Critique Barbarian Queen II #2 [1990]
Avis critique rédigé par Nicolas L. le mardi 22 août 2006 à 08h38
Le retour de la reine des miches
L’univers de la blonde Athalia est à la fois simple et étrange. Simple car les méchants sont en rouge, les gentils en blanc et les filles à moitié à poil. Etrange car le roi ne recrute que des cavaliers arthritiques et sourds en les revêtant de cotes de maille semblables à des sous-pull en lycra gris et de casseroles en guise de casque. C’est peut-être pour s’éloigner de cette situation ubuesque qu’il a d’ailleurs été crevé au loin, à la guerre.
Et comme l’on dit communément : quand le chat n’est pas là, les souris dansent ! Le lâche Ankaris, grimé en Caligula – barbe et bouc à l’appui -, en profite pour s’asseoir sur le trône ; un prince charmant nommé Aurion se met à la colle avec une fillette de 12 ans habillée en collégienne japonaise ; et on augmente exagérément les impôts des péons brésiliens qui ne demandaient rien. Cela ne plait évidemment pas à la princesse Athalia qui après avoir touché deux mots au sceptre de pouvoir (un bâton en plastique attaché au plafond par une ficelle à rôti mal cachée) fuit dans la forêt sur un canasson obtus qui refuse d’avancer. Heureusement, les chevaux des gardes qui la poursuivent en font de même et passent le plus clair de leur temps à pivoter sur place. On doit avoir affaire à la même race ; le Epicus Parkisonnus.
Parvenue dans un bosquet, Athalia se roule par terre avant de tomber sur une patrouille de bimbos habillées en jupettes raz la touffe, de soutiens-gorge pigeonnant, et armées d’arc en balsa. L’une d’elle cultive même un joli palmier sur la tête. C’est dire comme elles sont dégourdies. Séduite, Athalia les suit jusqu’à leur village de cases africaines. Après s’être jetée dans la boue avec une californienne et avoir exposée fièrement ses nichons, elle est acceptée dans ce camp de rebelles baba-cool où les blondes accumulent les poses à la Errol Flynn et où la seule brune est une cruche. La princesse prend même la direction des opérations (car c’est probablement elle qui doit avoir les plus gros nibards) et décide de continuer à se la jouer Robin des Bois en attaquant les patrouilles de gardes rouges somnambules qui errent sans but dans le coin. Inévitablement, le shérif de Nottingham se met alors en colère et tend un piège à nos amies à bonnets D. qui, pour l’occasion, décident de s’habiller en stroumpfs pour lamentablement y tomber.
Après une terrible lutte face à un montage chaotique et des gardes armés d’épées en caoutchouc, Athalia, non sans avoir auparavant dévoilé son bikini en peau de daim (pendant qu’une figurante placée derrière elle s’emmêle les rayons dans sa robe bleu et se met à effectuer des petits bonds), est capturée et amenée dans une cave à vin transformée pour la circonstance en donjon. Elle subit alors la terrible torture de l’arrachement de soutien-gorge devant l’air sadique d’un shérif qui fait gnin, gnin, gnin ! On devine qu’il doit être content. Il demande alors à la pauvre fille désormais en string (le même que celui de Barbarian Queen, premier du nom) de lui révéler son secret, à savoir l’incantation qui permet de détacher le sceptre de sa ficelle à rôti. Malgré la souffrance endurée, la princesse ne bronche pas, d’autant plus qu’elle compte sur son prince charmant qui commence en avoir marre de la petite merdeuse, surtout depuis qu’il a fait du radada dans les bois avec Athalia (ça, je ne vous le raconte pas, non pas par pudeur, mais parce que c’est hyper chiant). Toutefois, on peut le comprendre.
Après un court séjour accroché à un portique les nichons à l’air, entrecoupé d’escapades dans les couloirs du château (durant lesquels un pouvoir magique lui permet de retrouver à chaque fois son soutif intact), Athalia parvient à s’échapper avec Aurion. Mécontente, la gamine éconduite se transforme, dans un superbe effet spécial réalisé avec le faisceau d’une lampe de poche, en une sorcière aux ongles bleus et au justaucorps de Catwoman, avant de rendre une visite à son ex. Comme elle a changé de coiffure pour une indéfrisable, ce dernier ne la reconnaît d’abord pas mais refuse tout de même de copuler avec elle (il doit être fatigué le pauvre, avec toutes ces blondes qui exhibent leurs fesses dans ce camp). Dépitée, la sorcière se casse….
Avec l’aide des soldats blancs qui viennent d’arriver sur le plateau, Althalia organise l’attaque du château en placoplâtre. Le combat qui s’en suit est spectaculaire, les vingt figurants se démenant comme des diables pour entrer dans le champ de la caméra avant de mourir, frappé dans le dos par le plat d’une épée en latex. La princesse, au détour d’un couloir de métro, rencontre alors le shérif. - Je marquerais sur ta tombe que tu as succombé à une femme, dit-elle. - Tu tomberas en poussière avant que je ne gagne la tombe, lui répond-il. Comme quoi, mine de rien, on a affaire à un film intellectuel. Comme le shérif est le seul à ne pas se douter qu’il n’a aucune chance face à notre héroïne à la cuisse légère, il est le seul à prendre une air idiot (style bouche en cul de poule) lorsque l’épée factice de Athalia se colle sur son justaucorps en similicuir, le tuant sur le coup.
Et comme, d’un autre coté, le roi Ankaris a tué sa fille permanentée, faute de l’avoir reconnu, et qu’il s’est tué ensuite de dépit, le réalisateur peut faire envoyer le générique de fin pendant que Athalia est ovationnée par ses amis.
La conclusion de Nicolas L. à propos du Film : Barbarian Queen II #2 [1990]
Je pensais que l’on ne pouvait faire pire que le premier opus. Je me trompais lourdement. Le ‘’réalisateur’’ Joe Finley réussit l’exploit de battre à plate couture Hector Olivera, son prédécesseur, dans le registre du n’importe quoi. Scénario inepte, décors nases, acteurs minables ou mal dirigés, dialogues stupides, montage foireux sont les ingrédients de ce film ou le seul objectif était de montrer quelques scènes friponnes dans lesquels quelques bimbos dévoileraient leur plastique. A ce jeu là, il faut admettre que Lara Clarkson a des arguments. Néanmoins, le film est si mauvais que, pris au 10ème degré, il est terriblement drôle.
On a aimé
- - Désopilant
On a moins bien aimé
- - Vraiment, vraiment nul
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