Critique Kanagawa Yokai
Avis critique rédigé par Maxime C. le jeudi 23 mai 2019 à 13h37
Un peu de fourberie dans un jeu zen
Dans l'atelier, le maître murmure : "Il viendra un jour où votre estampe vous laissera insatisfaits. Vous la contemplerez, la corrigerez et la détruirez sans pouvoir évacuer ce lourd sentiment de vide. Votre art est vivant. Il doit être nourri. Maîtriser le trait de la mer et des montagnes ne vous suffira plus. Sous vos doigts, votre pinceau formera alors des dessins jusque-là inconnus. Des ombrelles, des lanternes. Peut-être des cerfs-volants. Et tout cela est pour le mieux. Mais... (et il prononce ces mots avec une gravité inédite) Mais prenez garde aux Yokai”.
Kanagawa est un jeu de Bruno Cathala et Charles Chevallier, édité par Iello, qui invite 2 à 4 joueurs à réaliser leur plus belle estampe et devenir le plus prestigieux élève du peintre Hokusai. Un jeu de cartes stratégique et poétique que nous ne vous avions pas présenté en 2016 car son thème ne convenait pas à notre ligne éditoriale. Kanagawa Yokai corrige cela en intégrant les Yokai, des esprits malicieux du folklore japonais qui ont pour but de vous déranger pendant votre travail.
Kanagawa
Avant tout, si vous ne connaissez pas Kanagawa, une présentation rapide de la mécanique s’impose.
Le but du jeu est de réaliser la plus belle des estampes. Cette notion de beauté n’est pas subjective puisqu’elle se calcule à l’aide de points obtenus en créant des collections et en validant des diplômes. A chaque tour sont disposées autant de cartes estampe que de joueurs, face visible ou face cachée sur le plateau en bambou. Chacun à votre tour, vous pouvez décider d’en prendre une ou de passer en espérant obtenir de meilleures cartes par la suite. Lorsque vous prenez une ou plusieurs cartes, vous pouvez choisir dans quel sens vous les placez : dans le sens de l’estampe pour les ajouter à votre tableau si vos Inspirations vous le permettent, ou dans le sens de l’inspiration pour la placer dans votre atelier et ainsi l’améliorer.
Pour ajouter une estampe à son tableau, il faut pouvoir répondre à son besoin en couleur dans son atelier en y plaçant un pinceau. Chaque tour consiste à faire des choix entre faire avancer son tableau ou améliorer son atelier pour être plus efficace dans la course aux objectifs.
Un jeu plus aérien
Yokai introduit trois nouveaux sujets « aériens », des ombrelles, des cerfs-volants et des lanternes, qui constituent trois nouveaux sujets d’étude que votre maître pourra vous enseigner. Désormais, lors de la mise en place de la partie, vous choisirez deux familles de carte du jeu de base et deux familles issues de l’extension.
Chacun de ces sujets apporte son lot de diplômes et sa propre façon de marquer des points :
- Les ombrelles : Il faut les collectionner sur des cartes consécutives pour faire une chaine de 2,3 ou 4 ombrelles.
- Les cerf-volants : il faut les collectionner selon leur couleur.
- Les lanternes : Il faut réaliser les combinaisons indiquées par les diplômes.
Ces nouveaux diplômes permettent de renouveler les parties et redonner un vent de fraicheur à Kanagawa.
La malice des Yokai
Avec cette extension, la zenitude de Kanagawa est perturbée par les Yokai, des esprits malicieux qui cherchent à vous déconcentrer et vous infliger un malus de points si vous en possédez en fin de partie.
Certaines cartes obligent à prendre un des 3 Yokai de la réserve s’il en reste ou à un autre joueur pour le placer devant soi. Être le premier à avoir les 3 permet d’obtenir un diplôme qui rapporte 4 points, mais les avoir en fin de partie vous fait perdre -1, -4 ou -9 points selon le nombre. Cette extension apporte alors une nouvelle mécanique qui crée de l’interaction entre les joueurs. Interaction jusque-là quasi inexistante, qui se résumait juste dans le choix des cartes et la course aux diplômes. Il faut maintenant chercher à se débarrasser des Yokai en les envoyant chez les autres. Pour cela, deux possibilités s’offrent à vous. Vous pouvez choisir des cartes ou obtenir des diplômes qui permettent d’envoyer un de vos Yokai chez un autre joueur, ou pousser les autres à prendre des cartes qui les obligent à prendre un Yokai.
Cette nouvelle mécanique est très intéressante car elle modifie légèrement notre façon de jouer, de choisir nos cartes, en ne se focalisant plus uniquement sur l’estampe quasi parfaite mais en orientant aussi nos choix pour gêner les autres joueurs.
La conclusion de Maxime C. à propos du Jeu de société : Kanagawa Yokai
L'extension Kanagawa Yokai est juste ce qu’il fallait pour donner un nouvel élan à nos parties tout en gardant sa légèreté et sa mécanique principale. Les 3 nouveaux sujets renouvellent les parties avec des combinaisons différentes à chaque mise en place. Les Yokai apportent une nouvelle mécanique pour plus d’interaction et de fourberie entre apprentis et modifient notre réflexion tactique pendant la phase de choix de cartes.
On a aimé
- Renouvelle les combinaisons d'estampes à chaque partie
- Les yokai apportent de l'intéraction et de la fourberie
- Le coup de pinceau de Jade Mosch
On a moins bien aimé
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