire d'amour à la Roméo et Juliette, le film de SF paranoïaque, le conte poétique,... Il faudrait d'ailleurs plusieurs visionnages pour pouvoir saisir tous les tenants et aboutissants de ce film riche et unique, véritable OVNI dans la production 2014.
Mais aussi :
6/X-Men : Days of Future Past
7/ Les Gardiens de la Galaxie
8/ Predestination
9/ Interstellar
10/ The Machine *
Jonathan C :
Un classement dominé par les réalisateurs de demain et partagé entre blockbusters et petits films indépendants, de quoi constater la diversité et la vitalité du cinéma fantastique actuel, même si côté pur film d'horreur c'est assez pauvre. Pas loin derrière le dixième : Cheap Thrills (à la fois hilarant et terrifiant), Edge of Tomorrow (pour un blockbuster de cette trempe c'est étonnement original, ludique, plein d'humour et de dérision), Catacombes (plutôt bien vu et très efficace, pour qui n'a rien contre le found-footage), Echo (E.T. l'extraterrestre et Explorers en mode found-footage, YouTube et Smartphone ? et bien c'est excellent !), White God (même le chien du film mériterait un Oscar), La Grande Aventure Lego (au début ça semblait être un projet absurde et purement mercantile, au final une grande réussite, fun, délirante et haletante : contre toute attente le meilleur film d'animation de cette année, avec le moins surprenant Dragons 2), Odd Thomas (petite série B inventive et nerveuse de Stephen Sommers) et j'en oublie sans doute d'autres...Mais voici mes 10 favoris :
1/ Her
Pour son premier scénario en solo, le réalisateur de Dans la peau de John Malkovich, Adaptation et Max et les Maximonstres concocte une comédie romantico-SF visuellement superbe et inventive (une esthétique clip chic parfaitement adapté à cet univers), sur une bande-son entrainante et envoutante (merci Arcade Fire), et ce qui est probablement son meilleur film. Évoquant dans son pitch S1m0ne ou Une Créature de rêve, Her commence comme une farce SF satirique très drôle puis change de cap (et de rythme) à mi-chemin, adoptant une cadence plus mélancolique qui traduit l’état d’esprit du personnage, jusqu’à un très beau final ouvert et chargé d’espoir. Du coup, de par ces ruptures de ton étonnantes, les nombreux rebondissements, des fulgurances tant stylistiques qu’émotionnelles et la multitude d’idées, ces 2 heures euphoriques passent vite. C’est beau, c’est frais, c’est drôle, émouvant, déchirant et parfois-même dérangeant. Spike Jonze parvient même à offrir à Scarlett Johansson son meilleur rôle sans jamais la montrer à l’écran (mais quelle voix ! elle assure d’ailleurs la très belle chanson du film) !
2/ Interstellar
Un grand film de science-fiction adulte qui explore des théories scientifiques avec une certaine crédibilité (même si comme d’habitude beaucoup d’esprits éclairés prétendront le contraire) tout en assurant le spectacle. Quelques défauts cependant : une étrange impression qu’il manque des scènes au début et que le héros accepte trop rapidement la mission (il débarque, on lui dit « faut partir dans l'espace sauver le monde, vous reviendrez peut-être pas » et 5 minutes après il est dans la fusée en train de faire des blagues), quelques failles narratives à la Christopher Nolan (le montage parallèle avant le dernier tiers n’était pas nécessaire) , trop de références à Kubrick (on a bien compris que Nolan était fan de 2001, l'odyssée de l'espace, ça va), une prod design trop pauvre sur Terre et le robot fait kitsch. Pour le reste, c’est réellement impressionnant, quelques scènes sont à pleurer, et merci Matthew McConaughey dans sa meilleure prestation et Hans Zimmer pour un de ses plus beaux scores. Un quasi-chef d’œuvre.
3/ Under the Skin
Difficile de parler d’un tel film. Il peut agacer, rebuter, fasciner, en tous cas voilà l’un des moments forts du cinéma fantastique de 2014 et un film qui restera dans les mémoires par son audace, l’audace de Jonathan Glazer (clippeur de génie et réalisateur de Sexy Beast et de Birth) à livrer un film envoutant, expérimental, glacial, esthétiquement bluffant, sans compromis et en dehors de toute convention, et l’audace de Scarlett Johansson à se livrer dans un tel film (pour une star de ce calibre, fallait oser). Scarlett figure d’ailleurs dans trois des films de mon top 10, trois films très différents qui, en plus du sympathique Chef de Jon Favreau et du moins sympathique Lucy de Luc Besson (5 films avec elle sont sortis cette année !), témoignent de la diversité de son registre et de choix éclectiques et parfois gonflés. A la fois peu abordable et très riche, Under the Skin aborde avec originalité et pertinence le thème du mal-être, et le récit schizo débouche sur un final bouleversant. Et enfin un film qu’on a pas l’impression d’avoir déjà vu (même si l’idée est proche de L'Homme qui venait d'ailleurs de Nicolas Roeg).
4/ Mister Babadook
Bluffant et surprenant ! Premier film de l’actrice Jennifer Kent et production indépendante à petit budget, Mister Babadook part comme un film d’épouvante classique (un gamin est persuadé de l’existence du croquemitaine issu d’un mystérieux livre sorti de nulle part) pour finir en thriller horrifique claustro-parano-schizo (lorsque la mère devient elle aussi hantée par le Babadook). A travers une mise en scène impressionnante à la fois baroque et chirurgicale, traversée de fulgurances expérimentales saisissantes évoquant autant le cinéma expressionniste que le Nouvel Hollywood des années 70, la réalisatrice se sert de la mythologie des contes (comme dans Intruders) et des clichés du genre horrifique/épouvante (clichés avec lesquels elle joue volontiers) pour ausculter et exorciser le trauma d’une mère, trauma qui l’empêche d’éduquer (et même d’aimer) son enfant (déjà bien perturbé). A l’instar de films comme Bug ou Répulsion, Mister Babadook est une plongée effroyable dans le mécanisme torturé de la paranoïa schizophrénique, cachée ici sous la forme d’un film d’épouvante pop-corn efficace à la James Wan, ce qu’il n’est finalement pas du tout (ce qui pourra décevoir les spectateurs qui s’attendaient juste à voir un film de frousse). Sans jamais virer au copié-collé ni au bête hommage, Mister Babadook évoque pêle-mêle les huis-clos paranoïaques de Roman Polanski, le cinéma de Jack Clayton, les chefs d’œuvres horrifiques de William Friedkin (surtout L'Exorciste, Bug et Le Sang du Châtiment) et des films plus récents (et également influencés par Polanski) comme Citadel, Babycall, Take Shelter ou Comforting Skin. Jennifer Kent prend son temps pour raconter son histoire et fait monter petit à petit la tension, puis l’angoisse, puis la peur, jusqu’à la terreur pure d’une dernière partie démentielle et cauchemardesque qui laisse bouche-bée. Le récit passe ainsi d’un quotidien anxiogène à une hystérie horrifique, d’un mode mineur et suggestif (de simples bruits, des recoins sombres, des idées…) à la pure folie (la vraie) en passant par des visions pétrifiantes (les apparitions du Babadook évoquant les films de fantôme japonais, le contenu sordide du livre, le visage crispé du gamin…), s’imposant ainsi d’emblée comme un petit classique du genre, et Jennifer Kent comme une réalisatrice à suivre de près (tout comme son actrice Essie Davis).
5/ La Planète des singes : l'affrontement
Avec cette suite crépusculaire et mythologique, le décidément très doué Matt Reeves surpasse le précédent opus, qui était déjà une belle surprise. Dans un classicisme élégant traversé d’audace et de fulgurances, le réalisateur de Cloverfield impose une mise en scène puissante et fortement iconographique qui met largement en avant les singes, dont les marquants (car iconisés) César et Koba, véritables stars de ce film d’aventures esthétiquement magnifique. Les effets spéciaux époustouflants et extraordinaires de Weta Workshop, associés aux performances des acteurs (dont le phénoménal Andy Serkis), rendent les singes criants de vérité et plus humains que les humains (qui, eux, passent au second plan). Matt Reeves a aussi le mérite de privilégier ici l’intime et l’émotion à la surenchère d’action ou de fonds verts (c’est d’ailleurs en grande partie filmé en décors naturels), même si la haletante dernière partie assure amplement le spectacle. Épique, chevaleresque, impressionnant, dense, intelligent, sensible et poignant, La Planète des singes : l'affrontement se place comme le meilleur blockbuster de l’été 2014. (voir la critique)
6/ The Machine
Excellente surprise ! Sur un pitch de pure série B à la Universal Soldier et avec un micro-budget, le réalisateur Caradog W. James parvient à trousser un film de SF adulte et hypnotique (sur une bande-son évoquant Tangerine Dream ou Vangelis, jugez par vous-même ICI) qui semble tout droit sortir des années 80 (rien que les éclairages sonnent comme une note d’intention référentielle). Le cinéaste (dont on devrait encore entendre parler dans les prochaines années) aborde une thématique-phare du fantastique (le mythe de Frankenstein, ou la frontière qui sépare la machine de l’être humain, la relation entre le créateur et sa créature, la technologie qui se retourne contre l’Homme, les dérives de l’Intelligence Artificielle, etc.) dans un contexte futuriste/anticipation déjà vu, et pourtant son film est vraiment à part, à la fois linéaire et complexe. Bien qu’atmosphérique, réflexif et même parfois abstractif, The Machine n’en oublie pas pour autant le suspense et même de vrais moments d’action dignes d’une bonne série B à l'ancienne, tel ce climax relativement bourrin. Pour un aussi modeste budget, la mise en scène est impressionnante et les effets spéciaux font parfaitement illusion. La séquence de la "naissance" de la machine est juste magnifique, tant que le fond que dans la forme. En version féminine de Van Damme dans Universal Soldier, la bombe Caity Lotz est bluffante (elle faisait déjà forte impression dans The Pact). Sorti directement en dvd en France (dans une édition vide de tout supplément) et c'est fort dommage (mais mieux que rien).
7/ Predestination
Avec le moyen Daybreakers, film de vampires futuriste au pitch excitant mais pas assez exploité mettant en vedette Ethan Hawke, les frères Spierig n’avaient pas vraiment transformé l’essai de leur premier long-métrage, Undead, un film de zombies décalé, fauché et brouillon mais fun, généreux et inventif. Mais avec Predestination, les deux germano-australiens polyvalents (ils sont à la réalisation, à la production, à l’écriture, au montage, à la musique, etc.) livrent un coup de maitre, un film de science-fiction adulte et surprenant qui explore autant les rouages et conséquences du voyage-spatiotemporel que les troubles identitaires, dans ce qui, sur le papier, pourrait être un mélange entre L'Effet Papillon et Timecop. Il s’agit de l’adaptation d’un roman de Robert A. Heinlein, l’auteur du célèbre roman SF adapté par Paul Verhoeven avec Starship Troopers. Michael et Peter Spierig parviennent ainsi à rendre plausible un sujet ambitieux (pas loin du film d’anticipation, comme Daybreakers) avec un modeste budget et sans trop en faire visuellement (les passages d'une époque à l'autre sont aussi simples que vraisemblables, tout comme l'appareil servant à voyager dans le temps ou les reconstitutions des époques). Le résultat, envoutante boucle spatiotemporelle triturant le destin et les identités, est aussi haletant qu’émotionnellement fort et va au-delà de son concept. L’un des points forts de Predestination reste ce personnage fascinant interprété avec force et justesse par l’impressionnante et pourtant sortie de nulle part Sarah Snook (héroïne du thriller horrifique Jessabelle, aperçue aussi dans Sleeping Beauty), crédible aussi bien en « Jane » qu’en « Mère célibataire » alors qu’elle s’exposait à la caricature avec un rôle aussi casse-gueule. Son physique androgyne particulier (mais non moins sensuel) convient parfaitement à cet étrange personnage totalement inédit dans le cinéma de science-fiction et qui pourrait sortir d’un film de Pedro Almodovar ou de Xavier Dolan (oui oui !). Elle est d'ailleurs le centre de toute la première partie relatant son histoire, là ou la deuxième partie revient au thriller scifi mené par Ethan Hawke dans un de ses meilleurs rôles. Egalement sorti directement en dvd en France, mais cette fois dans une édition bien fournie en bonus.
8/ Détective Dee II : La Légende du Dragon des Mers
Avec cette suite spectaculaire en forme de préquelle, Tsui Hark corrige les défauts d’un premier opus plaisant mais maladroit, concoctant avec sa folie créatrice habituelle un Wu Xia Pian magique, épique, chevaleresque, drôle et romantique, ou se mélangent monstres, chorégraphies virevoltantes et scènes d’action délirantes mais parfaitement maitrisées. Les nombreux CGI, par ailleurs bien plus réussis que dans le premier film, n’enlèvent en rien le charme serial et à l’ancienne de cette aventure rocambolesque, sorte de Sherlock Holmes martial. Truffé de morceaux de bravoure, ce flamboyant Young Détective Dee est un divertissement complet, fun et carburant au panache. (voir la critique)
9/ Real
Dans sa première incursion frontale avec la science-fiction, bénéficiant d’un budget important et de nombreux effets spéciaux numériques très réussis, le culte Kiyoshi Kurosawa en tire étonnement son film le plus romantique, le plus solaire et le plus positif, transformant la fable SF en mélo romanesque, le pitch conceptuel high-tech en aventure intérieure bouleversante, troquant la déprime par l’espoir et se tournant cette fois plus vers l’avenir que vers le passé. Dans un mélange de genres parfaitement homogène et cohérent (film d'horreur/épouvante "à la Kurosawa", film noir, science-fiction, anticipation, mélodrame, romance, film d'enquête, film de monstre, satire sociale, ghost-story, etc), Real prolonge la dimension plus humaine, sentimentale et accessible entamée avec Tokyo Sonata puis avec Shokuzai, loin de ses précédents films gris, glauques et oppressants. Ses personnages sont toujours bloqués dans un entre-deux onirique et Kurosawa reste dans une certaine épure stylistique en dépit de décors plus frais et ambitieux, mais il en résulte cette fois une flamboyance, une densité et un relief auxquels ce cinéaste auparavant plus "froid" ne nous avait pas habitués, affirmant un grand talent de conteur. Brillant, émouvant et passionnant. (voir la critique)
10/ Les Gardiens de la Galaxie + Captain America : Le Soldat de l'Hiver
En 2014, Marvel a placé la barre très haut en enchainant ses deux meilleurs blockbusters :
Le premier Captain America se déroulait dans les années 40 et était un film d'aventures rétro au charme très serial / BD. Captain America : Le Soldat de l'Hiver est un pur thriller d'action ultra-efficace qui aligne quelques gros morceaux de bravoure vraiment jouissifs sur une trame d'espionnage / conspiration captivante qui voit nos héros trahis et traqués par un S.H.I.E.L.D corrompu mené par Robert Redford dans son premier rôle de bad guy (et c'est un choix vraiment bien vu et pertinent, vu le genre et le symbole qu'il incarne). Marvel délaisse le cynisme rigolard de Avengers, Iron Man 3 ou Thor : Le Monde des ténèbres pour un blockbuster premier degré qui explore et développe la mythologie Marvel avec sérieux mais qui ne manque cependant pas d'humour. film de traque nerveux aux scènes d'action bien emballées et, surtout, très lisibles. pas de déluge de CGI mais plein de cascades, ça flingue de partout et ça cogne beaucoup (petite scène marrante : Captain America affronte le champion de MMA Georges Saint-Pierre !), comme si on était plus dans un vrai actioner high-tech que dans un blockbuster de super-héros. Il y a un côté "gros-film-d'action-bourrin-mettant-en-avant-une-team-de-super-mercenaire-contre-de-vilains-traitres-de-l'Amérique" qui rappelle des blockbusters comme G.I. Joe ou L'Agence tous risques mais en moins délirant et plus classe. Il y a même aussi un côté film d'espionnage américain des années 70 (le S.H.I.E.L.D = l'administration Nixon), accentué par la présence de Robert Redford, qui se retrouve cette fois du côté obscur du pouvoir. Les héros sont superbement iconisés par une réalisation ample, une musique intense et un scénario plein de subtilités malgré quelques maladresses. C'est un blockbuster clair et lumineux, pas plongé dans l'obscurité, et ça ne se la joue pas "dark" comme de nombreux blockbusters ennuyeux, même s'il y a ici quelques éclairs de violence, des héros torturés et une vision vraiment ambiguë de l'Amérique (pour un blockbuster c'est étonnant, même si ça fait partie du personnage). Cette franche réussite est d'autant plus étonnante qu'elle est réalisée par les frères Russo, qui n'avaient jusqu'ici que quelques comédies (les sympathiques Bienvenue à Collinwood et Toi et moi...et Duprée) et sitcoms (Community et Happy Endings) à leur actif. On se retrouve grâce à eux devant le meilleur blockbuster Marvel depuis...longtemps. Et jusqu’aux Gardiens de la Galaxie.
Les Gardiens de la Galaxie justement, voilà un des gros succès de l'année. Armé d'un énorme budget, le trublion James Gunn réalise le plus fou, le plus punk et rock'n'roll des films estampillés Marvel, pas étonnant de la part d'un transfuge de la Troma auquel on doit les délirants Horribilis et Super. Tout en dynamisant aussi bien le film de super-héros que le space-opera, Les Gardiens de la Galaxie développe des anti-héros marginaux attachants et originaux, et révèle un univers riche et foisonnant, dans une production design superbe, une mise en scène à la fois ample et nerveuse, et sur une bande-son old rock électrisante. Truffé de gags, d'action et de clins d’œil, cet étonnant et grisant blockbuster dopé à l'adrénaline et à la contre-culture n'en oublie pas l'émotion, qui surgit quand on s'y attend le moins. Ça change de la soupe (plus ou moins bonne) que nous sert Marvel depuis des années. (voir la critique)
* film vu en festival
Publié le jeudi 1 janvier 2015 à 08h00
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