Critique Le Monde enfin [2005]

Avis critique rédigé par Manu B. le mardi 21 décembre 2010 à 13h24

Le monde enfin sans les hommes

"Entre la fin du XXe siècle et le milieu du XXIe, 523 espèces d'animaux supérieurs - comprendre des vertébrés - se sont éteintes. Parfois suite à une chasse intensive mais, dans la plupart des cas, simplement à cause de la disparition ou de la dégradation progressive ou accélérée de leur biotope..."

Le monde tel qu'on le connaît a touché à sa fin.
La pandémie a tout emporté ou presque. L'humanité a été éradiquée. Enfin. Quarante cinq ans plus tard, il ne reste que des ersatz d'hommes et de femmes qui luttent pour rester en vie, sachant pertinemment qu'ils seront les derniers puisque la stérilité condamne ces survivants. Parmi ceux-là, ce vieil homme foule à cheval les chemins désormais retournés à la vie sauvage, cette femme tente de trouver un homme qui lui donnerait la possibilité d'enfanter de nouveau, ces astronautes tentent d'atterrir après l'échec de leur mission et cet homme cryogénisé tente de trouver un semblant de civilisation. Tous savent que les chances sont faibles. Ils savent aussi que tous les autres êtres vivants reprennent leurs droits sur la planète...

De sensibilité écologiste, Jean-Pierre Andrevon avait déjà marqué la littérature de ses oeuvres engagées il y a quelques décennies. Il est donc revenu avec Le Monde enfin à ses premières amours pour une histoire qui n'épargne aucun humain, où presque. Publié initialement au Fleuve Noir coll. Rendez-Vous Ailleurs, il a été réédité récemment aux éditions Pocket.
Bienvenue dans un monde merveilleux où l'homme n'a plus sa place.

La fin du monde a eu lieu, mais pas pour tout le monde.
C'est un donc un virus qui aura eu raison de la folie des hommes.
Ecrit alors que le spectre de pandémies planait sur le monde, Le Monde enfin se veut prophétique; les manipulations génétiques parfois sauvages se répètent et la menace se fait de plus en plus forte, de nos jours. L'auteur nous décrit petit à petit la lente plongée vers l'enfer - il s'agit d'éliminer les individus petit à petit, après la première vague - à travers le portrait de quelques individus qui se croisent de plus en plus rarement à mesure que les uns ou les autres disparaissent. En fait, on comprend tout de suite qu'ils sont tous condamnés; la mort naturelle sonnera le glas de leurs existences, à moins qu'ils ne tombent dans la bataille pour les dernières ressources ou se suicident. Le suicide, beaucoup le choisissent à l'idée de demeurer parmi les derniers représentants de l'espèce. Ce n'est pas forcément le cas de tous, certains accrochés à la vie par un espoir insensé.

Le Monde enfin est un fix-up, le roman étant organisé en tableaux ou nouvelles. Chaque chapitre reproduit la situation d'un personnage et chaque point de vue donne un éclairage contrasté avec celui des autres. 
La force du roman provient certainement des personnages, très réalistes et très proches de nous, mais dont les préoccupations ont complètement basculé dans cette période critique. Jean-Pierre Andrevon nous force à réfléchir, à nous mettre en situation pour une éventuelle apocalypse. Certaines scènes (avec les rats, notamment) restent gravées de manière indélébile. Certains paysages aussi. C'est l'autre élément qui rend ce roman si marquant: les descriptions des contrées traversées sont mises en valeur avec une rare virtuosité.

Au fond, la question n'est pas de savoir quand nous nous éteindrons, mais comment.

La conclusion de à propos du Roman : Le Monde enfin [2005]

Auteur Manu B.
90

Roman coup de poing et dérangeant, Le Monde enfin nous décrit l'apocalypse qui aura lieu dans dix, cinquante ou cent ans. Même si la conclusion est étrange, le voyage jusqu'à cet ultime instant est riche d'enseignement.

Acheter le Roman Le Monde enfin en un clic

Nous vous proposons de comparer les prix et les versions de Le Monde enfin sur Amazon, site de vente en ligne dans lequel vous pouvez avoir confiance.

Retrouvez les annonces de nos dernières critiques sur les réseaux sociaux

Sur Facebook | Sur Twitter