Critique A Touch Of Evil
Avis critique rédigé par Benoît F. le lundi 25 janvier 2010 à 23h48
Sur les traces d’Ichabod Crane
Bienvenue à Shadowbrook! Son vieux moulin, ses champs à perte de vue, ses meurtres, ses créatures de la nuit... A l'aube du XIXème siècle, les habitants de cette petite bourgade puritaine sont victimes de crimes affreux perpétrés par une créature tapie dans l'ombre des secrets bien gardés par les notables du village.
Vous l'aurez compris, A Touch of Evil s'inspire largement du film de Tim Burton, Sleepy Hollow, autant dans les mécanismes de jeu que dans le matériel. Ce dernier est de très bonne facture et possède un esthétisme très particulier reposant sur l'utilisation de photographies stylisées d'acteurs costumés. Ce n'est pas un coup d'essai pour l'éditeur qui avait déjà employé ce procédé pour son premier jeu, Last Night on Earth. Au final, le résultat est plutôt convaincant et laisse planer un air de suspicion à l'égard de certains personnages possédant de véritables « gueules », comme on le dit dans le jargon cinématographique. De même, les figurines en plastique sont du plus bel effet alliant solidité et qualité de sculpture. Le plateau de jeu, magnifiquement illustré, représente Shadowbrook et ses environs. A noter la présence d'un CD proposant des musiques d'ambiance plus ou moins inspirées.
Les joueurs, de 2 à 8, vont incarner chacun un personnage parmi les suivants: l'inspecteur Cooke; la noble Isabella Von Took; Thomas le courrier; Katarina la hors-la-loi, Victor Danforth l'acteur; Karl le soldat, Anne Marie l'institutrice et Heinrich Cartwright le vagabond.
Au début de la partie, une carte Créature est piochée au hasard déterminant ainsi l'engeance innommable qui terrorise les pauvres villageois. La piste de Progression du mal (Shadow Track) est mise en place : à un moment donné de la partie, si le marqueur de progression dépasse le chiffre 1 de la piste, le mal l'emporte, synonyme de défaite pour les joueurs.
Deux modes de jeu sont proposés : le mode compétitif et le mode coopératif. Comme son nom l'indique, le mode compétitif voit s'affronter les joueurs dans cette chasse au monstre. Le premier qui mettra à bas la créature sera déclaré vainqueur. A contrario, le mode coopératif se distingue par l'aspect collaboratif entre joueurs dans la grande tradition du « on vit ensemble, on meurt ensemble ».
Le tour d'un joueur se décompose de la manière suivante : mouvement, combat puis actions dans le lieu visité.
Le but du jeu est d'abattre la créature et il faudra pour cela amasser un maximum de pions Investigation. Ces derniers ont plusieurs fonctions : ils vont permettre aux joueurs de s'équiper et de s'entraîner en fréquentant divers lieux du plateau de jeu. Il vous faudra donc explorer Shadowbrook et ses environs afin de vous préparer sérieusement en vue de l'affrontement final. L'acquisition des pions Investigation est véritablement le cœur du jeu car sans indice, aucune chance de découvrir les sombres secrets des notables du village. Ces derniers pourront vous soutenir lors du combat final ou bien vous trahir sans vergogne en se rangeant aux côtés de la créature : autant savoir à qui on a affaire avant de recourir à ce genre d'individus si versatiles. De même, les pions Investigation seront le seul moyen de débusquer la chose puis de l'affronter dans sa tanière.
Pas besoin d'être un grand spécialiste du monde ludique pour affirmer que A Touch of Evil est un jeu à thème, pur produit de l'école anglo-saxonne. A la fois jeu d'enquête et d'aventure, A Touch of Evil s'illustre par son thème original et immersif. Le système de jeu est simple et bien rodé, flirtant avec un aspect « old school » dont la présence prépondérante du hasard est l'un des traits les plus marquants. Sans être totalement un jeu coopératif, la collaboration entre les joueurs s'avèrera génératrice d'ambiance. A Touch of Evil possède des airs d'Horreur a Arkham tout en étant plus accessible, fluide et plus court en termes de durée de partie.
La conclusion de Benoît F. à propos du Jeu de société : A Touch Of Evil
L’éditeur américain Flying Frog Productions nous avait agréablement surpris grâce à son premier jeu Last Night on Earth. Avec A Touch of Evil, les zombies cèdent la place aux vampires, loups-garous et autre cavalier sans tête. Ainsi, l’éditeur confirme tout le bien que l’on pensait de lui en proposant des jeux immersifs ayant pour cadre des univers s’inspirant des œuvres de la Hammer Film Productions. A Touch of Evil est un jeu véritablement divertissant et au thème particulièrement attrayant. Adeptes de mécanismes dénués de hasard, passez votre chemin car l’aspect aléatoire est bel et bien là, à la fois frustrant et générateur de situations épiques.
On a aimé
- Le thème
- Des règles simples (en anglais)
- La qualité du matériel
- Une durée de partie raisonnable (60 à 90 minutes)
- Le renouvellement des parties
On a moins bien aimé
- Le CD musical auquel on préfèrera la bande originale de Sleepy Hollow (vive Danny Elfman)
- Le système de déplacement antédiluvien dépendant d’un jet de dé
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