Critique Bans et barricades #2 [2018]

Nous vous avions parlé du premier roman du dyptique Olangar, Bans et barricades, un roman de fantasy sombre situé dans un XIXème siècle imaginaire teinté de révolution industrielle, de politique et de violence. C'est avec grand plaisir que nous avons lu le second volet de l'histoire toujours édité par Critic.

La capitale, Olangar, est  sous tension : des élections pour la chancellerie approchent, les ouvriers s’épuisent dans les usines ou les chantiers navals et la grève semble se profiler à l’horizon. Dans cette poudrière, il ne manque qu’une étincelle lorsque l’histoire débute. Le premier volet s'est chargé de fournir de multiples étincelles.

Nous avions laissé la jeune Evyna d'Enguerrand, fille d'un ancien seigneur de guerre, aristocrate téméraire à la recherche de son frère militaire. Elle est accompagnée de l'elfe déchu Torgend, vieil ami de la famille et s'apprêtait à découvrir ce qui était arrivé à son frère. En parallèle, Baldek le nain a mis au jour des malversations concernant la confrérie des travailleurs impliquant l'Etat et la pègre, et doit assumer les conséquences de ses révélations. La grève générale et les combats avec les autorités sont inévitables.

Complot mêlant politique au plus haut niveau de l’Etat et trafic mené conjointement par la pègre et l’armée, corruption en tous genre et espionnages se rejoignent dans ce tome deux où nous suivons par alternance le duo Evyna/Torgend et Baldek. L’intrigue autour du nain à Olangar passe au second plan et pourtant concerne les principaux artisans des malversations qui au final ont causé la mort du frère d’Evyna. Les actions de Baldek et ses amis pour lutter contre les corrompus et dans une campagne électorale qui assureraient un meilleur avenir aux travailleurs sont bien menées et passionnantes.

Mais nous suivons surtout la jeune femme et l’elfe dans les terres de l’ouest, en particulier dans la ville si particulière de Frontenac. Cette cité de fer revêt une ambiance de western et semble greffer à la roche telle une monstrueuse colonne vertébrale de métal : ville de mineurs, ville traversée par une cascade, Frontenac est une ville étage. Ce cadre surprenant est le lieu idéal pour la quête d’Evyna qui y découvrira la vérité sur son frère et le nom des responsables de sa mort. La vengeance dangereuse menée par la jeune femme culminera alors dans un final violent après une belle accélération de rythmes dans les chapitres.

Ce deuxième tome conclut sans concession une intrigue sombre. Il nous permet aussi d’en savoir plus sur le passé de Torgend et de découvrir un peu la culture Orque, notre elfe préféré se faisant lors de ses péripéties un compagnon incongru. Clément Bouhélier a prouvé qu’il savait construire un univers original, plus western dans ce second volet et y mener jusqu’au bout une histoire complexe et captivante mais si on aurait aimé être un peu plus à Olangar dans ce tome.

Un dyptique à lire sans attendre !