Critique Les pilleurs de sépultures #1 [2020]

Malcom Max, membre de la loge secrète Custodes Lucis (les Gardiens de la Lumière) est un chasseur de vampires et autres êtres surnaturels. Il est assisté dans ses enquêtes, pour la loge, de la mortellement ravissante Charisma Myskina qui n’est autre qu’une demi-vampire ne craignant pas la lumière du soleil. Naïve, celle-ci découvre le monde et les bizarreries humaines. Malcom refreine ses ardeurs envers elle, par peur de son père vampire qui promit de le tuer s’il touchait à un cheveu de sa fille.

Dans un Londres victorien, magnifiquement illustré, ont lieu d’horribles meurtres de femmes tuées de 13 coups de couteau. Procédé identique à celui d'Edward Darkwood, un tueur en série bien connu de la police, mais qui fut repéré, capturé, puis jugé et décédé l'année dernière... Alors même que le suspect principal identifié et exhumé, la liste des morts s'allonge. L’intrigue de nos héros sur les traces du « Poète », le tueur en série sadique, va leur faire croiser Scotland Yard qui suspecte Malcom, un sombre trafic de cadavres et même une séance de magie vaudou dans les bas-fonds londoniens.

Malcom Max est tiré d'une œuvre radiophonique à succès de Peter Mennigen et d'une BD, réalisée avec son compatriote Ingo Römling, sortie en 4 tomes en Allemagne. Les éditions Delcourt ont parfaitement repris à leur compte cette petite belle petite saga en la traduisant.

Le duo d’enquêteurs à tout pour séduire. Malcom Max malgré qu’il soit un philanthrope coureur de jupons autosuffisant, a tous les traits du héros: il ne renie jamais sa parole et ne commet jamais d’injustice. Sa coéquipière Charisma, une princesse vampire, est une femme moderne émancipée au caractère bien trempée qui ne se contente pas d’acquiescer simplement à toutes les affirmations de Malcom. Elle ne se fie à lui que pour sa plus grande connaissance du monde, car elle ne fait que le découvrir, ce qui lui donne un faux air de naïveté exquis.

Les dessins d’Ingo Römling sont réalistes et précis. On sent une recherche abondante sur l’époque. Les détails de la capitale victorienne sont foisons dans la BD, des lampes à gaz, aux pavés des rues parcourus par les fiacres, et sa restitution de l’ambiance avec le smog accompagnés de froids crachins typiques, nous plongent immédiatement dans le Londre victorien au cœur de l’intrigue. Ses couleurs pastelles et sombres accentuent les ambiances des planches et font ressortir idéalement les encrages pour mieux révelé certains détails de mise en scène et notamment des personnages.

Le scénario de Peter Mennigen est riche et dense avec pas moins de 72 pages aux petits textes dans de nombreuses bulles. Il faudra être attentif lors de la lecture sous peine de lire et relire pour ne pas louper un point de détail de l’intrigue. L’histoire est rondement menée avec des rebondissements au bon tempo. C’est avec délectation que l’on progresse dans l’enquête aux côtés des charmants protagonistes principaux.

Ce premier tome installe parfaitement la trame, le cadre et les héros de la saga. Mais il soulève plus de questionnement que de réponses qui seront surement traitées dans les tomes suivants dont on hâte de les lire.
On vous laisse avec quelques planches pour vous donner un avant goût de cette captivante enquête de l'ère victorienne.

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