Critique L'esprit de vengeance #2 [2012]
Avis critique rédigé par Jonathan C. le lundi 20 février 2012 à 21h16
Le Cage en folie 2
Il était pas difficile de faire mieux que le navrant Ghost Rider de Mark Steven Johnson, première et décevante adaptation des aventures d'un héros un peu à part chez Marvel (ce n’est pas vraiment un super-héros, pas plus que le Punisher ou Blade) créé en 1972 par Roy Thomas et Gary Friedrich. Le tandem survolté Mark Neveldine/Brian Taylor y arrive, mais pas de beaucoup.
Les réalisateurs des improbables Hyper Tension et du bruyant Ultimate Game ayant un peu plus de caractère que le tâcheron qui a commis Daredevil, leur Ghost Rider est beaucoup plus fun, plus déjanté (merci Nic Cage) et plus beauf. S'ils se laissent aller à quelques élans de beauferie gonzo (le Ghost Rider qui pisse des flammes ou qui sort des punch-lines, les bullet time débiles...), on sent bien que Mark Neveldine et Brian Taylor se retiennent, bloqués dans la commande des frères Arad et de Michael De Luca. Mais ils se prennent quand même moins au sérieux que sur leur Ultimate Game ou que Mark Steven Johnson sur le premier Ghost Rider. Cette fausse suite assume sa bêtise avec une savoureuse désinvolture ; c’est ouvertement con, et on en attendait pas moins venant de Neveldine/Taylor, qui abordent toujours leurs films d’action d’une façon vidéoludique sans vraiment en maitriser la science narrative, la faute à un style hystérique inadapté : le jeu vidéo ce n’est pas 60 plans à la minute, c’est un plan-séquence, une continuité, une immersion progressive. Ainsi trop découpé et si confus, Ultimate Game, qui était censé être un shoot’em up en live, faisait tout sauf jeu vidéo et n’avait rien compris au shoot’em up. Il y a bien cet aspect vidéoludique saccadé dans Ghost Rider : L'esprit de vengeance, mais en moins marqué.
Neveldine et Taylor doivent en effet cette fois calmer leurs ardeurs, non pas parce qu’il y a une action-star à l’affiche (après tout, les réalisateurs avaient bien fait faire n’importe quoi à Jason Statham et Gerard Butler) mais d’abord parce le film se base sur un matériau préexistant, ensuite parce qu’il est tourné en 3D et enfin parce qu’il vise un plus large public, là ou les deux trublions jouissaient d’une liberté totale sur les Hyper Tension et Ultimate Game qu’ils ont d’ailleurs écris eux-mêmes et qui étaient destinés à un public plus restreint de gros bourrins adeptes de testostérone et d’humour douteux. Sur Ghost Rider 2, leur première grosse production, ils ne sont plus scénaristes mais « seulement » réalisateurs, alors qu’ils avaient pourtant écris le script plein d’idées de Jonah Hex (qui aurait été moins mauvais s’ils l’avaient réalisé eux-mêmes), autre adaptation foirée d’un comics avec un héros westernien torturé et badass. Ghost Rider : L'esprit de vengeance est notamment écrit par l'inégal David S. Goyer, qui sort un peu de sa série FlashForward pour revenir au cinéma, après son catastrophique Unborn en 2009. Et le piètre scénario de Ghost Rider 2, ne permet guère aux deux réalisateurs fous de se lâcher, limitant au contraire leurs outrances et leur effervescence créatrice, sans même parler des contraintes de la 3D. « C’était une idée intéressante, particulièrement en raison de notre façon de tourner », confie Brian Taylor à propos de la 3D. « Nous avons essayé de pousser la technologie au maximum mais on nous a d’abord expliqué toutes les choses que nous ne pouvions pas faire : pas de caméra portée, pas de montage très cut, aucune lumière parasite, pas de flou au premier plan, pas de plans très serrés, pas de plans très larges… Et nous avons demandé : mais pourquoi ? ». Cette contrainte devient alors une bénédiction pour ceux qui ne pouvaient pas supporter le style hystérique des précédents films du tandem, et une déception pour ceux qui attendaient avec impatience et curiosité de voir le Ghost Rider filmé/monté à la Hyper Tension.
On retrouve cependant dans Ghost Rider : L'esprit de vengeance leur style instinctif, bric-à-brac et clipesque, toujours aussi dynamique, toujours filmé à l'arrache et toujours de mauvais goût, bien que tourné pour la première fois en 2.35 (ce qui le rend plus fluide et lisible) et donc en 3D (sans grand intérêt, alors que la 3D était bien plus ludique dans Hell Driver, autre Nic Cage bis, bovin et mystique tourné en 3D). C'est pas très bien torché mais ça a le mérite de ne pas manquer d'idées (souvent improbables) de mise en scène et de montage (cf. la mise à mort très graphique des moines). Ce style gentiment trash, tapageur et rentre-dedans colle assez bien à cet univers comics-book peuplé de freaks, de démons et de fantômes, à sa représentation cauchemardesque et à la schizophrénie d'un héros complètement allumé. Tout mou dans le premier film, le Ghost Rider se reçoit une bonne décharge d'adrénaline envoyée par les deux jeunes cinéastes, qui font trainer leurs objectifs un peu partout, souvent au ras du sol et dans la poussière. La caméra a du mal à rester en place, loin de la réalisation plan-plan et figée du film de Mark Steven Johnson. Comme sur les Hyper Tension, l’ex cascadeur Mark Neveldine filme parfois lui-même sur rollers, ce qui en dit long sur le traitement esthétique très casse-gueule, speedé et bricolé du tandem, qui retrouve là leur chef opérateur de Hyper Tension 2 (mais aussi de Halloween 2 et de The Lords of Salem de Rob Zombie). Dans cette suite tournée en Europe de l’Est (ce pourquoi on retrouve autant de roumains au générique), le coté western-country qui faisait le charme kitsch du premier Ghost Rider (tourné en Australie et dans lequel on retrouvait les cultes Peter Fonda et Sam Elliott) est remplacé par une esthétique mystique chamanique de mise (on se croirait l'espace de quelques instants dans le Blueberry, l'expérience secrète de Jan Kounen), avec des séquences spirituelles sur-stylisées (Johnny Blaze en plein delirium sur sa moto) et des transitions animées très sympas qui renforcent le coté BD et l'iconographie générale, assez réussie ; mieux fichu et mieux mis en valeur, plus incandescent et plus infernal, le Ghost Rider est ainsi beaucoup moins ringard que dans le premier film (avec sa tête en CGI toute droit sortie d'un SOS Fantômes), il est même relativement classe, méchant et inquiétant. Faut dire aussi que les effets spéciaux (aussi bien les CGI que les maquillages FX) sont bien plus convaincants, alors que le budget est paradoxalement beaucoup plus bas que sur le premier film (75 millions de dollars contre 110). Ca n’empêche pas Ghost Rider 2 d’avoir ses moments kitsch, disons juste qu'il fait plus « sale gosse » que le premier film, qui lui faisait plutôt « gamin » et ressemblait d’ailleurs parfois à un film d’animation ou à un vieux train fantôme. Film grand public oblige, Ghost Rider 2 fait aussi moins foutoir qu'un Hyper Tension ou qu'un Ultimate Game, mais on y sent quand même le souffre, la sueur, la fumée et le pneu cramé. Brian Taylor devrait réaliser, toujours pour Ari et Avi Arad mais cette fois en solo, l’adaptation du jeu vidéo bourrin Twisted Metal (des courses à mort de véhicules armés, comme dans Course à la mort), projet parfait pour qu’on y sente de nouveau cette douce odeur de destruction.
Pour Ghost Rider : L'esprit de vengeance, les réalisateurs parlent d’un mélange entre une suite et un reboot. En effet, Ghost Rider 2 est une toute nouvelle histoire qui n’a rien à voir avec le premier film, bien qu’on y retrouve Nicolas Cage dans le rôle-titre. Le pacte de Johnny Blaze avec le diable y est même de nouveau relaté mais d’une autre façon, en flashbacks, avec Ciarán Hinds à la place de Peter Fonda. Le problème n'est pas que le comics soit encore une fois amplement édulcoré en passant au cinéma (on s'est fait une raison depuis un bail), c'est que ça dure 1h45 pour pas grand-chose, tout en restant plus court et moins ennuyeux que le premier film. Le personnage n'est guère creusé (ses origines étant relatées dans le premier film), l'intrigue est minimaliste (si le Ghost Rider parvient à protéger un gosse dans lequel le diable veut s'incarner, il pourrait enfin s'affranchir de sa malédiction), et la dream team (Johnny Blaze, le gosse, la MILF et Idris Elba dans la peau d'un gentil prêtre protecteur français nommé Moreau) va faire un peu de remplissage inutile chez les moines bizarres, l'occasion de voir Christophe Lambert (qui est un peu le Nicolas Cage français) dans un rôle mystique trop vite expédié, celui du pauvre Methodius, un moine tatoué peu rassurant. Ca traine en longueurs sans que ça ne parle de quoique ce soit, alors que cet opus marque la rencontre attendue entre Johnny Blaze et l’Eglise, une idée de Nicolas Cage lui-même qu’il justifie par une anecdote de son cru : « J’étais en Angleterre pour la promotion du premier film quand je me suis rendu à l’abbaye de Westminster. Vêtu de cuir de la tête aux pieds, j’ignorais complètement que j’allais être le témoin d’une rencontre au sommet entre l’archevêque de Canterbury et le chef de l’Eglise orthodoxe grecque. Je suis entré et on m’a placé au fond. Mais un évêque du Colorado m’a vu et m’a invité à prendre place avec eux. Il m’a présenté l’archevêque, qui a entrepris de me faire visiter l’abbaye de Westminster. Alors que nous marchions, il regarda ma tenue et dit : "Vous savez, moi aussi je peux être un dur parfois". Cette anecdote m’a donné l’idée de mettre le Ghost Rider en relation avec l’Eglise dans le prochain opus. ». Mais cette idée, intéressante au demeurant, n’est guère exploitée par un David S. Goyer qui semble beaucoup moins intéressé par ce personnage pourtant plein de potentiel qu'il ne l'était par Blade ou Batman, autres héros de l'ombre. En plus de tourner en rond, son script est insipide et manque d’idées, de punch et de rebondissements ; par leur mise en scène-capharnaüm, Mark Neveldine et Brian Taylor font ce qu’ils peuvent pour instaurer le rythme qu’il manque à ce scénario rudimentaire dans lequel il n’y a d’ailleurs aucune vengeance alors que le titre souligne bien « L’Esprit de vengeance ».
Quasi-invincible, le Ghost Rider n'est jamais mis en danger et éclate trop facilement le Diable (le charismatique Ciarán Hinds, peu habitué à faire le con dans ce genre de film, comme il le dit lui-même : « C'est quelque chose dans lequel je ne pensais jamais être impliqué. Je fais du Shakespeare ! Je porte des culottes et je joue du Jane Austen ! C'est juste fou, si différent ») alors qu'on attendait un duel homérique entre ces deux monstres maléfiques aux gueules ravagées. Nic Cage en bavait plus face au délirant et invincible William Fichtner en Comptable dans le plus jouissif Hell Driver, et il a même plus de mal à éliminer le bad guy secondaire Ray Carrigan (plus connu chez Marvel sous le nom de Blackout), campé par le cabotin Johnny Whitworth (Mortelle Saint-Valentin, 3h10 pour Yuma, Ultimate Game, Limitless) et dont le pouvoir (original) de putréfaction donne lieu à quelques gags et à des idées visuelles distrayantes qui témoignent d'un certain sens du détail macabre. Reste quelques séquences d’action rigolotes et foutraques, par exemple l’introduction stupide complètement gratuite (comme le ralenti sur Idris Elba en pleine chute), le Ghost Rider qui intervient pour la première fois (trois pauvres hommes de main cramés), le gros bordel sur le chantier (avec le Ghost Rider qui s’éclate comme un gamin en maniant la machine), l'éradication fulgurante des moines par Blackout, et surtout une chouette course-poursuite finale dans le désert, avec le Ghost Rider et Blackout qui se fightent sur des véhicules à vive allure (on devine la référence Max Mad 2). Les scènes d’action sont plutôt bien troussées (réalisation ardente, effets spéciaux qui ont de la gueule…) et semblent être la principale motivation de Neveldine et Taylor, bien que le scénario leur laisse peu l’occasion de s’amuser pleinement. Mais voir un super-héros psychopathe à la tronche de crâne enflammé débarquer en chevauchant une moto infernale (la Yamaha V-Max remplace le chopper du premier film) et éclater ses adversaires à coups de chaine bouillantes, c’est franchement un minimum jubilatoire, même dans un film médiocre. Et Neveldine/Taylor sont probablement d’accord avec ça.
Heureusement que les réalisateurs jouent beaucoup la carte de l'humour décalé, quitte à se contrefoutre des justifications (cf. le plan cartoonesque expliquant comment Idris Elba survie à sa chute au début) et à multiplier les imageries fantasques voire burlesques (cf. le gamin qui imagine le Ghost Rider pisser des flammes) afin de masquer les invraisemblances du script. A coté de ça, les quelques séquences-émotion sont banales (quoique la séquence en moto avec le gosse est plutôt mignonne), avec un Johnny Blaze-nounou (comme l'Elektra du film de Rob Bowman) qui sympathise maladroitement avec le mioche (qui lui sort « T'es plus cool que les ex de ma mère ») et devient comme le papa qu’il n’a jamais eu. Idris Elba fait le sidekick trop cool en portant des lentilles de vampire, Vincent Regan (300, Le Choc des titans, Troie, Danny the Dog) et Anthony Head (Rupert Giles dans Buffy contre les Vampires) trainent par-là, et la bombe italienne Violante Placido (fille du réalisateur Michele Placido, inoubliable dans The American avec George Clooney) assure le coté sexy (mais elle tate aussi un peu du flingue) que ne peut assurer Nicolas Cage. Tiens d’ailleurs parlons-en, de Nicolas Cage !
Totalement en marge d’Hollywood et pourtant en plein dedans, à la fois excentrique et mystérieux, à la fois partout (3 ou 4 films par an) et insaisissable, Nicolas Cage n’en a plus rien à cirer d’avoir un plan de carrière ou de jouer dans des films respectables pour des réalisateurs réputés (bien qu'il rêve de jouer pour James Cameron ou Tim Burton, de « grands sorciers »), reniant d'ailleurs sa filiation aux Coppola. « Si être un acteur c'est jouer comme Sean Penn, alors je ne suis pas un acteur », avait-il confié, avant d'avouer que le rôle dont il était le plus fier dans sa filmographie était celui du Dernier des Templiers. Non, ce qui l’intéresse, lui, c’est de s’amuser, quitte à devenir un acteur récurrent du bis. « Je fais les films que j'aime voir », dit-il. Fan de super-héros (d’ou son nom), Nicolas Cage veut jouer un motard maudit, un templier teuton, un sorcier farfelu, un tueur à gages, un aventurier à la Indiana Jones ou un chauffeur des Enfers ? pas de problème : il prend le premier truc qui lui passe sous la main (c'est ce qu'il a fait pour le premier Ghost Rider, lui qui rêvait d'incarner un héros Marvel) et il s’y éclate comme s’il jouait aux gendarmes et aux voleurs tout seul dans une coure de récréation. Comme il le dit lui-même : « Ma vie n'est qu'un enchainement de personnages ». Le pire, c’est que même dans les daubes il s’implique à fond, il y croit dur comme fer et il se moque complètement de ce qu’on dit de lui ou de ses films. C’est en partie ce qui le rend si attachant, un peu comme notre Christophe Lambert qu'on ne s'étonne d'ailleurs pas de retrouver ici face à Cage (les deux hommes ont du bien s'entendre). Mais rarement Nicolas Cage n’aura été à ce point en roue libre ailleurs que dans Ghost Rider : L'esprit de vengeance, pour cette « performance chamanique » déjantée, ou ses pétages de câble schizophréniques (cf. son numéro déglingué quand il fait parler le type dans la villa) pourraient tout aussi bien sortir de son Bad Lieutenant tandis que sa prestation ténébreuse fait penser à Hell Driver. Nic Cage y est fiévreux, presque en transe, comme il a pu l’être autrefois. Sauf que là c’est Ghost Rider 2, pas Sailor & Lula, Arizona Junior, Snake Eyes ou Leaving Las Vegas. On ne l'avait pas vu aussi barge et habité depuis l'incroyable Embrasse-moi Vampire.
A fond dans le trip, Nicolas Cage s’est grandement impliqué dans son rôle, et même plus que de raison ; s’inspirant des ouvrages d’un psychologue anglais qui affirme et démontre que les comédiens seraient les héritiers des chamanes, Nicolas Cage s’est « peint le visage en noir et blanc, afin de ressembler à la divinité afro-caribéenne Baron Samedi, un esprit de la mort très lubrique qui adore les enfants » (!!). Dans le but de faire plus réaliste et d’être plus dans le délire quand il jouait face à ses partenaires en étant possédé par le Ghost Rider (qui, dans le premier film, était incarné par des cascadeurs), Cage ajoute : « J'ai mis des lentilles de contact noires afin de cacher le blanc de mes yeux, afin de ressembler à une tête de mort, ou bien à un requin blanc prêt à attaquer », puis « j'ai cousu à la veste en cuir que je porte dans le film des reliques égyptiennes vieilles de milliers d'années. J'ai mis dans mes poches des morceaux de tourmaline et d'onyx afin d'accumuler leur énergie, j'ai remué ma propre imagination en me persuadant que ces pierres m'aidaient, ou que j'étais en contact avec des esprits anciens. Habillé comme ça, bardé d'amulettes, j'ai débarqué sur le plateau et je n'ai pas adressé la parole avec les autres acteurs, l'équipe ou même avec les réalisateurs. J'ai vu la peur dans leurs yeux, et c'était comme souffler sur un feu de forêt. J'étais persuadé d'être le Ghost Rider. » Cette méthode qu’il a « inventé » sur le tournage de Hell Driver et qu’il sera probablement le seul à pratiquer (il veut même en écrire un livre), Nicolas Cage l’appelle la méthode « Nouveau Shamanic » (en français dans le texte) et décrit sa technique d'acting comme du chamanisme primitif. « En tant qu'acteur, je me considère comme un chaman des temps modernes », dit-il aux Inrocks quand il assurait la promo de Hell Driver : « Selon moi, nous sommes tous des vaisseaux, porteurs de différents esprits ». Bref, Nicolas Cage retombe encore une fois en enfance et pète une durite tout en restant professionnel, ce qui est au final très divertissant. Perché, l’acteur assure un vrai show à l’écran, n’ayant jamais peur du ridicule ou des excès, et se donne à fond sur le tournage même quand il est censé être remplacé par des CGI. Encore mieux : Cage dit s’être inspiré de son cobra domestique pour incarner le Ghost Rider ! « Le cobra est un animal qui cherche à hypnotiser sa proie. Il te montre un signe sur sa peau qui ressemble étrangement à un œil, tout comme le grand œil dans Le Seigneur des Anneaux. Le cobra bouge son corps d'avant en arrière, comme Axl Rose (le chanteur des Guns'N'Roses). Et il attaque une fois que tu es endormi. Je me suis dit que cela collerait bien au langage corporel du Ghost Rider, qui a une sorte de dignité qui manque à Johnny Blaze. Je le vois comme un espèce de pharaon venu d'une autre dimension pour accomplir une vengeance ».
Ghost Rider 2 : L'esprit de vengeance mérite donc le détour rien que pour revoir Nicolas Cage en roue libre (c’est le cas de le dire), ce qui est toujours hautement réjouissant, surtout devant la caméra des réalisateurs des Hyper Tension. Définitivement fou, l’acteur rajoute un titre peu glorieux à son improbable filmographie, peu après le vaseux Le Pacte de Roger Donaldson et peu avant le Stolen de Simon West. Ghost Rider 2 pourrait presque amener une étude intéressante sur le fascinant cas Cage.
La conclusion de Jonathan C. à propos du Film : L'esprit de vengeance #2 [2012]
En remplaçant le réalisateur de Daredevil par les trublions qui ont pondu ces monuments de beauferie azimutée qu'étaient les Hyper Tension, Ghost Rider gagne en second degré, en adrénaline, en mauvais goût, en impertinence et en humour (noir ou gras) ce qu’il perd en kitsch et en statisme, les effets spéciaux étant cette fois beaucoup plus réussis et la réalisation plus mobile et inventive. Dans ce semi-blockbuster carnavalesque, mystique et redneck, le style dégénéré et tumultueux de Mark Neveldine et Brian Taylor parvient tout juste à combler le néant du scénario de David S. Goyer, tout comme les quelques scènes d’action rigolotes, les délires spirituels barrés et surtout la prestation chamanique hallucinée d’un Nicolas Cage dément qui s’éclate comme un môme tout en assurant comme un pro. Ce ride delirium et cartoonesque ressemble ainsi à une mixture hybride entre le Blueberry de Jan Kounen et le Bad Lieutenant de Werner Herzog ! Animé par un esprit pop-corn désinvolte, Ghost Rider : L'esprit de vengeance n’est franchement pas terrible et pas aussi énervé qu'on l'aurait voulu (la folle liberté créatrice du tandem est en partie bridée par le gros budget et par le tournage contraignant en 3D), mais il est au moins bien plus fun et mieux torché que le premier opus, et aussi plus décomplexé et plus assumé dans sa connerie. C'est juste du gros bis friqué clownesque et distrayant.
On a aimé
- Une réalisation aussi bordélique qu'inventive
- Un humour noir et décalé
- Nicolas Cage en plein délire
- Une dimension mystico-craignos ludique
- C'est vraiment con
On a moins bien aimé
- Un scénario creux
- Des longueurs
- Le style en partie brimé des réalisateurs
- Un héros peu développé
- C'est vraiment con
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