Critique Les Aventuriers de la Quatrième Dimension [1986]

Mike, un jeune lycéen, est en retard dans son travail scolaire, il doit en effet rédiger et rendre à son professeur le rapport de son projet scientifique. Dans ce but, une nuit, en compagnie de sa petite amie, le jeune homme s’introduit dans un ancien camp militaire et y découvre un étrange appareil électromagnétique. En compagnie de quelques camarades, il parvient à remettre en marche l’appareil, mais lors d’une démonstration, la machine crée une gigantesque brèche spatiotemporelle qui engloutit le professeur et laisse pénétrer dans le lycée des créatures surgies du passé… et du futur !
Surfant sur la mode des teen-comedy et notamment sur les succès d’Une Créature de Rêve et de Retour vers le Futur, qui exploitent également le thème de la SF loufoque, My Science project met en jeu une sympathique bande de lycéens affrontant des évènements illustrant vulgairement la Théorie du Chaos. A la sauce ketchup, bien sur. En découvrant cet appareil, Mike va chambouler complètement un ordre qu’il considérait comme établi et il va notamment ouvrir son petit univers (son lycée) à une autre dimension. Cette métaphore sur le mal être de l’adolescence et sa recherche identitaire est bien entendu accompagnée de tout le nécessaire en humour, en références sous-culturelles et en gags bien potaches. Aucune chance que l’ado y décèle le moindre message, l’impact est plus subliminal que frontal.
Le problème majeur est que Jonathan Butuel – probablement, à sa décharge, un peu ‘’managé’’ par les studios disneyens de Touchstone Pictures - n’est ni le génial John Hughes (du moins le John Hughes des années 80…) ni le délirant Robert Zemeckis, et au final sa réalisation manque de piquant et d’outrecuidance. Pourtant, avec des acteurs charismatiques et cabotins comme John Stockwell et Dennis Hopper, le cinéaste avait toutes les cartes artistiques en main pour nous emmener très loin dans le chemin de la satire transgressive camouflée (Une Créature de Rêve est un modèle du genre). Malgré quelques libidineuses mais trop timides tentatives, il n’en est rien. Les gags sont sympas mais sans plus et l’interprétation reste très sage. Vraiment dommage.
Les effets spéciaux, quand à eux, sont réussis. Les dinosaures sont superbes (bon, ok, depuis il y a eu Jurassic Park…) et les effets visuels de bonne qualité. La réalisation est ce qui se fait habituellement dans la maison Disney : de qualité, mettant en scène des personnages stéréotypés évoluant sur un scénario formaté. C’est tonitruant, suffisamment rythmé pour séduire le jeune public, et bien entendu, tout finit bien afin de satisfaire les âmes sensibles et la censure.