Critique Le Robot Sauvage [2024]
Avis critique rédigé par Bastien L. le vendredi 25 octobre 2024 à 09h00
Robotson Crusoé
Critique de la version française
Les genres du survival et de la science-fiction ne sont pas ceux qu'on associe de prime abord au divertissement familial. Un pari pourtant tenté par le film d'animation Le Robot Sauvage.
Cette production DreamWorks est à l'origine un roman (puis une série) jeunesse éponyme de l'Américain Peter Brown devenu rapidement populaire. Il s'est même retrouvé dans la chambre de la fille du réalisateur Chris Sanders qui est une des figures incontournables de l'animation américaine depuis le début des années 1990. Après avoir travaillé sur quasiment tous les classiques de Disney de la décennie, il a réalisé avec son compère Dean DeBlois le très bon Lilo et Stitch (2001) puis est passé chez DreamWorks à l'ère de l'animation 3D. On le retrouve derrière de nombreux succès dont la réalisation de l'excellent Dragons (encore avec DeBlois) puis des Croods. Il fit ensuite un écart dans le film en prises de vue réelles avec L'Appel de la Forêt (2020). Il pris ensuite connaissance de l'existence des droits du Robot Sauvage chez DreamWorks décidant d'en faire son prochain film. Avec l'ami Dean DeBlois toujours présent en tant que producteur exécutif. Le film d'animation est apparemment le dernier à être produit entièrement en interne par DreamWorks qui semble choisir la sous-traitance pour la suite de son existence... Le film sort à l'automne 2024 dans le monde doté d'un budget de près de 80 millions de dollars pour un accueil critique comme public enthousiaste avec 200 millions de recettes au box-office mondial au moment où sont écrites ses lignes.
Le film se déroule dans le futur, sans date précise, alors qu'un robot de service unité ROZZUM 7134 (dit « Roz ») s'active sur une île sauvage après un naufrage. Roz ne comprend pas vraiment ce qu'il s'est passé et pense devoir trouver son commanditaire sur les lieux afin d'honorer ses missions. Néanmoins, il ne trouve que des animaux sauvages peu heureux de sa présence. Après quelques temps, Roz (à la voix féminine) réussit à communiquer avec les animaux comprenant qu'elle n'a rien à faire ici. Elle tente de contacter son usine mais se fait attaquer et poursuivre tombant sur un nid d'oie où elle tue accidentellement la mère comme les œufs sauf un. Elle prend ainsi soin de cette œuf d'où sort une oie frêle dont elle va devoir s'occuper afin de la préparer à la prochaine migration. Pour cela elle sera aidée par le renard Escobar qui y voit surtout une opportunité pour se nourrir. Néanmoins, Roz prend sa charge très à cœur et nomme l'oie Joli-Bec développant ainsi une vraie relation mère-fils. Tout ne sera pas facile tant il est difficile d'élever une oie rejetée de tous même si les animaux de l'île commence à s'acclimater à la présence de Roz. Mais bien des aventures les attendent...
Le Robot Sauvage est sans conteste un film de Chris Sanders qui en signe aussi le scénario. L'Américain s'étant d'abord fait connaître avec le scénario de La Belle et la Bête (1991) n'a eu de cesse de mettre en scène des rencontres entre deux êtres opposés qui vont devoir coopérer pour se révéler (Lilo et Stitch, Dragons...) ainsi que des familles dysfonctionnelles de prime abord (Les Croods) qui vont s'unir dans l'épreuve. Le Robot Sauvage correspond à ces thématiques avec Roz n'étant absolument pas prête à s'occuper de Joli-Bec d'autant plus avec Escobar comme partenaire. Le film parle ainsi de maternité qui peut s'épanouir de la plus belle comme improbable des manières et où les liens du sang importent peu. Une œuvre émouvante qui résonnera particulièrement chez les parents qui comprennent que l’éducation est un chemin semé d’embûches mais tellement beau quand notre progéniture vole, littéralement ici, de ses propres ailes. Tout en devant les protéger face à un monde assez effrayant qu'on ne maîtrise pas nous même. Alors cela donne un scénario certes très plaisant à suivre mais parfois un peu trop classique dans ses dynamiques entre les personnages notamment des drames familiaux vus tellement de fois... Aussi, il faut accepter que beaucoup d'éléments de l'intrigue se résolvent grâce au pouvoir de l'amour/de l'amitié...
Mais ce qui fait le sel de ce Robot Sauvage c'est évidemment son aspect survie/SF. Roz est un robot incroyable qui peut rapidement prétendre à une place de choix parmi les plus belles machines du 7ème art. Une force de la technologie plongée en pleine nature qui va devoir adapter sa programmation tout en luttant parfois contre afin de remplir ses missions. Un récit initiatique d'un robot devenant humain, certes un peu téléphoné, mais terriblement poignant. Sans trop en dévoiler, le dernier acte nous montre d'autres machines pour un final en forme de choc entre la technologie et la nature qui propose une magnifique séquence d'action. De plus, le film révèle par petites touches l'état de la planète comme de l'humanité sans vraiment d'explications apportant mystères mais aussi pessimisme parfaitement gérés. Quant à l'aspect survie, ne vous attendez pas à une robinsonnade difficile tant Roz peut parfaitement s'adapter à son environnement et n'a pas vraiment besoin de s'alimenter... Le film offre quand même de beaux passages de la découverte d'une nature aussi belle que sauvage.
DreamWorks suit un peu l'air du temps quant à sa direction artistique initiée en interne depuis 2022 avec Les Bad Guys et Le Chat Potté 2 à savoir de l'animation 3D avec une patine 2D. Cette patine est ici plus discrète que chez la concurrence mais bien présente se faisant surtout sur la coloration choisie mais aussi la manière de gérer les plumes et autres fourrures. Les décors sont aussi créés dans ce sens donnant parfois une impression de dessins façon pastel ou aquarelle du plus bel effet. La DA a parfaitement réussi à rendre cette nature aussi sauvage que sublime avec des décors de mer agitée, de forêt à perte de vue ou de montagnes enneigées qui nous arrachent la rétine. Cela se traduit par des plans larges (souvent avec Roz de dos) qui sont aussi attendus que nécessaires. Les animaux bénéficient aussi de cette qualité avec une volonté de les rendre les plus « réalistes » possibles au sein de l'univers du film avec un zoo-anthropomorphisme aussi léger que bien présent. Mais ce qu'on préfère c'est évidemment Roz, un robot très attachant dont l'apparence est au croisement du Chateau dans le ciel et de Star Wars, BB-8 en tête. Un mélange de rondeurs (la tête et le corps) avec des membres comme des tentacules. On retient aussi son comportement très pragmatique, très systémique, au début (qui déteint d'ailleurs sur Joli-Bec) offrant les moments les plus drôles du métrage. Sans être une comédie, Le Robot Sauvage dispose d'un humour plaisant. Enfin, la musique très à propos de Kris Bowers enrobe parfaitement le tout.
Puisqu'on a affaire à une production DreamWorks, on savait par avance que l'animation serait de grande qualité. Encore une fois, il suffit de se concentrer sur Roz pour le constater. Le robot prend vie devant nos yeux malgré son peu d'éléments faciaux et sa carcasse de métal. Mais ce qui reste magistral c'est la manière dont le robot imite le comportement des animaux qu'il croise offrant des moments d'animation purement magiques en plus d'être drôles. On apprécie aussi les moments où Roz doit faire parler sa puissance offrant une nouvelle facette pour un personnage qui bénéficie de tellement d'approches dans l'animation tout au long du film mais toujours avec cohérence. Le reste des personnages est tout aussi bien animé avec chaque animal bénéficiant d'un soin particulier que cela soit Escobar ou Joli-Bec... Ce niveau d'excellence semble rendu possible grâce à Chris Sanders, chef d’orchestre expérimenté capable d'offrir un solide divertissement familial tout en maîtrisant parfaitement son art. Il sait toujours doser comme il se doit l'émotion, l'action, l'humour en faisant vivre et grandir ses personnages pour un spectacle total. Le Robot Sauvage est ainsi le dernier né d'une filmographie qui commence à devenir assez impressionnante de qualité. Enfin, le doublage française s'avère excellent avec seulement des professionnels en la matière dont Sara Martins parfaite en machine s'ouvrant à le vie tandis que Yannick Choirat offre ce qu'il faut de roublardise à Escobar.
On vous le conseille si vous aimez Lilo et Stitch, Dragons, Wall-E...
La conclusion de Bastien L. à propos du Film d'animation : Le Robot Sauvage [2024]
Le Robot Sauvage fait partie de ces films d'animation que l'on a hâte de découvrir en famille en voyant la bande-annonce. Une promesse qui s'avère payante tant l’œuvre est un tourbillon d'émotions bien maîtrisé comme un film de SF très satisfaisant disposant d'une excellente DA, d'un personnage principal iconique comme d'une réalisation au poil. Un film qui emporte petits et grands sans pour autant convaincre sur tous les points.
On a aimé
- Roz, un robot qui fera date
- La direction artistique sublime
- La qualité de l'animation
On a moins bien aimé
- Trop classique sur les dynamiques familiales
- Le pouvoir de l'amour / de l'amitié !
- Un poil convenu
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