Critique Neverwhere [1998]
Avis critique rédigé par Manu B. le dimanche 13 novembre 2005 à 03h26
Le monde d'en bas est fascinant
« Pendant la soirée qui précéda son départ pour Londres, Richard Mayhew ne s’amusa guère.
Il avait débuté la soirée en s’amusant : il s’était amusé à lire les cartes d’adieu, à accepter les embrassades de plusieurs jeunes personnes de sa connaissance, pas franchement déplaisantes ; il s’était amusé de toutes les mises en garde contre les périls et les dangers de Londres, et du grand parapluie blanc imprimé d’une carte du métro londonien que ses amis lui avaient offert en se cotisant. Il s’amusait, encore quand vint l’heure des premières pintes de bière. Et puis, à chaque nouvelle pinte, il constata qu’il s’amusait de moins en moins. Jusqu’à cet instant où , assis sur le trottoir, il grelottait devant le pub d’une petite bourgade d’écosse, en se demandant s’il valait mieux être malade ou pas. Et il ne s’amusait plus du tout… »
Richard Mayhew est courtier en assurance et pour lui la vie doit être la plus normale possible : un boulot tranquille à Londres mais suffisamment stimulant pour qu’il y prenne du plaisir, une femme qui l’aime bien sous tous rapport, des amis, une vie sociale … Mais sa fiancée est superficielle, d’une famille bourgeoise et le mène par le bout du nez, il a des tonnes de dossiers en retard et ses collègues de travail le prenne pour un original à cause de ses figurines sur son bureau. Un événement en entraînant un autre, sur le chemin pour aller au restaurant avec sa fiancée et son patron, il trouve une jeune femme blessée, et se retrouve sans fiancée, sans travail et les gens ne le reconnaissent plus…
Neil Gaiman est célèbre pour sa série Sandman, qui a reçu de nombreux prix, mais c'est aussi un formidable conteur fantastique.
Pour preuve, ce roman neverwhere, qui m'a réservé une bonne surprise: l'humour.
Ambiance Punk.
Certes, Gaiman nous présente un monde caché, fantastique, où la magie existe bel et bien, un monde sombre, où les monstres côtoient des magiciens. Mais ce qui fait la particularité de ce monde, c'est qu'il est en dessous de chez nous, sous Londres, en particulier. On y décèle une culture punk: des personnages à l'accoutrement noir, des vêtements parfois en cuir noir; on imagine bien la coiffure à la the Cure, aux couleurs flashy.
Il n'y a qu'à prendre les deux méchants de service Vandermar et Croup tout droits sortis de Beetlejuice.
Des crasseux, tout de noir vêtus, anachroniques, ce sont le renard et le loup à la recherche de leur proie.
Extrait:
« Ils étaient vêtus de costumes noirs, légèrement crasseux, légèrement usés, et même Richard, qui se classait au nombre des dyslexiques de la mode, sentit que la coupe en était un peu curieuse. C’était le genre de costumes qu’un tailleur aurait pu façonner deux siècles plus tôt, si on lui avait décrit un costume moderne sans qu’il en ait jamais vu. Les lignes ne tombaient pas juste, les détails non plus.
Un renard et un loup, se dit involontairement Richard. L’homme devant, le renard, était un peu plus petit que Richard. Il portait de longs cheveux gras, d’une invraisemblable couleur orange, et avait le teint blafard ; et quand il ouvrit la porte, il sourit largement et de toutes ses dents en pierre tombales, avec juste un temps de retard. »
Ainsi donc, ce neverwhere nous emmène dans l'underground.
C'est univers imaginatif ou tout ou presque est permis, même la résurrection, tant que l'on a l'objet adéquat. Gaiman se permet même une variante du Styx assez comique, et une vénération des rats, contre nature.
Humour.
Mais ce qui caractérise donc ce roman est véritablement l'humour. Un humour à plusieurs niveaux: comique de situations, humour noir et surtout des dialogues irrésistibles. Le héros, malgré tout ce qui lui arrive, supporte plutôt bien le choc d'une déconnexion avec sa réalité et fonce vers l'aventure au galop. Cet anti-héros, que Gaiman affectionne particulièrement ( lire aussi American gods), est capable d'un cynisme incroyable. Cet amalgame de d'humour ravira tout un chacun et donc, est capable de faire rire tout le monde. Parfois très fin, parfois potache, Gaiman s'en donne à coeur joie, ce qui nous donne au final un roman très très agréable à lire.
Les personnages sont très sympathiques, les méchants très méchants et l'héroine est mignonne comme tout. Bref, un capital sympathie au plus haut !
Enfin, le dernier point positif est cette écriture très visuelle, on imagine très bien ces bas-fonds de Londres, un monde fantastique, qui nous fait regretter qu'il ne nous est pas accessible.
La conclusion de Manu B. à propos du Roman : Neverwhere [1998]
Nevewhere est ce genre de roman qui ne laisse pas indifférent. Beaucoup d'humour dans un monde a priori sombre et magique, c'est une ambiance fantastiquement drôle.
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