Critique Julian: un conte de Noël [2008]
Avis critique rédigé par Manu B. le mercredi 30 avril 2008 à 13h28
Julian l'hérétique
"Cette histoire parle de Julian Comstock, plus connu sous le nom de Julian l'Agnostique ou (comme son oncle) de Julian le Conquérant. Elle ne raconte toutefois ni ses conquêtes, pour ce qu'elles valent, ni ses trahisons, ni la guerre au Labrador, ni les disputes entre Julian et l'Eglise du Dominion..."
Aux Etats-Unis en 2172, après l'épuisement du pétrole qui a causé une crise économique sans précédent au XXIe siècle, la société a bien changé. Les désormais 60 pays composant les USA sont en guerre au Labrador contre les Brésiliens et le président régnant a tout des pouvoirs des monarques du Moyen-Age. Son neveu Julian Comstock a échoué dans cette petite ville, après l'exécution de son père pour sa soi-disant trahison. Il se prend vite d'amitié avec Adam Hazzard, produit d'un mariage interclasse qui le met souvent en porte-à-faux vis à vis de la bourgeoisie locale et du petit peuple. La découverte de reliques du XXe siècle les emmène sur le mauvais chemin dans cette société ultra puritaine. D'autant que les élections approchent à grands pas...
Julian: un conte de Noël est le dernier texte du recueil de romans et nouvelles Mysterium, paru aux éditions Denoël, collection Lunes d'encre. Ecrite en 2006, cette novella est l'occasion pour Robert Charles Wilson de revenir sur l'un des thèmes qu'il avait déjà explorés dans mysterium: le gnosticisme. Et c'est logiquement qu'il clôt le recueil.
A l'instar d'Ange mémoire, l'écrivain canadien fait une incursion dans le futur, relativement proche, un bond d'à peine 160 ans, mais suffisamment éloigné pour voir une société complètement transformée par la crise (que nous connaîtrons peut-être) de l'épuisement des ressources en hydrocarbures. Evidemment, c'est le réseau mondial qui sera pénalisé dans tout cela, le réseau de transport dans un premier temps, puis les réseaux électriques et de communication. Le risque est bien une régression politique due à l'isolement des contrées éloignées les unes des autres. C'est le processus qui a dû se produire dans cette histoire. On ne parle pratiquement pas du reste du monde, juste du continent américain. Il n'est plus question d'ONU ou d'autre organisation mondiale fantoche telle la SDN.
Julian et Adam sont dans une société féodale. Et cela malgré les artifices démocratiques sous forme d'élections ridicules. Et lorsque les deux amis tombent sur les vestiges du passé, notamment les livres de papier traitant des prouesses technologiques que l'on était capable de faire avant, une certaine nostalgie ne peut que naître dans leur esprit. Même si le premier réflexe est le rire, il faut du temps pour combattre un endoctrinement.
Le Darwinisme, l'Einsteinisme et l'ADN sont-ils des théories justes, vraies ?
Telle est la question d'Adam, face à l'hérétique Julian.
Le texte est une vraie interrogation d'Adam, ses doutes vis à vis de la réalité qu'on lui a inculquée, ses espoirs vis à vis de la réalité qu'il a lue dans ses livres.
Même si on n'attend pas Robert Charles Wilson dans la dystopie, même si ce texte n'est pas majeur dans son œuvre, Julian: un conte de Noël est une réflexion intéressante; il montre toujours autant sa maîtrise du style et de la construction. Ce qui lui valut sûrement sa nomination pour le Hugo en 2007.
La conclusion de Manu B. à propos du Roman : Julian: un conte de Noël [2008]
Dans Julian: un conte de Noël, Robert Charles Wilson revient sur le thème du gnosticisme, dans une histoire simple. Et si ce n'est pas le texte le plus percutant de l'auteur, l'exercice et la réflexion sont très intéressants.
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