Critique Killing Birds [1988]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le jeudi 14 février 2008 à 15h07
Drôles d'oiseaux...
Le film débute dans les années 60. Un militaire rentre chez lui en permission, un petit cadeau à la main. Malheureusement, lorsqu’il pénètre dans la chambre, il découvre sa femme au lit avec un amant. Remettant le présent pour plus tard, il sort son couteau et égorge le pauvre type…
La femme se réveille (ben vi, le cocu ne l’a pas tué). Elle voit son coquin baignant dans son sang, panique, sort de la maison et se rend à sa voiture… C’est alors qu’apparemment le mari change d’avis, revient et égorge sa femme dans la volière, devant les yeux innocents de perroquets rigolos et de rapaces hautains.
Puis arrivent les beaux parents du criminel, un bébé dans les bras. Considérant probablement que garder leur petiot pendant que sa femme s’envoie en l’air avec autrui est faire acte de complicité, le désespéré égorge également les vieux, mais épargne le bébé.
Et c’est en nettoyant son bordel sanguinolent que l’assassin va se retrouver aveugle, victime des serres d’un rapace.
Nous voilà maintenant dans les années 80, au sein d’une université. Un jeune homme s’exclame de joie. Il vient d’obtenir une bourse pour une étude ornithologique. En compagnie d’une équipe d’étudiants, il part alors rendre visite à un spécialiste aveugle qui connaît la nature comme sa poche et qui serait à même de lui indiquer des lieux d’observation….
A ce moment, et malgré que durant toute l’introduction l’on ait pas vu le visage du soldat cocu, l’on pige très rapidement tout le contenu de l’intrigue, que cela soit sur l’identité de l’ethnologue ou du jeune homme. En deux minutes, l’on a compris tous les enjeux de ce film réalisé officiellement par Claudio Lattanzi, mais en réalité fortement assisté de Joe d’Amato. En fait, finalement, rien de mieux que de vous présenter cette mise en situation balourde car elle illustre parfaitement la maladresse de ce film au scénario crétin qui vise simplement à amener une bande d’étudiants niais au cœur d’une maison habitée par des zombies.
A la limite, l’on pourrait se dire que les films de zombies avec des scénarios cons, ça courent les rues… euh, les vidéoclubs, et certains se révèlent même assez sympas, grâce à une approche potache ou fortement démonstrative dans le domaine du gore. Hélas, mille fois hélas, ce n’est pas du tout le cas de Killing Birds. Il faut tout d’abord savoir que les morts-vivants, ils ne pointent leur chair putréfiée qu’à partir d’une heure de métrage. En attendant ce moment, le spectateur doit se taper de soporifiques séquences champêtres ou les lassantes chamailleries de cette bande de jeunes aux profils archétypaux... le tout habillé d’une musique horriblement ringarde (elle au moins eu le mérite de faire presque mourir de rire mon fils de 12 ans !). Ces séquences sont de plus régulièrement entrecoupées de plans fixes cadrant l’ethnologue aveugle (Robert Vaughn) écoutant d’un air inquiet des bandes magnétiques composées de cris d’oiseaux. Trépidant, n’est-ce pas ? A cela, il faut ajouter de nombreuses incohérences dans le script, comme lorsque cette joyeuse équipée découvre un cadavre dans la nature et s’enfuit horrifiée vers une maison abandonnée. Puis, apparemment tous victimes d’une crise d’Alzheimer précoce, ces crétins effacent immédiatement l’horreur dont ils ont été témoin de leur mémoire, pour vaquer à de lubriques occupations ou à l’exploration de la demeure.
Finalement, installés dans la baraque, ces poissons rouges bipèdes assistent à la tombée de la nuit. Moi, affalé sur mon canapé, j’attends les oiseaux tueurs du titre. En fait, c’est deux zombis qui vont se pointer. Il vont commencer par fracasser le crâne d’une des nanas qui a décidé de visiter, seule et dans une quasi-obscurité, une dépendance proche de la maison (la volière du début du film). A ce moment, la musique devient nettement plus sympa et la photographie de Joe d’Amato, bien gothique et macabre, amène un sympathique cachet qui ne manque pas de rappeler les meilleurs films de Lucio Fulci (Frayeurs ou l’Au-delà). On est cependant déçu. Oui, déçu non seulement par la mollesse des agressions qui vont s’enchaîner (une victime retenue par le menton, d’une seule main, ce n’est guère impressionnant…) et surtout la surprenante pudeur dans les effets gores. Franchement, croyez-moi, j’ai rarement vu un film de zombies avec aussi peu de sang.
La fin est encore pire, alors que les zombies ont massacré la quasi-totalité de la bande, ne laissant encore en vie que le fils et sa copine. Se pointe le vieil aveugle. « Je sais ce qu’il se passe ici, » dit-il (sympa d’avoir prévenu, merci, peuvent penser les survivants). « C’est moi qu’ils veulent, et je m’en serait voulu qu’il fasse du mal à mon fils. Allez-vous en, j’ai réveillé les forces obscures, je dois réparer. » Suite à cette injonction, le fils (qui n’a guère l’air troublé par la révélation) et la fille sortent en courant de la maison. Survient alors de l’intérieur de la maison un Argh !!! de douleur. Fin.
Sur mon canapé, perplexe, j’attends toujours les oiseaux tueurs.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film : Killing Birds [1988]
Killing Birds, ou Zombi 5, ou L’attaque des morts-vivants, est un thriller horrifique mettant en scène deux zombies qui - au moyen d’une réalisation sans aucun rythme et sur un scénario insipide – assassinent sans hargne une poignée de jeunes crétins. Dans ce film qui met un temps fou à décoller (et encore, pas très haut), seule la dernière demi-heure peut se révéler intéressante, non pas grâce à son potentiel horrifique (le gore est quasiment absent), mais par sa photographie assez réussie, qui emprunte au cinéma de genre italien des années 80.
On a aimé
- Une photographie soignée
- Une musique de qualité dans la dernière demi-heure
On a moins bien aimé
- Scénario prévisible et n’évitant pas les incohérences
- Rythme pachydermique
- Personnages inintéressants
- Meurtres sans aucun impact sur le spectateur
- Quasiment pas de gore
Acheter le Film Killing Birds en un clic
Nous vous proposons de comparer les prix et les versions de Killing Birds sur Amazon, site de vente en ligne dans lequel vous pouvez avoir confiance.
Retrouvez les annonces de nos dernières critiques sur les réseaux sociaux
Critiques liées
-
La création
par Nicolas L. | Lecture : 10 mn 4
L’ultime plaisanterie d’une icône du bis : Bon, malgré toute l’affection que je porte au regretté Bruno Mattei, force est d’admettre que son cinéma n'a jamais brillé par sa …
-
L'enfer des zombies
par Christophe B. | Lecture : 3 mn 9
Zombis party ! : Fulci ne crains pas de montrer le gore en gros plan, sa photographie est littéralement lumineuse. La mise en scène est diablement …
-
Zombi 3
par Richard B. | Lecture : 3 mn 52
Zombi 3, 3 réalisateurs aux commandes ! : Le risible des situations et les scènes gores du film font que je ne me suis pas vraiment ennuyé. Mais sur un plan purement cinéma…
-
L'Armée des morts
par Nicolas L. | Lecture : 4 mn 29
Les zombis du 21ième siècle sont pressés : Au final, L’Armée des Morts n’invente rien, et perd même un bon nombre d’aspects présents dans le modèle original. Reste un film d…
-
L'enfer des zombies
par Nicolas L. | Lecture : 6 mn 34
Putrefaction Island : Avec Zombi 2, Fulci prend en priorité le parti de repousser l’horreur graphique à son paroxysme, et il entreprend de dépasser dans…
-
Zombie
par Richard B. | Lecture : 3 mn 41
1978, Roméro mord là ou ça fait mal ! : Roméro, avec Zombie, signe là son meilleur film et certainement le meilleur film de Zombie à ce jour. Pas le plus gore ou le plus …
-
L'Armée des morts
par David Q. | Lecture : 1 mn 0
L''aube d'un jour nouveau : Un virus inconnu, une réaction en chaîne et poignée d'hommes luttant pour leur survie, voilà les ingrédients de ce remake du célèb…
-
L'Armée des morts
par Halpheus | Lecture : 53 s
Une excellente surprise : Comment réussit-on un remake ? Comment réussit-on à faire un chef-d'oeuvre d'une simple série B ? Quelles que soient les réponses …
-
L'Armée des morts
par Richard B. | Lecture : 2 mn 17
Les morts font du Remake ! : Un bon film d’horreur, efficace, reprenant les bonnes idées du film d’origine, mais qui perd un peu en surprise tant au niveau de…
-
Zombie
par Emmanuel G. | Lecture : 2 mn 41
Zombie : Un film particulièrement éprouvant, doublé d'une satire sociale imparable et inquiétante.
-
L'enfer des zombies
par Emmanuel G. | Lecture : 3 mn 58
L'enfer des zombies : Apôtre du gore gerbique et putride, Lucio Fulci donne ici une fausse suite au Zombie de George Romero. Loin des préoccupations soc…