Critique Zoulou Kingdom [2007]
Avis critique rédigé par Manu B. le mardi 30 septembre 2008 à 20h16
Des Zoulous à Londres
Londres en 1879.
Alors que l'empire britannique étend sa tentaculaire emprise sur les Indes et l'Afrique, il se heurte depuis décembre 1878 à la résistance des Zoulous et du roi Cetshwayo, jusqu'à la bataille d'Isandlwana où les Britanniques essuient une défaite sévère. Les choses se corsent lorsque les Anglais voient arriver sur les plages de la Manche une nuée de guerriers zoulous, quarante ou cinquante mille hommes armés jusqu'aux dents et prêts à prendre Londres. Au sein de cette ville, un jeune garçon de treize ans se promène avec ses parents; son nom est Herbert George Wells. Un vieil homme à la barbe grisonnante se repose dans une maison ordinaire, un certain Karl Marx. Un autre homme cagoulé se promène également dans les rues ensoleillées de Londres: Joseph Merrick. Le matin apporte une nouvelle victime éventrée sauvagement; un tueur en série rôde dans les ruelles sombres de la capitale. Enfin, une rumeur rapporte que les Zoulous sont aux portes de Londres...
Comment, dans un seul et même roman, peut-on mettre Elephant man, H. G. Wells, Marx, Jack l'éventreur et des Zoulous ?
Demandez à Christophe Lambert, il saura vous inventer une histoire où peuvent cohabiter toutes ces figures historiques historiquement cohérente (A part Jack l'éventreur qui semble avoir agi une dizaine d'années plus tard).
Après son roman la brèche, premier roman réussi dans la science fiction adulte, Christophe Lambert choisit de faire cohabiter non pas un mais quatre personnages de l'histoire dans une période charnière de l'histoire britannique: 1879. Cette année est celle où l'empire s'est fait peur car le roi des Zoulous Cetshwayo (fils de Mpande qui était le demi-frère du grand Chaka Zoulou) leur mit une raclée à la bataille d'Isandhlwana le 12 janvier 1879: vingt cinq mille guerriers avec une stratégie "en cornes" contre six compagnies (mille deux cents hommes armés de fusils) et deux canons côté britanniques.
L'écrivain français a dû s'inspirer de cette bataille et de la guerre des mondes pour créer une intrigue totalement déjantée. Imaginez seulement une horde de Zoulous dans Londres dans une véritable guérilla urbaine avec des cris, du sang et des morts. Et s'il n'y avait que cela ! Allez, soyons fous et mettons un tueur en série, et tant qu'à faire, prenons l'un des tueurs célèbres de l'époque: Jack l'éventreur. On ne comprend par contre pas le rôle joué par Marx, un rôle minime en fait, et assez dispensable. Quant à Joseph Merrick et H. G. Wells, ils ont les beaux rôles, et constituent des personnages touchants, en fin de compte. Ce qui ne les empêche pas de passer au second plan car ce ne sont pas les héros du roman. Les vrais, ce sont ce capitaine anglais et bien-sûr Horatio Pendergast, excellentissime ancien militaire qui a servi en Afrique, certes un peu trop porté sur le combat contre les Zoulous.
Et il y a du rythme dans les scènes de combat, orchestrés tambour battant avec des membres tranchés, des poitrines défoncées, des bras dévorés, des poursuites dans les égouts, des combats dans les ruelles sombres. Plein de sensations en perspective !
On regrette cependant que les Zoulous y soient complètement désincarnés, la multiplication des personnages historiques dans lesquels on a l'impression que l'auteur se disperse, et le happy end.
La conclusion de Manu B. à propos du Roman : Zoulou Kingdom [2007]
La rencontre entre Zoulous et anglais n'aura donc pas eu lieu en Zoulouland, quoique... Il est en fait dommage d' avoir désincarné les Zoulous. Le résultat, bien que très divertissant, manque de profondeur.
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