Critique Comme des fantômes [2008]
Avis critique rédigé par Manu B. le jeudi 15 septembre 2011 à 00h00
Fabrice Colin est mort, vive Fabrice Colin !
"Il a fallu que Fabrice meure pour que je m'intéresse un peu à ce qu'il écrivait. J'ai pour principe de ne jamais lire ce qu'écrivent mes amis (qu'ils soient écrivains ou que la plume les chatouille), nous évitons ainsi les longues discussions stériles sur les mérites de nos styles respectifs et les petites jalousies larvées sur les succès divers qui nous accompagnent ou nous faussent compagnie..."
Fabrice Colin a écrit son premier roman en 1997. En 1998, naufrage mode d'emploi remportait le Grand Prix de l'imaginaire dans la catégorie nouvelle. Sa carrière était lancée sur les chapeaux de roue pour récemment, jolie consécration, écrire en collaboration avec Michael Moorcock himself, un épisode de la mythique série Elric, Les Buveurs d'âmes. Ses nouvelles, y compris celle citée plus haut, écrites entre 1998 et 2007 ont été rassemblées dans le recueil Comme des fantômes, qui vient d'être réédité aux éd. Gallimard.
Comment habiller un recueil de nouvelles de manière originale ? Facile, nous dit Fabrice Colin, il suffit de mettre en scène sa propre mort et de fabriquer de toutes pièces un livre hommage, avec le concours d'amis écrivains et anthologistes.
Telle est la forme de ce recueil de morceaux choisis de Fabrice Colin parues entre 1997 et 2007.
Classique est le mot qui nous reste en esprit lorsqu'on referme la dernière page de ce livre. Si l'auteur français s'est beaucoup inspiré des monde (de fantasy) du jeu de rôle dans lequel il a longtemps baigné, les textes présents font référence à des auteurs de littératures ou des artistes que les puristes connaîtront sans aucun doute, plus que ceux qui ont une culture limitée à l'imaginaire. Ainsi donc apparaissent les noms de Virginia Woolfe, George Trakl, Arthur Rackham, Kenneth Graham...
D'autres universellement connus apparaissent en filigrane (ou pas) et leurs univers imbibent d'autres textes de Fabrice Colin: J.R.R. Tolkien, Michael Moorcock, Lewis Carroll et Jules Verne. Ces quatre là planent en permanence dans l'oeuvre de l'écrivain français et quatre textes leurs sont directement adressés, en forme d'hommage.
Pour peu qu'on apprécie l'écriture parfois expérimentale ou aux références assez pointues on saura apprécier l'ensemble de ce recueil. Dans le cas contraire, on se plongera dans les romans de Fabrice Colin, qui dans des univers plus développés.
Il demeure que sa plume a de quoi émerveiller par moment, capable qu'il est d'exprimer avec les mots des sentiment tels que la nostalgie, le regret et autres. Il illustre de même sur le papier la folie ou le rêve, capable d'emmener un homme sur la planète des enfants, de voler avec Wendy, ou de partir dans une virée éthylique destructrice avec Dionysos.
Il réussit à dégager de l'émotion à travers l'écriture.
Si dans le premier texte doté d'une ironique autoflagellation , l'auteur se décrit incapable d'imaginer une histoire sans elfe, sans nain et sans gobelin, les textes choisis montrent à quel point il est à des lieues de l'univers de Tolkien. C'est un artisan de la fantasy à l'anglo-saxone, plus fantastique que fantasy.
La conclusion de Manu B. à propos du Recueil de nouvelles : Comme des fantômes [2008]
Outre la mise en forme très originale (mettre en scène sa propre mort et écrire une sorte de notice nécrologique avec citations et biographie à l'appui est assez couillu), les nouvelles sont d'une niveau inégal, de notre point de vue. Retenons cependant quelques très jolis passages.
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