Critique Elfenland [1998]
Avis critique rédigé par Vincent L. le mercredi 18 février 2009 à 18h06
Le précurseur des aventuriers du rail...
Dans le monde des jeux de société, Alan R. Moon s'est taillé un beau petit succès avec toute la série des Aventuriers du rail ; dans ces jeux, déclinés de multiples fois - Etats-Unis, Europe, Suisse, Scandinavie, Allemagne - les joueurs doivent rejoindre diverses villes, déterminées par des objectifs aléatoires, en construisant des chemins de fer. Enorme succès public, le jeux cible avant tout un public familial, les gamers purs et durs, quant à eux, ne trouvant au jeu que peu d'intérêt : la part de hasard est prépondérante, les interractions entre les participants sont limitées au strict minimum, les stratégies pouvant être mises en place sont relativement peu nombreuses. Pourtant, le succès des Aventuriers du rail n'est en aucun cas volé, le jeu présentant le net avantage d'être à la fois amusant et très facile d'accès pour les non-initiés.
Elfenland, premier jeu créé par Alan R. Moon pourrait être présenté comme une version améliorée de son best-seller, une sorte d'Aventuriers du rail "2.0" qui pourrait amener les néophytes à passer au stade supérieur, et ce avec un jeu basé sur les mêmes mécaniques, mais possédant des interractions potentiellement plus poussées ainsi qu'une part de hasard proportionnellement plus réduite. Et si Elfenland ne peut en aucun cas être qualifié de vrai jeu de stratégie, il s'avère tout de même sur la durée très supérieur en intérêt au Aventuriers du rail.
Dans Elfenland, vous jouez de gentils et mignons elfes - symbolisés par des bottes - qui doivent parcourir en un nombre de tour limité la plus grande partie de leur pays. A chaque passage dans une ville, les joueurs y prennent la balise correspondant à leur couleur de jeu, symbole de leur venue dans la cité. A la fin du temps imparti - quatre tours - celui qui aura cumulé le plus de balises, et donc traversé le plus de villes, gagnera. Jusque là, me direz-vous, rien d'exceptionnel ou de terriblement exitant. La difficulté et l'interêt résident plutôt dans le fait que pour rejoindre des cités, vous devez choisir des moyens de transport à utiliser ; ainsi, lorsque vous déterminez un moyen de transport sur une route - à dos de dragon, de sanglier, en char, etc. - tous les joueurs sont obligés, pour emprunter cette voie, de prendre celui-ci. Le jeu fonctionne donc avec des combinaison carte/tuile : une tuile pour imposer un transport, une ou deux cartes pour l'emprunter.
Niveau interraction entre joueurs, le système, sans être absolument transcendant, est tout de même plus poussé que dans les Aventuriers du rail. On peut ainsi, tout en élaborant des trajets pour soi, tenter de ralentir ses adversaires en leur imposant des moyens de transport. De plus, le jeu se jouant en un nombre de tours assez peu élevé, chaque erreur peut ainsi être fatale, les opportunités de s'en relever étant plutôt réduites. Elfenland est donc court, mais les parties peuvent assez potentiellement devenir prises de tête dans les mains de gamers. Pour le grand public quelque peu allergique à cela, il est également possible de jouer chacun dans son coin, à l'allemande, en limitant les interractions. Les mécanismes sont ainsi un petit peu plus compliqué que dans Les aventuriers du rail, mais tout de même très très accessibles.
Malgré tout, Elfenland souffre des mêmes défauts que Les aventuriers du rail, à commencer par une part de chance assez conséquente, bien que tout de même moindre. Ainsi, si l'on peut choisir ses tuiles transports, les cartes permettant de les emprunter relèvent du total hasard. Il est ainsi frustrant que rien ne s'accorde avec honneur et que tuiles et cartes diffèrent totalement sur un round. On remet alors son sort dans les mains de la chance et l'on prie pour que ses adversaires soient dans le même cas.
Niveau matériel, le jeu a aujourd'hui plus de dix ans, et ça commence à sérieusement se voir. Si la boite, totalement en métal, est superbe, le contenu intérieur n'est pas franchement de toute beauté. Loin d'être honteux par rapport à ce qui se fait parfois de nos jours, Elfenland affiche un graphisme colorié et enfantin - niais diront certains - qui le font ressembler à un bête jeu pour gamin. Un petit peu plus de maturité à ce niveau n'aurait pas fait de mal.
La conclusion de Vincent L. à propos du Jeu de société : Elfenland [1998]
Elfenland est une version plus poussée et nettement plus intéressante des Aventuriers du rail, dont il est le précurseur. Toujours aussi familial, possédant des lacunes similaires, il offre cependant un meilleur compromis entre une grande facilité d'accès et des possibilités de stratégie de jeu. Dans ce format, Elfenland pourrait être une référence.
On a aimé
- Très accessible pour les débutants,
- Un premier pas efficace dans l'univers des jeux,
- Bon compromis facilité/stratégie
- Durée des parties courte.
On a moins bien aimé
- Beaucoup trop de hasard !
- Graphisme enfantin
- Mise en place peu pratique à chaque tour.
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