Critique Permanence [2005]
Avis critique rédigé par Manu B. le vendredi 25 janvier 2008 à 22h24
Du space opera plutôt sympathique
"La découverte qui a rendu le voyage interstellaire réalisable et l'expansion de notre civilisation inévitable date de 1977, même si nul n'en a eu alors conscience..."
Rue Cassels est une fille tourmentée. Son frère Jentry ne cesse de la tyranniser. Or, dans cet astéroïde nommé Allemagne dans la région de l'espace appelée Halo, éloignée de toute autre civilisation, elle n'a d'autre solution que de s'emparer du vaisseau familial pour voir d'autres horizons. Or, c'est au cours de cette escapade qu'elle croise un astéroïde non identifié dont elle s'empresse de prendre possession en le référençant à son nom, ce qui la rend par la même occasion immensément riche et indépendante. Elle découvre en arrivant sur Erythrion que ce n'est pas un astéroïde...
Karl Schroeder est connu en France pour son roman Ventus, publié par Denoël (collection Lunes d'encre) tout comme son roman récompensé par l'Aurora 2003 et réédité par Folio SF: Permanence. L'auteur canadien a depuis écrit Lady of mazes en 2005, il est l'auteur de la trilogie Virga (Sun of Suns en 2006, Queen of Candesce en 2007 et Pirate sun, prévu en 2008). Assez peu connu en France, il a commencé à écrire notamment des space operas sympathiques, pour ensuite s'orienter petit à petit vers le new space opera, teinté de hard-science, dont le Sun of suns nous conte l'histoire d'une sphère fullerène, par exemple.
Mais Permanence n'a rien de la rigueur habituelle des romans de hard-science, loin s'en faut. Si Karl Schroeder imagine la vie possible autour des naines brunes, cette hypothèse n'est étayée par aucun scientifique sérieux. Il semble également violer (volontairement ou non) les règles de la physique de l'espace temps. Enfin, il semble que quelques anachronismes curieux se trouvent dans ce futur, comme une "toile", des "emails", des "bouches de métro". Le tout alors que l'humanité a réussit à coloniser une partie de la galaxie. Curieux.
Néanmoins, Permanence apparaît diablement plaisant à lire, passées les 130 premières pages -le style ampoulé évoluant en même temps que cette gamine des stations minières-, Rue va mûrir à une vitesse supra luminique pour devenir maîtresse d'un destin fabuleux. Un truc qu'elle n'imaginait jamais rencontrer quelques mois plus tôt. On est en présence d'un roman initiatique, mais on bascule tout à coup dans l'histoire de la découverte d'une entité extra-terrestre, le coup de dans l'océan de la nuit de Benford, rendez-vous avec Rama de Clarke, voire Eon de Bear. Enfin on plonge dans une histoire remontant à l'aube des temps expliquant la disparition des dinosaures, qui a un goût du cycle des inhibiteurs de Reynolds ou la grande rivière du ciel de Benford.
La rigueur scientifique en moins.
Ne reste donc que les aventures de Rue: Rue à travers la galaxie, Rue sous les eaux glacées, Rue dans le cycleur mystérieux, Rue à la plage etc etc.
A la longue, on remarquerait le manque d'idées originales de ce roman, son manque de maîtrise des concepts scientifiques, s'il n'y avait ces personnages sympathiques, ces aventures dépaysantes et un je ne sais quoi qui réveillent quelques uns des bons moments des space operas d'antan.
Il n'y a, dans ce roman, rien de vraiment original si ce n'est du bon space opera -à défaut de new space opera-.
La conclusion de Manu B. à propos du Roman : Permanence [2005]
Si l'on avait cru le space opera traditionnel en pleine agonie, Karl Schroeder nous démontre avec Permanence que l'on n'a pas encore fini de s'ennuyer en lisant de sympathiques histoires spatiales pleines d'aventure.
Prix Aurora 2003.
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