Critique Le serpent Ouroboros #2 [2018]
Avis critique rédigé par Nathalie Z. le jeudi 21 février 2019 à 14h00
Toujours épique, toujours flamboyant !
Le Britannique E.R. Eddison a écrit en 1922 une fresque de fantasy épique et flamboyante méconnue en France : le serpent Ouroboros. Tolkien considérait cet écrivain comme « le plus grand et le plus convaincant des auteurs de ’mondes inventés ‘ qu’il lui ait été donné de lire ». Clark Ashton Smith jugeait cette œuvre supérieure à tout ce qu’il avait pu lire en sept décennies. Howard Phillips Lovecraft le trouvait merveilleusement poétique et Ursula K. Le Guin de rajouter : « je le trouve sans égal, tant par sa vigueur, son éclat, l’intensité passionnée de son imagination, la sinistre mélancolie qui se dégage de sa plume, ainsi que la splendeur excentrique de son style ». Quand les géants du genre encensent un auteur, difficile de passer après pour critiquer son œuvre, saga qui a laissé une empreinte indélébile sur la fantasy. L’œuvre est de nouveau présentée dans une très belle édition : couverture à rabats, cartographie, illustrations nombreuses et sublimes d’Emily C. Martin et préface de Clive S. Lewis le papa des chroniques de Narnia. Les éditions Callidor soignent leur travail. La traduction de Patrick Marcel est à la hauteur de l’œuvre originale.
Le volume deux du serpent Ouroboros nous ramène de nouveau sur Mercure. Si vous n’avez pas lu le premier tome, je vous considère de passer votre chemin et d’aller lire la critique du début de cette saga épique digne d’Homère.
Nous avions ainsi laissé le courageux Brandoch Daha et le terrible Juss aux confins du monde connu sur la cime de la plus haute montagne alors que cela complotait à tout va chez les adversaires de la Démonie. Mais la guerre continue de faire rage dans un fracas de boucliers et d’épées lacérant les chairs. Les démons continuent de résister. Les sorciers rêvent de s’approprier la Démonie mais d’autres veulent une part du gâteau.
De son côté, Dame Prezmyra, la reine de Lutinie, l’épouse de Coronde, déplore la situation et annonce à Gro, celui dont on ne sait plus vraiment pour qui il roule si ce n’est pour lui, ses ambitions et projets quant à la Démonie. Dame Sriva, fille de Zénambria et du duc Corsus, se voit confier une mission diplomatique d’importance. Intrigues et manipulations dans les palais, combats sur les champs de bataille. La Démonie au cœur des enjeux. Et des personnages féminins plus importants dans ce volume comme Mévriane à la volonté inébranlable pour défendre son château.
Les événements s’enchaînent et les fourberies, tout est bon pour arriver au pouvoir. Les personnages jeunes sont ambitieux, en particulier Corinius et les dialogues dans les passages liés aux intrigues politiques sont excellents. Les passages guerriers sont toujours aussi violents et flamboyants. Ce second tome achève une saga baroque au style littéraire abouti et riche.
La conclusion de Nathalie Z. à propos du Roman : Le serpent Ouroboros #2 [2018]
Ce deuxième volet du serpent Ouroboros est tout aussi épique, baroque et flamboyant que son prédécesseur. E.R. Eddison confirme son statut de maître de la High fantasy par son style si particulier. Démons et sorciers poursuivent leurs affrontements guerriers sur Mercure mais les luttes intestines entre généraux et les ambitions des alliés d'un jour viennent rendre ardues la conquête d'une Démonie pourtant privée de ses héros. Un livre culte pour les amateurs du genre avec de superbes illustrations façon gravures anciennes.
On a aimé
- La suite d'une saga culte, un grand classique de la fantasy
- Recommandé par J.R.R. Tolkien, Ursula K. Le Guin, Clark Ashton Smith, Clive S. Lewis et Howard Phillips Lovecraft
On a moins bien aimé
- Un style littéraire complexe difficile pour les plus jeunes
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